CREATION A RENNES, AU
TRIANGLE, AVEC LE CRR
LE MERCREDI, 19 MARS 2008 A 20H 30
Tarif 5 €
Renseignements au 02 23 62 22 51
Billeterie Conservatoire et
Office du Tourisme
METAMORPHOSES DANSEES
POUR UNE PARTITA DE BACH
Retour
au menu
BALLET SCRIPTORAL
Chorégraphies
de :
Florence TISSIER, Bernadette TOURNIER, Eric GUERMAH, Sylvain RICHARD
sur des musiques de :
Jean-Sébastien BACH, Jean-François ALEXANDRE et Yochk'o SEFFER
Peintures (118) et vidéocréation : Yochk'o SEFFER et Alain BOUHEY
Classes concernées :
Classes de danse (de Florence TISSIER, Bernadette TOURNIER,
Eric GUERMAH, Sylvain RICHARD)
de tuba (de Thierry THIBAULT) de trompette/bugle (de Michel LAMARCHE)
de percussion (d'Olivier FIARD), de saxophone (d'Alain BOUHEY)
avec la participation de :
Pascal DUBREUIL (conférencier - département de musique ancienne
-)
Michel LAMARCHE (bugle), Thierry THIBAULT (tuba)
Yochk'o SEFFER (saxophones)
Alain BOUHEY (saxophone soprano)
Jean-François ALEXANDRE (direction)
Coordination du département danse :
Florence TISSIER en collaboration avec Eric GUERMAH
Référent : Alain BOUHEY
|
Comme l'a expliqué
Pascal Dubreuil, lors de sa conférence du 23 janvier sur "Bach
et son Temps", les compositeurs au XVIIIème siècle n'étaient pas
des créateurs au sens moderne du terme, mais des musiciens chargés
de mettre au goût du jour la musique de leurs prédécesseurs. En
effet, au plus tard dans les 25 ans suivant leur mort, leur oeuvre
n'était plus jouée, mais recopiée et étudiée.
Qu'il écrive ou qu'il improvise, Bach allait donc dans le sens
des exigences de son époque. La notion de création et d'innovation
viendra avec le romantisme.
Le jazz amènera la possibilité de l'improvisation contrant le
thème dont elle part, le détruisant et le transformant tout en
le respectant, ce qu'a mis en évidence, picturalement et poétiquement,
l'exposition " Chromophonie scriptorale " réalisée à Paris, à
la Discothèque des Halles, en 1990, par Yochk'o Seffer et Alain
Bouhey (*). Ce dernier l'a schématisée ainsi :
|
ELEVATION DE LA COMPOSITION (I) - INTERPRETATION
(II)
|
OUVERTURE DE LA DESTRUCTION (III) - TRANSFORMATION
(IV)
|
|
|
|
Mais, tout
ne s'arrête pas là : le jazz inspire les compositeurs en des œuvres
qui, à leur tour inspirent les improvisateurs. Le saxophoniste
enchaîna donc quatre cycles de composition-interprétation /
destruction-transformation, et fut étonné d'être conduit à
une pyramide inversée où élévation et ouverture allaient de pair.
Il la nomma " Scriptoral " (relation de " script " - toute forme
ou formulation de l'énergie/lumière - et d' " oral " - cette énergie/lumière
source -).
|

Note : 1, 5, 9, 4, 8, 3, 7, 2, 6 est l'ordre initié par les pyramides
de la composition,
et aboutissant à Scriptoral : I, V, IX, XIII, XVII
(13 = 4 par 1 + 3 et 17 = 8 par 1 + 7).
|
Les "Métamorphoses
dansées pour une Partita de Bach" s'inscrivent dans cette
recherche. Chacun des quatre mouvements de la Partita BWV 1013 de
Jean-Sébastien BACH, estimée être originellement pour traverso,
y est donné dans trois versions :
- une transposition pour saxophone soprano d'Alain Bouhey,
- une improvisation sur support composé de Yochk'o Seffer,
- une recomposition de Jean-François Alexandre.
Cette œuvre recherche musicalement, picturalement, chorégraphiquement
et en vidéo, la complémentarité par delà l'opposition de la composition-interprétation
et de la destruction-transformation improvisatrice.
Comme Bach avec les musiques de ses prédécesseurs, Yochk'o Seffer
et Jean-François Alexandre ont commencé par recopier la Partita
en en chiffrant tous les accords. Comme lui, ils l'ont fait en répondant
aux exigences de leur temps, mais un temps totalement différent
du sien, d'où un résultat tout aussi différent.
Ce résultat montre toutefois que, si l'on envisageait également
les arts ici associés comme terrain d'expérimentation du rapport
des formes d'esprit de nos sociétés, ceux-ci, beaucoup plus malléables
que la parole, pourraient être d'une grande utilité publique.
Les douze métamorphoses sont entourées par une ouverture et un final
pour huit saxhorns, huit saxophones et trois percussionnistes. Cette
formation est née d'une idée de Thierry Thibault,
à laquelle se sont associés Michel Lamarche et Olivier Fiard : réunir
les deux familles d'instruments auxquelles le génial inventeur Adolphe
Sax donna son nom.
|
LES QUATRE
CHOREGRAPHES
|
Classe
de danse classique de Bernadette Tournier
|
Dans la courante je
me suis surtout attachée à traduire une musicalité, après écoute
de l'interprétation en respectant les arrêts, accents et élans
musicaux. Je suis restée plutôt dans la tradition de la danse
classique pour le langage chorégraphique, réminiscence d'une tradition
que d'autres détruiront pour mettre au "goût du jour." L'allemande
se présente comme une lente promenade en deux duos. Le couple
dialogue, se répond, s'écarte en quête de réciprocité, un échange
qui cherche un accord. La matière chorégraphique émane de la recherche
propre des danseuses.
|
Classe
de danse classique d'Eric Guermah
|
Dans ce projet, j'ai
d'abord écouté et regardé. Sur les quatre mouvements de Partita
(Allemande, Sarabande, Courante et Bourrée anglaise), mon choix
s'est porté sur la sarabande et la bourrée. En effet, ces deux
mouvements étant différents de part leurs dynamiques, cela m'a
permis de mettre en lien (par opposition) le principe de la composition
et l'interprétation par l'élévation.
Sarabande : Les images sont l'évocation d'une farandole
de couleurs et de transitions fluide en accord total avec la coloration
musicale, évoquant pour moi le principe même de la composition
et interprétation tel qu'il est décrit par le groupe A.B.S. Par
opposition, j'ai choisi de travailler vers le bas afin de retrouver
cette évocation de la légèreté , dans le flux du mouvement (continu
et discontinu) , le poids et ses nuances ainsi que le rapport
au temps et ses contrastes (entretenu par chacun de nous) dans
un espace défini par la musique et la vidéo.
Bourrée anglaise : Cette bourrée m'évoque la gaieté, la légèreté
et parfois l'humour. J'ai donc choisi de travailler en total accord
avec ces deux principes d'élévation et d'énergie lumière d'A.B.S.
|
Classe
de danse contemporaine de Florence Tissier
|
Intéressée
par les phénomènes de " déstructuration/restructuration " qui sont
en jeu dans cette création, j'ai accepté de me confronter au pari
d'élaborer une pièce à partir d'une proposition gestuelle (ou conception)
classique dont j'aurais à dégager une idée maîtresse susceptible
de servir de support à un propos contemporain. Notons toutefois
que cette démarche s'accompagne également de contraintes musicales
et scénographiques fortes, dues, notamment, à la présence des images
vidéos reliées elles-mêmes aux mouvements musicaux.
Ainsi, suite à la proposition classique très coordonnée et déplacée
dans l'espace de Bernadette Tournier, la courante offre, en terme
de déstructuration, un questionnement de l'orientation frontale
du danseur en même temps qu'une désolidarisation des mouvements
du haut et du bas du corps puis, en guise de restructuration, un
test des limites du mouvement des danseurs en duo en l'absence de
tout déplacement des pieds sur le sol.
La bourrée, quant à elle, suit au contraire le principe d'organisation
chorégraphique en fonction des images vidéo projetées sur le tulle
énoncé par Eric Guermah dans le premier mouvement.
|
Classe
de danse contemporaine de Sylvain Richard
(3e et 4e cycle)
Notre cheminement
|
Les mots clés du projet
musical étaient : interpréter, détruire, reconstruire. Nous avons
décidé de décliner notre projet chorégraphique selon cette structure.
Les danseurs classiques ont travaillé sur l'interprétation, nous
avons travaillé sur la destruction et la reconstruction. Le texte
suivant raconte comment nous nous y sommes pris.
J'ai envoyé deux espionnes chevronnées, Matha Nina et Matha Inès,
déjà introduites dans les méandres secrets de l'atelier danse
classique de Bernadette Tournier pour prendre part à son rituel.
Elles étaient chargées de voler un échantillon de leur nouvelle
invention. Ayant accepté cette dangereuse mission, elles ont su
charmer Bernadette Tournier et nous ont ramené un échantillon
encore vivant, qu'elles avaient su conserver dans leur cachette
secrète. Nous l'avons disséqué, analysé, décomposé, nous lui avons
fait subir diverses transformations pour réussir à en extraire
l'essence même. Après avoir intégré cette essence, nous l'avons
déclinée selon nos propres tendances.
Nous n'avions au préalable pas conclu d'alliance particulière
avec nos amis musiciens et nous avons décidé de voyager avec eux,
mais dans deux vaisseaux différents. Quelle ne fut pas notre surprise,
ce samedi 2 février 2008, alors que nous naviguions bord à bord,
de constater que cette musique renforçait le sens, le ressenti
de nos mouvements !
Il y a certes un risque dans cette confrontation de " matières
" différentes, mais une certaine confiance est nécessaire - et
nous l'avons sentie chez les musiciens - une acceptation des différences,
qui dès lors ne s'opposent plus, mais participent à une prise
de conscience réciproque.
(*) A partir de l'adresse : http://abouhey1.free.fr/chromophonie_scriptorale.htm,
cette exposition est intégralement sur internet.
Billets en vente à l'Office
de Tourisme, 11 rue Saint Yves, 02 99 67 11 66 (et au Triangle à
partir de 19h30 le 19 mars).
Tarif unique de 5€.
Retour
au menu
|