LETTRE OUVERTE
A
ISRAEL,
PALESTINE, PAYS ARABES,
COMMUNAUTE INTERNATIONALE


Israël, Palestine, pays arabes, communauté internationale,


"Saxophoniste de lettres et d'images", je suis à l'origine d'une recherche que je nommai "scriptorale", à Dakar, en 1976.
Cette recherche montre que, dépasser l'opposition des formes d'esprit de composition-interprétation et de destruction-transformation improvisatrice pour accéder à leur complémentarité est extraordinairement bénéfique pour l'évolution créatrice.
Elle montre aussi que ces formes d'esprit complémentaires et opposées ne sont pas réservées à la seule musique, mais sont universelles.
On les trouve dans le monde intellectuel, en politique par exemple, avec l'opposition à complémentariser droite-centre / gauche. Elles agissent aussi dans le monde spirituel : La trimourti indoue ne rassemble-t-elle pas Brahma le Créateur, Vishnu le Parfait Interprète et Shiva le Destructeur-Transformateur ? Quant à notre enchaînement judéo-christiano / islamique, on remarque que la destruction-transformation coranique des Pâques juive et chrétienne s'y oppose à la composition biblique et l'interprétation évangélique, qu'elle respecte cependant.

C'est donc avec le plus grand intérêt et un point de vue scriptoral que j'ai suivi,
sur France 2, le lundi, 12 janvier à 22h 50, l'émission "MOTS CROISES" de Yves CALVI intitulée : "GAZA SANS ESPOIR DE PAIX ?" (*) C'est pourquoi je me permets, en toute humilité, de vous exposer ici ce point de vue, grâce auquel chacun peut regarder l'autre avec beaucoup plus de confiance et de foi dans l'avenir, ce qui est un premier pas, et non des moindres, vers une solution, un "espoir de paix".

Après le rappel d'un certain nombre de repères, montrant combien il a toujours été difficile pour le peuple hébreu, puis juif, de s'établir et de se maintenir en "Terre promise", nous reviendrons sur les passages de l'émission d'Yves Calvi, méritant une attention toute scriptorale. Nous présenterons, enfin, ce qu'est le point de vue scriptoral et exposerons la solution qu'il apporte.

(*) L'émission est accessible par ce lien, avec Internet Explorer et Windows Media Player, tant que France 2 la laisse en ligne.





ISRAEL
JUDAISME, CHRISTIANISME, ISLAM
QUELQUES REPERES HISTORIQUES
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En vert :
le peuple hébreu (puis juif)* dans la terre d'Abraham, Canaan, la "Terre promise"


'*)''* Le mot "juif" désigne primitivement les ressortissants du royaume de Juda (cf. royaumes de juda et d'Israël).
Par la suite, il désigne le peuple d'Israël dans son ensemble.

Nota : A l'exception de 721 (le Larousse donnait 722,
toutes les dates de ce tableau proviennent du Larousse en 6 volumes de 1977,
elles peuvent différer de celles que donne Wikipedia.

V. 1850 av. J.-C.
Abraham

Abraham, l'un des patriarches hébreux dirigeant une tribu sémite nomade, ou semi-nomade, s'établit à Mambré près d'Hébron, en Canaan, à 30 km au sud de Jérusalem. Pays fertile, mais zone stratégique dangereuse.

Avec le patriarche Jacob, fils d'Isaac et de Rebecca, nouvel apport de population hébraïque en provenance de Mésopotamie. Jacob eut 12 fils, ancêtres des 12 tribus d'Israël.

Certains Hébreux repartent à la suite des Hyksos envahisseurs de l'Egypte. Ils s'établissent dans la terre de Gessen, à l'est du delta du Nil. Epoque de prospérité et de liberté quand Joseph est ministre du pharaon.
Asservissement par les Egyptiens.
V. 1225, 1440 ou 1495
av. J.-C.
Exode, Moïse
Exode. Les Hébreux quittent l'Egypte. Nomades des déserts du Sinaï et du Neguev. Moïse conclut alliance avec Yahvé et élabore la législation commune aux tribus.
Les Hébreux entreprennent leur réinstallation dans la terre d'Abraham, terre de Canaan, "la Terre promise".
Josué, premier des chefs appelé "juge", occupe et partage le territoire de chaque côté du Jourdain entre 12 tribus. La 13ème, celle de Lévi, reçut seulement des biens ou des revenus dispersés.
1185-1035 av. J.-C.
Juges, Philistins

Lente poursuite de la conquête du territoire par les Juges, successeurs de Josué. Ils se heurtent aux Philistins qui barrent l'accès à la côte.
Samuel institue une monarchie. Il nomme Saül, de la tribu de Benjamin, premier roi des israélites. Saül est jaloux du pouvoir religieux de Samuel, qui, en secret, sacre à sa place David, gendre de Saül.
V. 1015 av. J.-C.
Saül, Juda, Israël



Mort de Saül, battu par les Philistins à Gelboé. Puis, division en deux royaumes :
royaume de Juda, avec, pour roi, David (de la tribu de Juda et gendre de Saül),
royaume d'Israël, dirigé par le fils de Saül Ishboseth.
V. 1007 av. J.-C
Ishboseth, David
Jérusalem,
Mort de Ishboseth. David, roi de Juda et d'Israël, qui ne fusionnent pas, David s'empare de Jérusalem, où il centralise une monarchie puissante.
V. 970-931 av. J.-C.
Salomon, Temple de Jérusalem
Règne de Salomon, apogée de la puissance hébraïque.
931-586 av. J.-C.
Samarie, Assyriens











Séparation des royaumes d'Israël et de Juda :

931-721 av. J.-C.

Royaume d'Israël : Cultes idolâtriques. Révolutions intérieures. Guerres extérieures. Prise de sa capitale, Samarie, par les Assyriens. Annexion du royaume en 721 av. J.-C.. Déportation d'une partie de sa population.
721-586 av. J.-C
Juda,




Royaume de Juda : 701 : Attaqué par l'Assyrie. Réduit à une zone étroite. 609 :
Annexé par l'Egypte
721-701 av. J.-C. : Survivance, allié à l'Egypte.
701-609 av. J.-C. : Attaque de l'Assyrie le réduisant à une zone étroite.
609-586 av. J.-C. : Annexé par l'Egypte, soumis par les Babyloniens.

Royaume de Juda renversé, nombre considérable de juifs déporté en Babylonie. Diaspora pré-romaine (diaspora : la dispersion d'une communauté ethnique ou d'un peuple à travers le monde). Jérusalem pillée. Temple détruit.
581-538 av. J.-C.

Exil (captivité de Babylone) : La communauté hébraïque ne perd pas sa cohésion, garde un sérieux espoir de restauration.
515 av. J.-C.
Perse, Temple de Jérusalem
Nouvelle consécration du Temple. Pas d'état juif, mais communauté religieuse rétablie à Jérusalem sous domination perse.
398 av. J.-C.
Néhémie, Esdras
Néhémie puis Esdras restaurent la loi de Moïse.
Pillage du Temple. Prise de Jérusalem par les Séleucides cherchant à hélléniser la Palestine. 168 : Révolte des Macchabées.
Au IIème siècle av. J.-C., les juifs de la première diaspora sont déjà disséminés dans le monde connu.
164 av. J.-C.

Les juifs recouvrent leur liberté religieuse.
Les juifs recouvrent leur liberté politique.Reconstitution d'un état puissant par la nouvelle dynastie, dite hasmonéenne, cumulant pouvoirs religieux et politiques. Dissensions intellectuelles et doctrinales sources des courants sadducéens, pharisiens et des communautés esséniennes de la Mer Morte.
63 av. J.-C.
Pompée, Jérusalem,
Pompée prend Jérusalem.
40-4 av. J.-C.
Hérode
Hérode roi.
4 ou 5 av.... J.-C.
Jésus
Naissance de Jésus.
4 av. J.-C.
Hérode
Mort d'Hérode.
7 avril 30
Jésus
Crucifixion de Jésus.
9 avril 30
Jésus-Christ


Base de la foi chrétienne : Résurrection de Jésus-Christ, origine de la fête de Pâques chrétienne, célébrant la libération de la mort, Le christianisme place cette résurrection le jour de la Pâque juive, qui célèbre la sortie d'Egypte des Hébreux, leur libération de l'esclavage.
Révolte de 66 qui aboutit à la prise de Jérusalem par Titus en 70.
Hadrien décide de faire de Jérusalem une colonie romaine.
132-135

Révolte dirigée par Bar - Kokheba.
Nouvel exil des juifs et dispersion. Deuxième diaspora. L'état d'Israël n'existera officiellement que le 14 mai 1948, avec une suite de guerres et de conflits non encore résolus en 2009.
Groupes ethniques donnés par Wikipedia :
Divisions principales : Ashkénazes · Séfarades ·
Autres :
Mizrahim · Tribus Perdues · Falashas · Samaritains · Juifs des montagnes · Krymchaks · Boukhariotes · Granas ·
Histoire juive par pays :
Afrique : Algérie · Maroc · Soudan · Tunisie · Yémen ·
Amérique : Brésil · Canada · États-Unis · Nicaragua · Suriname ·
Asie : Birmanie · Chine · Égypte . Inde · Indonésie · Irak · Iran · Royaume d'Israël · Israël · Kurdistan · Liban · Turkménistan ·
Europe : Autriche · Belgique · Biélorussie · Espagne · France · Pologne · Pays-Bas · Roumanie · Royaume-Uni · Slovénie · Ukraine ·
Océanie : ?
570/580-632
 
Vie de Muhammad (Mahomet), le dernier Prophète, fondateur de l'islam.
V. 609-632




Révélation d'al-Qur'ân (la Récitation), le Coran en français, Verbe incréé de Dieu transmis à Muhammad par l'Archange Gabriel pendant 23 ans. Muhammad le communique oralement à son entourage. Il est très partiellement enregistré par écrit à sa mort.
622, Emigration à Médine, point de départ de l'ère musulmane. Muhammad, chef politique et religieux.
632

Toute l'Arabie est acquise à Muhammad.

Uthmân Ibn Affân fait établir la vulgate du Coran et détruire les autres exemplaires.
1870
Sionisme


A l'origine de la constitution de l'état d'Israël, les efforts des sionistes, pour reconstituer un foyer national aux juifs dispersés depuis 132-135. A partir de 1870, fondation de colonies agricoles juives en Palestine, par divers mouvements internationaux, financés par la banque nationale juive et le fonds national juif.
Déclaration Balfour sur la création d'un foyer national juif : accélération de l'immigration sioniste en Israël.
Les Anglais arrêtent presque complètement cette immigration en Palestine, sur laquelle ils ont mandat, à cause de l'opposition violente des arabes.
Exodus 47 : bateau qui transporta des Juifs, dont beaucoup de réfugiés survivants de la Shoah, émigrant clandestinement d'Europe (Sète) vers la Palestine, alors sous mandat britannique. La marine royale britannique s'empara du navire, et renvoya tous ses passagers dans la zone sous contrôle britannique en Allemagne. Répression anglaise très dure, qui aura une grande influence sur la future reconnaissance de l'État d'Israël.
Les Nations-Unies recommandent le partage de la Terre sainte en un état arabe et un état juif.
Protagonistes de la guerre de Palestine de 1948
Guerre civile de 1947-1948
Proclamation d'indépendannce d'Israël sous la direction de Ben Gourion, peu avant l'expiration du mandat britannique sur la Palestine

Guerre israélo-arabe de 1948-1949

1949-1959 : immigration accélérée de 950 000juifs, venus de 74 pays différents.
 
 
 
 
 
 
 
 
 













1.- LES INVITES

> Bernard KOUCHNER
Ministre des Affaires Etrangères et Européennes.

> Leila SHAHID
Déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union Européenne.

> Daniel SHEK
Ambassadeur d'Israël en France.

> Frédéric ENCEL
Directeur de recherche à l'Institut Français de Géopolitique. Auteur de "L'Atlas géopolitique d'Israël" (Edition Autrement).

> Dominique SOPO
Président de SOS Racisme. Auteur de "Combat Laïque".

> Jean-Paul CHAGNOLLAUD
Professeur de Sciences Politiques à l'Université de Cergy-Pontoise. Directeur de la revue "Confluences Méditerrannée".

> Pierre SERVENT
Expert en stratégie militaire. Auteur de : "Les Guerres Modernes racontées aux civils et aux militaires" (publié en mars).

> En duplex de Jérusalem, Charles ENDERLIN, correspondant de France 2. Auteur de "Par le feu et par le sang : le combat clandestin pour l'indépendance d'Israël, 1936-1948".

> Par téléphone, Jessica POURRAZ
Responsable terrain de MSF
Médecins Sans Frontières
Urgence Gaza




Position d'Israël :


Parmi les éléments, scriptoralement intéressants, de l'émission du 12 janvier, il y a d'abord le fait, souligné par le ministre Bernard KOUCHNER, qu'
Israël, né d'une décision des Nations-Unies, après "l'holocauste", a une position très particulière, dans un monde arabe, qui lui est très hostile. Cette position est dûe au fait que, là, était le foyer national juif, qui a toute une histoire.

Bernard KOUCHNER : Il est évident que l'installation de l'état d'Israël - je vous rappelle qu'Israël est né après l'holocauste d'une décision des Nations-Unies - n'est plus un savoir répandu. (...) C'est une position très particulière dans un monde qui lui était très hostile. (...) C'est vrai que cette histoire a 60 ans, et c'est vrai que le monde arabe n'était pas responsable. (...) On l'a installé là, parce que c'était le foyer national juif, et qu'il y a eu toute une histoire, là aussi.


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Le pouvoir en Palestine et en Israël :


Il y a l'absence de
pouvoir légitime et véritable, signalée par Jean-Paul CHAGNOLLAUD, du fait :
en
Palestine, de contradictions très fortes entre l'autorité palestinienne et le Hamas ;
en Israël, d'un manque de gouvernance dû à la campagne électorale, et au fait, qu'il n'y a pas
véritablement de leader, (...) capable d'indiquer une vision politique.

Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Ce qui est grave, aujourd'hui, c'est qu'il n'y a plus de pouvoir légitime et véritable. En Palestine, (...) il y a des contradictions très fortes. Mais en Israël, vous avez un problème majeur : Vous êtes dans une situation où il n'y a plus vraiment de gouvernance. (...) Nous sommes dans une campagne électorale, aujourd'hui, en Israël, c'est à dire qu'il n'y a pas véritablement un leader, (...) qui puisse indiquer une vision politique.


Sécurité d'Israël fondée sur l'insécurité de ses voisins :

La vision politique israélienne se limite encore, pour l'instant, ajoute Jean-Paul CHAGNOLLAUD, à estimer que sa sécurité passe par l'insécurité des autres, d'où, non seulement, la guerre à Gaza, mais aussi la complète fragmentation de la Cisjordanie, alors que, si on veut vraiment assurer la sécurité des uns et des autres, il faut que cette sécurité soit égale pour tous.

Jean-Paul CHAGNOLLAUD : "Pour l'instant, nous sommes encore dans un épisode au Proche-Orient, où Israël estime que sa sécurité passe par l'insécurité des autres. Si vraiment, on veut avoir de la sécurité pour l'état d'Israël, il faut, impérativement, que chacun contribue à la sécurité des Palestiniens. (...) Je pense que l'Egypte est très bien placée pour faire cette médiation, mais à condition qu'on débouche sur quelque chose de fort, (...) une négociation politique globale. (...)
On se focalise sur Gaza, mais, en Cisjordanie
, le territoire est complètement fragmenté. (...) Aujourd'hui, si on veut vraiment assurer la sécurité des uns et des autres, il faut que la sécurité soit égale pour tous."


Main de fer, foi en la force militaire :

Leïla SHAHID ne dit pas autre chose, en précisant que les Israéliens, soutenus par les Américains pratiquent une "politique de l'autruche" leur fermant les yeux sur les vrais problèmes, pour "uniquement croire à la force militaire".
Le confirment :
les propos du Premier Ministre israélien, rapportés, en début d'émission, par Yves Calvi : "Israël frappera d'une main de fer à Gaza, tant que les tirs de roquettes se poursuivront" :

Yves CALVI : Le Premier Ministre l'a dit lui-même, en fin d'après-midi : "Israël frappera d'une main de fer à Gaza, tant que les tirs de roquettes se poursuivront.

l'usage de bombes au phosphore, illégal
"dans les espaces où les populations civiles peuvent être exposées" (précision de Bernard KOUCHNER) ;

Bernard KOUCHNER : Les bombes au phosphore, hélas ! c'est légal, mais ce n'est pas la façon de les utiliser qui est recommandée. Dans les espaces où les populations civiles peuvent être exposées, on ne devrait pas le faire.

les experts, parlant d'une opération militaire maîtrisée, quand le monde entier, ainsi que le dit Yves Calvi s'émeut devant les images concernant notamment les enfants palestiniens.

Yves CALVI : J'entendais, alors que je crois que le monde entier est ému par les images que l'on voit notamment concernant les enfants palestiniens, encore des experts, aujourd'hui, dire que, finalement, cette opération militaire était maîtrisée. Alors, ça peut choquer, mais, si c'est ce que pensent les experts militaires en ce moment, c'est le moment de nous le dire.


"Trop c'est trop" :


Le résultat de tout cela, c'est un sentiment général de dépassement de la mesure, donné par l'expression "trop c'est trop" du ministre Bernard KOUCHNER, côté français, du ministre des Affaires Etrangères Tzipi LIVNI et de l'ambassadeur Daniel SHEK, côté israélien, de la Déléguée Leïla SHAID, côté palestinien :
trop de provocation de la part d'Israël, ce qui l'empêchera de trouver la paix, qu'il souhaite ;


Bernard KOUCHNER : Trop c'est trop ! (...) Ces provocations ont produit, à mon avis, le contraire de ce qu'Israël espérait, c'est à dire que, un jour, enfin, il y ait une paix qui s'installe, y compris avec le territoire de Gaza. (...)

trop de perturbation de la vie dans le sud d'Israël, pour Tzipi LIVNI et Daniel SHEK, où, depuis 8 ans, les tirs de roquettes du Hamas, obligent, 3 à 5 fois par nuit, hommes, femmes et enfants à se lever en 15 minutes pour courir aux abris ;

Daniel SHEK : J'ai presque dû sourire, parce que le ministre a dit : "trop c'est trop", et ce sont les propos exacts de la ministre des affaires étrangères, Tzipi LIVNI, à la veille de l'opération israélienne, qui disait : "trop c'est trop". Et, pourquoi disait-elle ça ? parce que, pour vous, ce conflit a commencé fin décembre, pour Tzipi LIVNI, et surtout pour les habitants du sud d'Israël , il a commencé il y a 8 ans, 8 ans, que la vie est devenue totalement perturbée dans le sud d'Israël , où des hommes, des femmes, des civils vivent au rythme des alertes, qui des fois se réalisent, des fois ne se réalisent pas, 3, 4, 5 fois par nuit, par jour, avec des enfants qui doivent se lever en 15 secondes, parce que, sinon, ça peut vous tomber sur la tête.

trop de disproportion dans la répression, et trop d'impunité pour Israël, de la part de la communauté internationale, pour Leïla SHAID :

au terrorisme d'un mouvement politique - le Hamas - s'attaquant à des civils, répond un terrorisme d'état israélien, touchant un milllions et demi de civils à Gaza. Aux 11 morts de tirs de roquettes en 8 ans, répondent 900 morts Palestiniens en 2 semaines (il y en aura 1330, dont 400 enfants, quelques jours après l'émission) ;


Yves CALVI : Leïla SHAHID, est-ce que vous reconnaissez à Israël le droit de défendre ses citoyens, face aux tirs de roquettes quotidiens venus de Gaza ?
Leïla SHAHID :
Totalement, mais pas en commettant des crimes de guerre, et en prenant comme cible un million et demi de citoyens, à Gaza, qui maintenant, pour la troisième semaine, sont bombardés par air, par terre et par mer. Dire que cette opération de guerre unilatérale, parce qu'il n'y a pas d'armée face à l'armée israélienne, qui est la quatrième puissance du monde, il y a une population entière, et les tirs du Hamas, qui ciblent des civils, et qui sont d'ordre terroriste, puisqu'ils tuent des civils, ne justifient pas du terrorisme d'état.


depuis 42 ans, le Conseil de Sécurité de la communauté internationale a voté une résolution déclarant illégale l'occupation des territoires par la force militaire, et depuis 42 ans, il laisse Israël refuser ses résolutions, infliger des châtiments collectifs aux populations des territoires qu'elle occupe, et commettre militairement des "crimes de guerre".


Leïla SHAHID : Prétendre que tout a commencé avec les tirs de roquettes du Hamas, et oublier que Gaza est un territoire, comme la Cisjordanie, comme Jérusalem-Est, occupé depuis 42 ans, maintenant, et qu'Israël n'a pas seulement refusé le cessez-le-feu d'il y a quelques jours, mais elle a refusé toutes les résolutions des Nations-Unies : la 242, la 338, qui lui demandent d'évacuer les territoires, d'arrêter la colonisation, d'arrêter les assassinats ciblés des personnes. Je trouve que "trop c'est trop", (...) c'est trop d'impunité de la part d'une communauté internationale, qui ne peut pas faire preuve, maintenant, de surprise (...), y compris de la France (qui) fait partie des membres permanents du Conseil de Sécurité, qui ont voté, depuis 42 ans une résolution, qui dit : "c'est illégal d'occuper des territoires par la force militaire", et qui, depuis 42 ans ne le met pas en oeuvre, elle et tous ses partenaires du Conseil de Sécurité.
L'origine du problème : c'est l'occupation militaire d'une population à qui on inflige des châtiments collectifs. Ces actions militaires sont
des crimes de guerre...


Aparté : "121 yeux pour un oeil, 121 dents pour 1 dent..." :

Non signalé dans l'émission d'Yves Calvi, nous pouvons remarquer que 1330 morts en moins de 3 semaines, pour 11 en 8 ans, fait plus que centupler la terrible loi du talion remontant au Code
babylonien d'Hammourabi (1730 av. J.-C.) et reprise par les Hébreux dans la Bible, entre autres, dans le livre de l'Exode (XXI, 22)
. En effet cela correspond à "121 yeux pour un oeil, 121 dents pour 1 dent...", sans tenir compte du rapport de durée (8 ans - moins de 3 semaines).


"Politique de l'autruche" vis à vis de l'occupation :


Côté palestinien, la raison profonde du conflit est donc l'occupation militaire d'un peuple qui a besoin d'être "libre", "souverain", de "créer", de "bouger", de "vivre"...

Daniel SHEK : Et pourquoi vous pensez que ma frustration est plus petite que la vôtre ?
Leïla SHAHID : Mais parce que vous n'êtes pas sous occupation. C'est nous qui avons besoin d'être libres, d'être souverains, de profiter de l'aide de l'Union Européenne pour créer une économie, d'avoir des industries, de bouger, de vivre
.

Comment résoudre ce conflit ?
Pour Israël, il y a 2 méthodes :
la mauvaise, celle du Hamas : la lutte armée ;
la bonne, celle de l'autorité palestinienne : la négociation.
Pour l'autorité palestinienne, représentée par Leïla SHAID :
la méthode de la négociation, en laquelle elle croit, serait bonne, si elle aboutissait à des résultats concrets, or elle n'en a donné aucun.

Daniel SHEK : Il y a la méthode de la lutte armée. C'est ce qu'ils (le Hamas, N.D.L.R.) revendiquent eux-mêmes...
Yves CALVI :
C'est un peu plus compliqué que cela : au Hamas, on fait de la politique et on fait du terrorisme. On fait les deux.
Daniel SHEK :
Oui, mais on ne fait pas de politique dans le conflit israélo-palestinien. Eux ne le souhaitent pas. (...)

Alors, vous avez cette méthode là, avec les résultats qu'on voit.
A moins de 100 km de là, vous avez l'autorité palestinienne de Mahmoud ABBAS et Salam FAYAD et Leïla SHAHID et de leurs représentants, qui ont opté pour une autre méthode, la méthode diplomatique, la méthode de négociation, qui, je vous l'assure, est la seule, qui, à terme, nous amènera à la solution des deux états.
Leïla SHAHID : Mais, Monsieur l'Ambassadeur, sans résultat... Moi, je suis la représentante de ce courant et j'y crois, mais, après 15 ans de travail et aucun résultat, je n'ai plus aucune crédibilité aux yeux de mon peuple et je compren
ds...


Jean-Paul CHAGNOLLAUD le confirme : 18 mois de négociations n'ont abouti à aucune véritable concession, et la colonisation ronge depuis 30 ans la Cisjordanie, où il y a 500.000 colons israéliens, alors que l'arrêt de la colonisation à Gaza n'en supprime que 8.000, dont une partie, est, de plus, allée en Cisjordanie. Par ailleurs, cet arrêt, résultant d'une décision unilatérale n'a pas été négocié et n'a pas pu "penser l'avenir" ;


Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Ca fait (...) 18 mois qu'il y a un processus, entre guillemets, de négociation avec l'autorité palestinienne. (...) Pourquoi est-ce que ça n'a pas abouti ? (...) Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas eu de véritables concessions ? (...) Pourquoi, depuis 15 ans, et je pourrais remonter à il y a 30 ans, la colonisation vient ronger systématiquement la Cisjordanie ? Ca, c'est une décision israélienne.
Daniel SHEK : Il y a décision israélienne aussi d'arrêter la colonisation à Gaza, et vous voyez à quoi ça a abouti : ils sont partis et ça n'a pas amené la paix.
Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Vous êtes en train de mettre sur le même plan 8 000 colons et 500 000 colons. (...) Une partie (des colons de Gaza, N.D.L.R.) sont allés en
Cisjordanie, et ça ne pouvait pas amener la paix, pour deux raisons : la première, c'est que ce désengagement était purement unilatéral, et en aucune manière négocié, donc, on n'avait pas pu penser l'avenir, et ensuite, la colonisation en Cisjordanie a considérablement augmenté : on est à 500 000 colons aujourd'hui, en comptant Jérusalem-Est. (...) C'est ça, qui est un facteur profond de déstabilisation de la région.

cette impuissance de la méthode de négociation décrédibilise, aux yeux du peuple palestinien, l'autorité palestinienne, au profit du Hamas qui, sous une occupation militaire, résiste militairement, dans un système, où une bonne partie de ses membres est complètement imbriquée dans la population, d'où leur présence au milieu d'enfants palestiniens, qui met en péril ces derniers, sans qu'on puisse nécessairement accuser le Hamas d'avoir le cynisme de vouloir les faire tuer, pour émouvoir la communauté internationale :

Jean-Paul CHAGNOLLAUD : (Le Hamas) est un mouvement politique, qui a eu, à des moments de sa trajectoire, des modes d'action qu'on peut qualifier de terroristes au sens très précis où il a attaqué des civils.
Yves CALVI : Est-ce qu'il kidnappe femmes et enfants palestiniens, en ce moment, en en faisant des otages, eux aussi ?
Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Je pense que nous sommes dans un système, où une bonne partie du Hamas est, effectivement, complètement imbriquée dans la population, et qu'il doit y avoir aussi des cyniques dans le Hamas, qui n'hésiteront devant rien. C'est possible.

Or, c'est par la méthode de négociation qu'Israël veut aboutir à la paix, en donnant, pour le moins, l'impression de vouloir maîtriser la création de l'état palestinien :

Leïla SHAHID : Mais, vous n'avez pas encore reconnu l'existence de l'état palestinien, Monsieur l'Ambassadeur.
Daniel SHEK : Il n'y a pas d'état palestinien. Je travaille pour sa création, Madame SHAID, comme vous le savez très bien.
Leïla SHAHID : L'état d'Israël n'a pas encore reconnu l'état palestinien.
Daniel SHEK :
Mais il n'y a pas encore d'état palestinien. Je vous assure que, quand il se créera, à la suite d'une négociation de paix, je serai le premier à le reconnaître.
Leïla SHAHID : Oui, mais vous entendez le ton que vous employez : vous avez un ton colonial : "Lorsqu'ils auront changé, on leur parlera."

"je travaille pour sa création", "ton colonial"... Cette volonté d'Israël d'être maître du jeu, se retrouve dans l'arrêt de la colonisation à Gaza, "unilatéral", "non négocié" et donc, source de conflit, parce que ne tenant pas compte des besoins du peuple palestinien, déjà cités plus haut :
être "libre", "souverain", "créer", "bouger", "vivre"...
Il y a, là, un point important sur lequel Israël pratique cette "politique l'autruche" dont parle Leïla SHAHID, une source de guerre, pour lui qui dit vouloir la paix.
Tant qu'
il agira ainsi, Israël ne pourra pas reconnaître l'état palestinien, pour la bonne raison que les Palestiniens ne le laisseront pas être maître de la création de cet état, et qu'il ne sera, en conséquence, pas créé.
La méthode de négociation est donc enfermée dans un cercle vicieux.

Israël fait la sourde oreille et justifie son "ton colonial" par le fait que le Hamas veut sa perte :

Leïla SHAHID : Oui, mais vous entendez le ton que vous employez : vous avez un ton colonial : "Lorsqu'ils auront changé, on leur parlera."
Daniel SHEK :
Parce qu'ils veulent ma perte, Madame.
Leïla SHAHID : Oui, mais moi j'ai 900 morts.

Daniel SHEK :
Et moi, je n'accepte pas qu'on veuille ma perte et celle de mes enfants.
Leïla SHAHID : Oui, mais nous, nous sommes en train de mourir tous les jours, vous n'êtes pas en train de mourir tous les jours.

Daniel SHEK :
Je n'accepterai pas qu'une organisation, en face de moi, menace de mort mes enfants.
Leïla SHAHID : Et parce que les Palestiniens doivent accepter ? Et alors, nos enfants ne sont pa
s menacés de mort, Monsieur l'Ambassadeur ? C'est eux qui meurent tous les jours.


Et, il n'est pas étonnant que le Hamas refuse de reconnaître la réalité de l'
existence d'Israël, comme le déplore Daniel SHEK, tant que celui-ci est enfermé dans une voie, qui l'empêche de reconnaître l'état palestinien :


Daniel SHEK : Le Hamas n'est même pas prêt à reconnaître mon existence. Pourtant je suis bien là, en chair et en os. Mes enfants vivent en Israël.
Leïla SHAHID : Mais, vous n'avez pas encore reconnu l'existence de l'état palestinien, Monsieur l'Ambassadeur.

d'autant plus que le "retour à la vie normale" proposé par Israël, en échange de la cessation des tirs de roquettes, n'est qu'une vie misérable d'occupé :

Daniel SHEK : Dès que les tirs de roquettes cesseront, la vie normale reviendra à Gaza.
Leïla SHAHID : Et pourquoi il n'y a pas de vie normale en Cisjordanie ? (...) Ca fait 42 ans qu'en Cisjordanie, on bombarde, on envahit, on construit un mur... (...)
Daniel SHEK : Vous voulez que je vous ressorte les attentats suicides d'il y a 5 ans ? (...) Je parle d'aujourd'hui. (...) De quel côté vous êtes ?
Leïla SHAHID : Je suis du côté de la fin de l'occupation partout.
Daniel SHEK :
Très bien, alors, venons négocier la fin de l'occupation, moi aussi, je suis pour la fin de l'occupation.
Leïla SHAHID : Alors, retirez-vous !


Israël bénéficie du sentiment de culpabilité de la communauté internationale dû à la Shoah :


Leïla SHAID souligne le fait qu'Israël est le seul pays qui viole la résolution du Conseil de Sécurité, sans être sanctionné :

Leïla SHAHID : Pourquoi, comme dans toutes les guerres et toutes les occupations, les décisions du Conseil de Sécurité ne sont pas contraignantes pour Israël ? Pourquoi il n'ya pas des résolutions sur les bases de l'article VII ?
Bernard KOUCHNER :
La résolution, chapitre VII, c'est contraignant. Simplement, qu'est-ce que vous faites ? Vous envoyez le "Charles de Gaulle" ?
(...)
Leïla SHAHID :
Je n'ai pas vu de sanctions en 42 ans, je n'ai vu que des appels à convaincre Israël d'être assez gentil pour se retirer des territoires, pour arrêter la colonisation, pour arrêter le mur, maintenant, pour arrêter les bombardements de Gaza.
Pourquoi est-ce que Israël est le seul pays qui viole le droit international et à qui le monde entier demande très gentiment, presque de manière apologétique, de se retirer, de respecter le droit ? (...)

La déléguée palestinienne l'explique par le fait qu'Israël bénéficie de l'immense culpabilité de la communauté internationale, liée au génocide juif et à la Shoah, et que c'est ce que payent les Palestiniens :

Yves Calvi : Comment l'expliquez-vous ?
Leïla SHAHID :
Moi, je pense, que c'est parce que, pendant 42 ans, les Américains ont toujours opposé un droit de véto. C'est pour cela que le vote de cette résolution 1860 est presque un miracle, parce que les Américains ne se sont pas opposés, comme ils l'ont fait plus de 35 fois, en faveur de l'agression israélienne, et parce que je pense que l'Europe continue à penser qu'Israël est uniquement victime, victime de son histoire d'un génocide, qui est un crime contre l'humanité, qui est une catastrophe. C'est pour cela que ce qui recommence dans les rues d'Europe est terrible. (...)
Yves Calvi : Vous venez de nous dire, que les Palestiniens continuent de payer l'immense culpabilité, qui est liée au génocide juif et à la Shoah.
Leïla SHAHID : Bien sûr, et qui fait qu'avec Israël, on fait un cas d'exception.

Mais, comme le monde arabe n'est pas responsable de la Shoah, il y a donc injustice, une injustice, qui condamne Israël à la guerre :

Bernard KOUCHNER : C'est vrai que cette histoire a 60 ans, et c'est vrai que le monde arabe n'était pas responsable.

Yves Calvi : Vous venez de nous dire, que les Palestiniens continuent de payer l'immense culpabilité, qui est liée au génocide juif et à la Shoah.
Leïla SHAHID : Bien sûr, et qui fait qu'avec Israël, on fait un cas d'exception. Et je pense que c'est condamner Israël à la guerre, parce que je pense qu'Israël ne vivra pas en paix avec 22 pays arabes qui l'entourent, si elle continue à refuser ce que les 3/4 du peuple israélien reconnaissent : il faut un
état palestinien pour assurer la sécurité de tout le peuple israélien.



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Le Hamas :

Qu'est-ce donc que le Hamas, ce mouvement, qui s'oppose à Israël ?
C'est, à la fois, un mouvement politique en évolution, nous dit Jean-Paul CHAGNOLLAUD :


Yves CALVI : C'est quoi le Hamas ?
Jean-Paul CHAGNOLLAUD :
C'est un mouvement politique, qui (...) a beaucoup évolué d'un point de vue idéologico-politique, et, pour prendre un exemple, il a refusé les élections de 1996, qui étaient les premières élections dans le cadre du processus d'Oslo, et, 10 ans plus tard, en 2006, il a accepté et les élections législatives et les élections municipales, et donc, il a évolué sur le plan politique (...)
Yves CALVI : C'est quoi le Hamas ?
Jean-Paul CHAGNOLLAUD :
C'est un mouvement politique, qui a eu, à des moments de sa trajectoire, des modes d'action qu'on peut qualifier de terroristes au sens très précis où il a attaqué des civils.

et religieux, fondamentaliste extrêmement haineux et violent, nous disent Frédéric Encel et Charles ENDERLIN :

Frédéric ENCEL : On parle à juste titre d'un mouvement politique. Ce n'est pas seulement un mouvement politique, et c'est bien là tout le problème. C'est un mouvement fondamentaliste, un mouvement religieux (qu'il soit musulman ou non, peu m'importe), dont l'objectif est parfaitement annoncé en juillet 88, lors de la première Intifada : Ce qui est annoncé dans sa charte traduit une haine extraordinaire et pas seulement avec Israël - ça, on peut le comprendre (...) -. Mais c'est un mouvement qui est très violemment antisémite, anti franc-maçon, anti Lions Club, anti Rotary Club.
(...)

Charles ENDERLIN : C'est un mouvement religieux, Frédéric Encel a parfaitement raison.
L'origine du Hamas, c'est la branche la plus dure des "frères musulmans" de Saïd KOUTOUK, qui, d'ailleurs, a été pendu par Gamal Abdel Nasser, en 1966. Le Cheikh Yacine, le fondateur du
Hamas, a publié les écrits de Saïd KOUTOUK, en 1968, qui sont violemment anti-juifs, anti Rotary, anti Freud. Je crois que l'objectif principal du Hamas, et, pour cela, il peut être très pragmatique sur le terrain, c'est d'islamiser la société palestinienne. (...)
Est-ce que, au fil des ans, il va devenir moins religieux et plus politique, comme le dit l'Ambasssadeur d'Israël ? Je crois qu'il faut l'espérer, parce que, effectivement, sur le terrain, c'est également
un mouvement très important au sein de la société palestinienne.

Son discours est double, selon qu'il parle aux étrangers occidentaux et aux palestiniens :

Charles ENDERLIN : Il y a deux discours dans le Hamas :
- discours extérieurs, quand on reçoit les étrangers, des occidentaux : On est prêts à accepter un état palestinien dans les frontières de 1967.
- Et puis, ce qui se passe : J'ai des heures et des heures d'interviews de dirigeants du Hamas, à différentes époques. C'est un mouvement religieux, Frédéric Encel a parfaitement raison.

C'est un perturbateur, qui joue la politique du pire, outrepassant les droits que lui donne son élection, comme Israël outrepasse les siens, par la colonisation :

Frédéric ENCEL : Le Hamas joue, depuis au moins 94, de manière absolument systématique, la politique du pire. En 94, nous sommes au meilleur moment du processus de paix d'Oslo.
(...) C'est à ce moment-là, que le Hamas choisit de frapper pour la première fois les villes israéliennes, à base d'attentats de type kamikaze.

Frédéric ENCEL : Attention ! Ils gagnent des élections de manière totalement démocratiques, il y a 2 ans presque jour pour jour, oui ! des élections législatives et non pas présidentielles :
1.- ce n'est pas pour disposer des prérogatives en matière de défense,
2.- ce n'est pas pour disposer des prérogatives en matière d'affaires étrangères,
3.- ce n'est pas pour perpétrer un putsch sur une partie du territoire, à savoir sur la bande de Gaza.

Son objectif n'est pas de détruire Israël, mais d'islamiser la société palestinienne et de s'y emparer du pouvoir :

Charles ENDERLIN : Je crois que l'objectif principal du Hamas, et, pour cela, il peut être très pragmatique sur le terrain, c'est d'islamiser la société palestinienne.

Frédéric ENCEL : L'objectif fondamental du Hamas, qui est composé de fanatiques, mais pas du tout de gens stupides, ce n'est pas de détruire Israël. Le Hamas ne le peut pas, et il le sait très bien, le Hamas ne peut même pas détruire des grandes villes en Israël. En revanche, s'emparer du pouvoir sur l'ensemble de l'autorité palestinienne, c'est là son véritable objectif.



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Le Hamas - l'autorité palestinienne - Israël :

Contrairement à ce que voudraient Israël et ses partisans, le Hamas, bien qu'ayant réalisé un putsch en Palestine et tué ses frères, n'est ni criminalisé, ni rejeté par l'autorité palestinienne, et pour cause... si l'autorité palestinienne n'approuve pas sa méthode de lutte armée, elle ne peut lui montrer aucun résultat probant, acquis avec la sienne de négociation :


Frédéric ENCEL : D'autre part, depuis le putsch que le Hamas a perpétré, non pas contre Israël, mais contre l'autorité palestinienne elle-même, un Hamas qui est aussi criminalisé tous les jours par le président palestinien, et à mon sens, à juste titre. (...)
Leïla SHAHID :
Le président palestinien a invité le Hamas à un dialogue, il y a une semaine et il le réinvite aujourd'hui. Alors, s'il vous plait, le président palestinien ne les criminalise pas, il les invite, parce qu'il considère qu'ils font partie du corps palestinien et qu'il essaie de les amener à des positions politiques, mais pas en les bombardant.

Charles ENDERLIN : (...) effectivement, sur le terrain, c'est également un mouvement très important au sein de la société palestinienne.

Daniel SHEK : (...) Vous avez la méthode Hamas, Hamas qui est l'occupant de Gaza...
Leïla SHAHID : Il est chez lui à Gaza, il n'est pas "occupant de Gaza".

Daniel SHEK :
Ce n'était pas l'opinion des représentants de l'autorité palestinienne, quand ils ont été tués, enlevés par un coup d'état.
Leïla SHAHID : Je représente la Palestine jusqu'à nouvel ordre et je vous dis qu'ils sont chez eux, même s'ils ne sont pas du même bord politique que l'autorité palestinienne.

Daniel SHEK :
Très bien. Ca va un peu plus loin que le bord politique, mais je vous laisse naturellement le loisir de soutenir ce que vous voulez.

Par contre, Israël et la communauté internationale le criminalisent et rejettent ses membres, comme des gens non "fréquentables", avec qui il n'y a encore pas de sujet de conversation possible :

Daniel SHEK : (A Gaza), vous avez en face de vous, non pas un gouvernement légitime, mais une organisation terroriste qui se trouve sur toutes les listes des organisations terroristes du monde, et pour cause, parce que c'est une organisation terroriste, et donc, c'est sur cette liste qu'elle doit être, et non pas sur la liste des organisations fréquentables, que la communauté internationale tout entière, comme l'a dit si bien le ministre Bernard KOUCHNER, ne peut pas dialoguer avec ces gens-là tant qu'ils n'ont pas rempli un minimum de conditions pour avoir un dialogue. (...) Moi, je dis aussi : "il faut négocier avec ses ennemis", mais encore, faut-il avoir un sujet de conversation, et le sujet de conversation avec le Hamas, il n'existe pas encore. Je ne dirai pas qu'il n'existera jamais (...) Quand Bernard KOUCHNER pourra dialoguer avec le Hamas, en toute probabilité, mon gouvernement pourra le faire aussi.

Une façon de l'exclure du jeu politique, ce qui est une erreur à terme, comme le dit Jean-Paul CHAGNOLLAUD :

Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Quand Monsieur l'Ambassadeur dit : "C'est une organisation terroriste", c'est simplement une qualification politique, qui a pour objectif...
Daniel SHEK : Ce n'est pas la mienne. C'est celle de votre gouvernement aussi...
Jean-Paul CHAGNOLLAUD : Ce n'est pas la vôtre, mais que vous reprenez, Monsieur l'Ambassadeur... mais qui a pour fonction de disqualifier l'adversaire, et, à partir du moment où on a disqualifié l'adversaire, on l'exclut, on l'expulse du champ politique et, par conséquent, tout est possible. Et d'abord on le criminalise, et ça, c'est une erreur à terme, je crois que, de toutes façons, et Bernard KOUCHNER le disait tout à l'heure, a un moment ou à un autre, il faudra bien qu'il revienne dans le jeu - sous conditions, on est d'accord - mais il faudra qu'il revienne dans le jeu.

Erreur, permettant, en attendant, à Israël de rejeter sur le
Hamas toute la responsabilité de l'insécurité des palestiniens :

Daniel SHEK : Et c'est le Hamas qui est notre ennemi, aujourd'hui, parce que c'est le Hamas qui tire les roquettes et c'est le Hamas qui prend la responsabilité de l'insécurité des Palestiniens ;

d'abord, sous le prétexte, qu'il est imbriqué dans la population, alors qu'il est dans un système, où il ne peut pas en être autrement :

Daniel SHEK : (Sortant une photo avec des membres du Hamas au milieu d'enfants) C'est la responsabilité de ces gens-là. C'est des civils, ça, ou c'est des combattants ?
Leïla SHAHID : Non, ils n'ont jamais dit qu'ils étaient civils, ils sont combattants.

Daniel SHEK :
Qu'est-ce qu'ils font parmi les enfants, pour vous qui dites qu'il y a des débordements ?
Leïla SHAHID : Parce qu'ils sont sous occupation et, sous occupation militaire, on résiste aussi militairement.





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Etats-Unis, Israël, communauté internationale et Hamas : erreurs, incohérence, hypocrisie :


Il y a plus : "Erreur", "incohérence", "hypocrisie" ?... Israël rejette sur le Hamas toute la responsabilité de l'insécurité des Palestiniens, alors que c'est sous la pression du président américain George BUSH, qu'il a accepté la participation du Hamas aux élections législatives de 2006, avec l'accord de l'Union Européenne :


Charles ENDERLIN : Il faut rappeler un certain nombre d'erreurs commises par les politiques américains et israéliens envers le Hamas , le Hamas qui a été chouchouté par les autorités israéliennes jusqu'à la première Intifada, en 1998, jusqu'à la création de sa branche armée. Et puis, plus récemment, les élections législatives palestiniennes : C'est sous la pression du président américain, George BUSH, que Ehud Holmert et Ariel Sharon ont été obligés d'accepter la participation du Hamas, alors que le Fatah n'en voulait pas. C'était faire entrer le Hamas qui s'oppose au processus d'Oslo et qui veut le détruire, à l'intérieur-même de cet organisme parlementaire qui devait faire avancer le processus d'Oslo.

Leïla SHAHID explique, que c'est une fois qu'il a gagné ces élections, que le Hamas fut déclaré terroriste par la communauté internationale. Pourquoi plus le lendemain que la veille ?

Leïla SHAHID : Comment se fait-il que l'Union Européenne, les américains ont accepté, de manière totalement ouverte, que le Hamas participe à la campagne électorale de 2006, participe aux élections, et n'ont décidé qu'ils ont découvert la nature terroriste, que lorsqu'ils ont eu la majorité des voix au Parlement ? Je trouve qu'il y a quelque part une hypocrisie, une incohérence, non seulement de la part des Israéliens, mais aussi de la communauté internationale.
Yves CALVI : Ce n'est pas faux ce que vous venez de dire.

Et ce n'est pas tout : Lorsque, à Gaza, le Hamas a triomphé dans les mosquées, au lendemain du retrait unilatéral des colons, Israël a refusé à l'autorité palestinienne le bataillon supplémentaire de police palestinienne, nécessaire pour le maintien de l'ordre. Jusqu'au putsch du Hamas, il a aussi refusé le transfert d'armes et de munitions à la police palestinienne, si bien que les correspondants de presse comme les politiques savaient que Gaza allait tomber aux mains du Hamas :

Charles ENDERLIN : Et puis il y a eu le retrait unilatéral de Gaza (...) Je suis témoin du fait qu'au lendemain du retrait, toutes les mosquées du Hamas annonçaient une victoire des islamistes. Ariel Sharon a refusé a Mahmoud ABBAS l'autorisation de déployer à l'intérieur de Gaza un bataillon supplémentaire de police palestinienne, qui était entraînée en Jordanie. Pratiquement jusqu'au putsch du Hamas, les Israéliens refusaient le transfert d'armes et de munitions à la police palestinienne de Gaza et nous savions tous (les correspondants qui allaient sur place) que Gaza allait tomber aux mains du Hamas. Donc, si, nous, les journalistes, nous le savions, il est évident que les politiques le savaient également.

Israël a donc livré sciemment Gaza au pouvoir du Hamas, qu'il rend responsable de l'insécurité des palestiniens. I
l est donc, en fait, quoiqu'il en dise, le premier responsable de cette insécurité après George BUSH :
parce qu'il a tout fait pour que Gaza tombe aux mains du
Hamas ;
parce que la méthode de négociation qu'il prône, ne donne aucun résultat depuis... 15 ans ! et ne laisse comme seule alternative aux Palestiniens, que celle de la lutte armée pour faire évoluer les choses.


Conflit politique ou culturello-civilisationnello-religieux ? ou politico-culturello-civilisationnello-religieux ?

Nous arrivons, là, au point le plus délicat de l'émission, Dominique SOPO et Frédéric ENCEL y soutiennent que ce conflit doit être placé sur un terrain uniquement politique et non culturello-civilisationnello-religieux. Le problème, c'est que les raisons qu'ils donnent sont des plus discutables :
Dominique SOPO donne une raison politique, qui n'a rien d'essentiel :

Dominique SOPO : Dans ce qui est en train de se passer, il faut bien rappeler qu'on est en face d'un conflit politique et non pas face à un conflit religieux ou à un conflit ethnique, parce que, si l'on dit - ce qui est souvent sous-jacent -, que c'est un problème entre juifs et musulmans, eh bien, dans tous les pays où il y a des juifs et des musulmans, il peut y avoir tension.


En effet, pour lui, ce conflit, est politique, pour éviter qu'il soit dit "religieux", car cela amènerait des tensions. Il y a là un tour de passe-passe qui ne dit pas ce qu'il est réellement. Or, c'est seulement quand on est dans la réalité, qu'on ne bâtit pas sur du sable, tout le reste n'est que langue de bois, verbiage et mensonge.

L'argumentation de Frédéric ENCEL, quant à elle, consiste à dire, que le conflit n'est pas religieux ou culturello-civilisationnel, parce que, chez les Palestiniens, il y a des minorités non musulmanes, et chez les Israéliens, plus de 20 % de minorités non juives, et qu'il faut "absolument politiser ou repolitiser" l'analyse du conflit. S'il faut politiser ou repolitiser cette analyse, cela signifie bien, qu'elle n'est pas située dans le domaine politique, ou qu'elle en est sortie :


Frédéric ENCEL : Aujourd'hui, parmi la population de la Bande de Gaza, il n'y a pas que des musulmans, il y a aussi des chrétiens, une petite minorité chrétienne, et il y a des chrétiens chez les Palestiniens, et parmi les soldats israéliens qui ont été tués pendant l'offensive, il y a 2 musulmans... Enfin ! il y a un druzze et un bédouin, qui fait l'armée en Israël. il y a plus de 20% de la population israélienne qui n'est pas juive. Donc, ce n'est évidemment pas un conflit de type religieux, même s'il y a instrumentalisation, soit de la part de gouvernants, soit de la part de militants politiques, comme il y en a, aussi ici, mais je serai tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Dominique SOPO, il faut absolument repolitiser, ou politiser l'analyse du conflit, parce que c'est un conflit politique, et surtout ne pas cèder à la fièvre de la guerre des cultures ou des civilisations.

Par ailleurs, quand on a fait partie de la minorité d'un pays, on sait que la première recommandatioin qui lui est faite, c'est de ne pas faire de vagues et d'accepter les us et coutumes du pays d'accueil.
Bien plus, nous verrons que Scriptoral montre, qu'il y a dans l'humanité deux grandes formes d'esprit opposées nées de la tradition orale, dont il nous incombe de découvrir la complémentarité, et que, ce qui diffère, suivant les civilisations, ce n'est pas tant les personnes dotées de ces formes d'esprit, que la façon dont elles sont traitées. Ainsi, il y a chez les juifs et les musulmans, et donc en Israël et dans la société palestinienne, ces deux formes d'esprit, Celle qui est à l'honneur chez les musulmans est mise en question chez les juifs, et celle qui est à l'honneur chez les juifs est regardée avec méfiance par les musulmans. Et pour comprendre cela, qui est, sans doute, le B-A - BA de tout le conflit, il faut surtout ne pas craindre de s'engager sur le terrain culturello-civilisationnello-religieux, à condition de ne pas le faire, évidemment, à la manière caricaturale de George BUSH.

L'analyse de Leïla SHAHID est beaucoup plus fine : Le président américain George BUSH, qui est le premier responsable de la montée en puissance du Hamas, est celui qui a amené le discours de guerre de civilisations. Et sa guerre anti-terroriste a été perçue comme une guerre anti-musulmane par les musulmans. Par ailleurs, l'armée israélienne a bombardé, à Gaza, pour des raisons politiques, 12 mosquées :

Leïla SHAHID : Cela vient après la guerre des civilisations de Monsieur BUSH. Celui qui a amené ce discours de classes de civilisations, ce n'est pas Israël et la Palestine, c'est beaucoup plus large, c'est toute la guerre que le président américain a vendue comme une guerre anti-terroriste, et que la plupart des citoyens musulmans du monde ont perçue comme une guerre contre les musulmans, même si, malheureusement, Ben Laden est musulman.
Et je crois qu'il y a, aujourd'hui, dans les cibles que l'armée israélienne prend, un très grand danger. Même si vous dites qu'il y a des armes et des combattants qui se cachent, lorsque vous bombardez 12 mosquées à Gaza, on remet de l'essence sur tout ce discours des classes de civilisations et on risque de mettre le feu, (...) parce que, tant qu'il n'y aura pas une protection par la loi de la situation d'occupation militaire et de la misère des Palestiniens, des jeunes penseront qu'ils prennent la loi dans leurs mains, en montrant leur rage.

Ainsi, d'un côté, George BUSH, le premier responsable du conflit, d'après l'analyse de Charles ENDERLIN, est celui qui a amené le discours de guerre de civilisation, de l'autre côté, le Hamas, désigné par Israël comme le responsable de tous les maux des Palestiniens est un mouvement fondamentaliste religieux, plus religieux que politique, puisque son objectif est d'islamiser la société palestinienne, si bien qu'il oblige Israël à bombarder 12 mosquées, et il faut que tout cela ne soit que politique et n'ait rien de culturello-civilisationnello-religieux ! N'est-ce pas, là, un nouvel et magnifique exemple de cette "politique de l'autruche" dont parle Leïla SHAHID ?

En fait, le problème vient de ce que la relation des religions, des cultures et des civilisations peut être conçue négativement comme une opposition stérile, un choc, source de "fièvre" et de mort, auquel cas, on fait la politique de l'autruche en évitant ce terrain de confrontation miné sous-jacent, pourtant bien réel.
A l'inverse, cette relation peut être conçue comme une opposition dynamisante à complémentariser, comme le moteur de l'évolution créatrice, source de vie et de régénération, auquel cas, loin de la fuir, il faut la rechercher pour ouvrir la lumière : c'est ce que nous allons faire avec Scriptoral.


3.- EN RESUME...

En résumé :
D'un côté, Israël, en pleine contradiction avec le monde arabe très hostile qui l'entoure, est dominateur, aveugle et d'une incohérence qu'il partage avec l'Amérique de George BUSH et la communauté internationale. De l'autre, les Palestiniens
sont en pleine contradiction avec eux-mêmes.
Israël est dominateur :

avec la communauté internationale dont il refuse les résolutions déclarant illégales son occupation des territoires par la force militaire, car il bénéficie de l'immense culpabilité collective liée à la Shoah.
avec les Palestiniens
dont il occupe militairement les territoires :

leur faisant ainsi injustement payer une faute dont ils ne sont pas responsables,
cherchant à fonder, avec une "main de fer", sa sécurité sur l'insécurité de ses voisins, en croyant uniquement à la force militaire, utilisée de manière excessivement disproportionnée,
retirant ses colons de Gaza unilatéralement, sans négocier et penser l'avenir,
ne pouvant pas aboutir, après 15 ans de négociation à la création d'un état palestinien, parce que voulant négocier colonialement cette création, sans tenir compte du besoin de libre-arbître des Palestiniens ;

Israël est aveugle : il n'a pas de vision politique ;
Israël partage son incohérence avec les Américains et la communauté internationale, relativement :

à la méthode qu'il prône (la négociation), puisqu'elle ne lui permet pas d'aboutir,
au Hamas, qu'il criminalise pour l'exclure du jeu politique, le déclarant terroriste infréquentable, responsable de l'insécurité des Palestiniens, après qu'il ait gagné des élections législatives, où Israël a accepté qu'il se présente sous la pression de George BUSH ; remarquons, que, si le Hamas a outrepassé les droits que lui donnaient son élection (putsch), Israël outrepasse les siens depuis 42 ans (occupation) ;
à Gaza, qu'il bombarde, alors qu'il l'a livrée au pouvoir du Hamas, en empêchant l'autorité palestinienne de faire règner l'ordre, au lendemain du succès électoral du Hamas.

Les Palestiniens sont en contradiction avec eux-mêmes :

contradiction entre l'autorité palestinienne, qui reconnaît l'existence d'Israël, et qui est partisane de la négociation de paix, et le Hamas, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, et qui est partisan de la lutte armée et de la "politique du pire". Le Hamas est un mouvement fondamentaliste religieux, dont l'objectif est d'islamiser la société palestinienne et dont la montée en puissance est liée à l'absence de résultat de 15 ans de négociations de paix.


Des raisons politiques font que l'on veut placer ce conflit sur un terrain uniquement politique, quand d'importants éléments culturello-civilisationnello-religieux y sont évidents. Cela tient au fait que la relation des civilisations est uniquement conçue comme un choc, source de fièvre et de mort, alors qu'elle peut être tout le contraire, apporter espoir, confiance et lumière, au milieu de désolation, mort et ténèbres. C'est ce que nous allons montrer ci-après, avec Scriptoral.













 

1.- POINT DE VUE
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Qu'est-ce que Scriptoral ? C'est la pyramide inversée résultant de la relation des formes d'esprit opposées de composition-interprétation et de destruction-transformation improvisatrice. Son principe d'élaboration est visible, en plusieurs endroits de ce site (pyramide.htm ; une_interpretation.htm#les ; vous pouvez aussi le construire vous-même à partir de l_o_france.htm#construisez).

Pourquoi nous intéresse-t-il ? Parce que, découvert à partir d'une création poético-picturo-musicale, "Chromophonie Scriptorale", réalisée avec l'improvisateur-compositeur-peintre, Yochk'o Seffer, il montre que les formes d'esprit artistiques de composition-interprétation / destruction-transformation improvisatrice plus ou moins respectueuse - il est souhaitable qu'elle le soit plus que moins - se retrouvent à tous les niveaux de la société, à commencer par les niveaux spirituels :
ainsi, la trimourti indoue est composée de Brahma, le Créateur, Vishnu, le Parfait Interprète, et Shiva, le destructeur-transformateur ;
et, chez nous, la Bible hébraïque est un livre composé, qui met en question le verbe des prophètes ; le christianisme, qui en est issu, s'en présente comme la parfaite interprétation, le parachèvement :

 
composition-interprétation, donc, pour le judéo-christianisme,
religions de libération et d'élévation ;
 
la Pâque juive célèbre la sortie d'Egypte et la libération de l'esclavage (élévation : l'homme libre se redresse) ; la fête de Pâques chrétienne célèbre la libération de la mort à partir de l'élévation du Christ sur la croix. Par ailleurs, la composition, qui met en question la source orale, résout ses contradictions (la libère de) et s'élève au-dessus d'elle grâce à l'écriture, ou un autre moyen de fixation.
 
Ce qu'apporte Mahomet, avec l'Islam, par rapport au judaïsme et au christianisme, c'est à la fois :
le respect de leurs livres sacrés :
 

« Dis aux hommes des Écritures : "Vous ne vous appuierez sur rien de solide tant que vous n'observerez pas le Pentateuque, l'Évangile et ce que Dieu a fait descendre d'en haut. Le Livre que tu as reçu du ciel, ô Muhammad !" (...) » (Coran, V, 72, Éditions Flammarion) ;

« "Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d'en haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus, aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur, nous ne mettons point de différence entre eux et nous sommes résignés à la volonté de Dieu." » (Coran, II, 130, Éditions Flammarion) ;
 


et la destruction-transformation de ce qu'ils ont d'essentiel, leurs deux Pâques :

 

pour le Coran, Moïse n'a pas amené les hébreux en Terre Promise, il les a renvoyés en Egypte :

 

« Lorsque vous avez dit : "O Moïse ! nous ne pouvons supporter une seule et même nourriture ; prie ton Seigneur qu'il fasse pousser pour nous ces produits de la terre, des légumes, des concombres, des lentilles, de l'ail et des oignons; " Moïse vous répondit : "Voulez-vous échanger ce qui est bon contre ce qui est mauvais ? Eh bien rentrez en Égypte, vous y trouverez ce que vous demandez." Et l'avilissement et la pauvreté s'étendirent sur eux, et ils s'attirèrent la colère de Dieu, parce qu'ils ne croyaient pas à ses signes et tuaient injustement leurs prophètes. Voilà quelle fut la rétribution de leur révolte et de leurs méchancetés. » (Coran, II, 58, Éditions Flammarion) ;
 


quant à Jésus, toujours pour le Coran, il n'a pas pu ressusciter, pour la bonne raison qu'il n'a jamais été crucifié :

 

« Ils disent : "Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l'apôtre de Dieu." Non, ils ne l'ont point tué, ils ne l'ont point crucifié, un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute (...) » (Coran, IV, 156, Éditions Flammarion).
 


Il a été remplacé par un autre, car Dieu ne peut pas accepter que le Verbe qu'Il jeta en Marie soit crucifié, c'est à dire suprêmement mis en question, comme le disent les Evangiles chrétiens :

 

« Le peuple restait là et regardait. Les chefs, eux, se moquaient : "Il (Jésus en croix, N.D.L.R.) en a sauvé d'autres, disaient-ils ; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'Elu !" Les soldats aussi se gaussèrent de lui : s'approchant pour lui présenter du vinaigre, ils disaient : "Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !" Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : "Celui-ci est le roi des Juifs." » (Evangile selon Saint Luc, La Sainte Bible, Ediions du Cerf.)
 

Le Coran regroupe les paroles récitées par le prophète Mahomet à son auditoire, afin d'être utilisées lors des prières musulmanes. Elles lui ont été transmises par révélation par l'archange Gabriel. Du vivant du Prophète, ces paroles étaient inscrites sur divers supports d’écriture : feuilles de palmiers, pierres plates, os et autres feuillets. Elles furent rassemblées dans le Coran après la mort de Mahomet, à partir de ce qui était inscrit dans la mémoire des meilleurs récitateurs.
Destiné à être récité, le Coran fixe donc les paroles révélées au Prophète dans leur intégralité, sans moindrement les mettre en question. Mohammed Arkoun confirme, dans sa préface du Coran publié par Flammarion, que ce sont la spontanéité et le premier jet qui priment dans ce Livre :
 

« Le langage coranique (...) est spontané : c'est un jaillissement continu de certitudes qui ne s'appuient pas sur une démonstration, mais sur une profonde adéquation aux éléments permanents de la sensibilité humaine. » (Coran, Préface de Mohammed ARKOUN, 4ème trimestre 1970, Éditions Flammarion) ;
 

L'Islam refuse, comme une atteinte à Dieu lui-même, toute filtration du Verbe transmis par les prophètes, il refuse aussi l'élévation par l'écriture qui "dépasse les limites", en filtrant ce Verbe :
 

« Nous avons accepté le pacte des enfants d'Israël et leur avons envoyé des prophètes ; toutes les fois que les prophètes leur annonçaient les vérités que rejetaient leurs penchants, ils accusaient les uns d'imposture et assassinaient les autres. » (Coran, V, 74, Éditions Flammarion) ;

« O vous qui avez reçu les Ecritures, ne dépassez pas les limites dans votre religion, ne dites de Dieu que ce qui est vrai. Le Messie, Jésus fils de Marie, est l'apôtre de Dieu et son Verbe qu'il jeta en Marie : il est un esprit venant de Dieu. Croyez donc en Dieu et en ses apôtres, et ne dites point : il y a Trinité. Cessez de le faire. Ceci vous sera plus avantageux. Car Dieu est unique. Loin de sa gloire qu'il ait eu un fils. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Son patronage suffit, il n'a pas besoin d'un agent. » (Coran, IV, 169, Éditions Flammarion) ;
 

au contraire, il revient à la terre, qu'il touche du front dans la prière, pour ouvrir la contradiction dans toute son étendue, contradiction du judaïsme, contradiction du
christianisme (cf. ci-dessus), contradiction de soi-même, enfin, lorsque, par exemple, il demande le respect des Ecritures qui l'ont précédé et en détruit et transforme l'essentiel. Voici ce qu'en dit Mohammed ARKOUN :
 

« On voit par cette version sur le retour des Israélites en Egypte que Muhammad refait à son gré l'histoire du Peuple de Dieu. Nous nous dispenserons, à l'avenir, de relever les discordances du Coran avec les livres de l'Ecriture. » (Coran, Préface de Mohammed ARKOUN, p.45, 4ème trimestre 1970, Éditions Flammarion).
 

Et nous constatons, que comme Dominique SOPO, comme Frédéric ENCEL, Mohammed ARKOUN, lui aussi, pratique sur ce point, la politique de l'autruche. Et préfère ne pas trop s'interroger sur la signification et la valeur de cet état fondamentalement contradictoire, qu'il ne faut surtout pas cacher, car il représente une spécificité de la spiritualité islamique, mettant en lumière, dans toute son étendue, le pré-carré contradictoire régénérateur du Coran, par rapport au
judaïsme et au christianisme.

Pour avoir une première petite idée de la valeur de cette contradiction, écoutons ce qu'en dit l'improvisateur-compositeur Yochk'o SEFFER. Comme il est improvisateur-compositeur, Yochk'o SEFFER présente l'intérêt de connaître les deux formes d'esprit de composition et d'improvisation, l'improvisateur étant à son verbe, ou son art, d'homme, ce que le prophète est au Verbe de Dieu :
 

« L'improvisation peut-être structurée, mais en prenant le terme le plus large possible, elle devient une sorte de désordre. Plus on veut être libre, plus on est ordonné. De l'ordre part l'extrême liberté. Ainsi, j'ai besoin d'une structure pour la démolir, la contredire, pour exprimer le non qui est dans le oui (...). L'écriture me permet d'établir l'ordre, la structure, le noyau, le rail... que je vais démolir, dont je vais me libérer par l'improvisation, en commençant par créer une sorte de trou noir (...)
« La contradiction, c'est le moyen d'avancer, la seule possibilité pour l'homme (...)
« L'improvisateur fuit tout court. Quand je me surprends à réimproviser sur des schémas que je connais par coeur, je dois m'arrêter et me créer le trou noir dont j'ai déjà parlé. A partir du moment où je le ressens profondément, je tâtoinne dans les noms des sons. Et ces sons m'indiquent de nouveau une image (...)
« Je fuis le redit, le script établi, pour trouver d'autres sources d'imagination. Ainsi, les musiciens classiques doivent observer leurs rêves, car ces rêves les amèneront à improviser (...) tout musicien responsable doit improviser. »
(As.Sa.Fra, bulletin n° 34, SEFFER, BOUHEY, JULIAC.)
 

Importance des rêves ! C'est aussi par le biais de rêves, comme pour Abraham, et par inspiration divine, que la révélation de l'archange Gabriel se poursuivit pour Mahomet, durant 23 années.




Voici maintenant deux exemples picturaux de Yochk'o SEFFER, tirés de CHROMOPHONIE SCRIPTORALE :
l'un de destruction, l'autre de transformation.
(En cliquant sur ces images, vous allez sur la même image, dans CHROMOPHONIE SCRIPTORALE
avec, en-dessous, son interprétation littéraire, réalisée avec les indications du peintre) :








DESTRUCTION










TRANSFORMATION



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2.- SOLUTION
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On commence à comprendre, là, la raison de la très grande hostilité ancestrale du monde arabe envers les Juifs : la forme d'esprit, à l'honneur chez les Juifs, de composition-interprétation, qui met en question le Verbe transmis par les prophètes, est sacrilège vis à vis de Mahomet, puisque la mise en question du dernier Prophète serait celle de toute la civilisation musulmane. Elle ne doit pas exister, d'où Israël ne doit pas exister, n'existe pas...

APPAREMMENT, le problème est sans issue, et l'on comprend, que, dans cette optique, que Dominique SOPO et Frédéric ENCEL demandent , à tout prix, de "politiser" ou "repolitiser" le débat, pour échapper au choc de cette confrontation.

Mais, en fait, CE N'EST QU'UNE APPARENCE, et, pour qui le veut (et il est à souhaiter que tout le monde le veuille), il est tout à fait possible :
pour les musulmans, de pratiquer ce que demande Mahomet :

le respect des livres sacrés juifs et chrétiens, et de leurs spiritualité,
et la destruction-transformation ce ce qu'ils véhiculent d'essentiel ;

pour les Juifs, de mettre en question les prophètes, sans toucher à la réalité de Mahomet, et de la civilisation musulmane.


Non seulement, c'est possible, mais c'est indispensable, c'est le moteur de l'évolution créatrice, qui fait passer de la pyramide à l'endroit, schéma traditionnel de la hiérarchie du pouvoir dans nos sociétés, où la lumière s'amenuise jusqu'à disparaître en s'élevant, à la pyramide inversée, où, au contraire, la lumière s'ouvre en s'élevant.


Le principe de base est très simple. On peut l'assimiler à ce qui se passe, par exemple, dans un musée : Les visiteurs ont défense absolue de toucher aux originaux exposés, par contre, ils sont incités à s'en procurer des copies (cartes postales, etc...), copies qu'ils peuvent détruire et transformer à leur guise. Scriptoral est un système partant de ce principe de base, tout ce qui y est réalisé est parfaitement intouchable en réalité et parfaitement transformable en copie.
Que faut-il pour cela ?
1.- Accepter la forme d'esprit opposée de l'autre ;
2.- Ne la laisser s'exercer que virtuellement, sur une copie, pas sur l'original.


Ainsi, on remarque, que Daniel SHEK ne supporte pas que le Hamas nie son existence, alors qu'il existe "en chair et en os" :



Daniel SHEK : Le Hamas n'est même pas prêt à reconnaître mon existence. Pourtant je suis bien là, en chair et en os. Mes enfants vivent en Israël.
(...)

Daniel SHEK :
Ils veulent ma perte, Madame.
Leïla SHAHID : Oui, mais moi j'ai 900 morts.

Daniel SHEK :
Et moi, je n'accepte pas qu'on veuille ma perte et celle de mes enfants.
Leïla SHAHID : Oui, mais nous, nous sommes en train de mourir tous les jours, vous n'êtes pas en train de mourir tous les jours.

Daniel SHEK :
Je n'accepterai pas qu'une organisation, en face de moi, menace de mort mes enfants.
Leïla SHAHID : Et parce que les Palestiniens doivent accepter ? Et alors, nos enfants ne sont pas menacés de mort, Monsieur l'Ambassadeur ? C'est eux qui meurent tous les jours.


Or, c'est le propre de la forme d'esprit de destruction-transformation que de nier l'existence de ce à quoi il s'oppose, pour le détruire et le transformer. Il faut donc que Daniel SHEK accepte cette négation, à la condition qu'elle ne s'applique pas à son existence réelle (tirs de roquettes), ni aux originaux des projets qu'il fera, qui doivent rester partie intégrante du processus de création, mais à des copies, à l'idée que le Hamas se fait de lui et d'Israël.

De la même façon, Leïla SHAHID ne supporte pas le ton dominateur et colonial de Daniel SHEK, en particulier, et d'Israël, en général.

Leïla SHAHID : Mais, vous n'avez pas encore reconnu l'existence de l'état palestinien, Monsieur l'Ambassadeur.
Daniel SHEK : Il n'y a pas d'état palestinien. Je travaille pour sa création, Madame SHAID, comme vous le savez très bien.
Leïla SHAHID : L'état d'Israël n'a pas encore reconnu l'état palestinien.
Daniel SHEK : Mais il n'y a pas encore d'état palestinien. Je vous assure que, quand il se créera, à la suite d'une négociation de paix, je serai le premier à le reconnaître.
Leïla SHAHID : Oui, mais vous entendez le ton que vous employez : vous avez un ton colonial
: "Lorsqu'ils auront changé, on leur parlera."
Daniel SHEK :
Parce qu'ils veulent ma perte, Madame.


Or, le ton colonial, l'esprit dominateur, c'est le revers de la médaille de l'esprit d'élévation de la composition-interprétation. Il faut donc qu'elle accepte qu'Israël compose et interprète sa solution sur l'idée, la copie, qu'il se fera de la transformation palestinienne, en sachant que cette composition-interprétation ne changera rien à la destruction-transformation réalisée par les Palestiniens, mais changera l'idée que les Israéliens s'en sont faites, leur copie de cette transformation.









3.- PROCESSUS
DE CREATION SCRIPTORALE

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Soient
un compositeur, un interprète (ou un compositeur-interprète) -ici, Israël -,
un improvisateur destructeur-transformateur - ici, le duo contradictoire autorité palestinienne / Hamas -,
et un coordinateur situé entre eux - la communauté internationale ? -,
mais bien en-dessous, au point de départ de la pyramide inversée,



I.- L'improvisateur destructeur-transformateur a l'idée d'une 1ère transformation :
la création d'un état palestinien




Le coordinateur comprend la 1ère transformation et la soumet au compositeur-interprète, qui :




II.- compose II








III.- et l'interprète (III)






Le coordinateur comprend la 1ère composition-interprétation II-III et la soumet
à l'improvisateur destructeur-transformateur, qui :


IV.- la détruit intérieurement une 1ère fois (IV)





V.- la transforme une 2ème fois (V)





Le coordinateur comprend la 2ème transformation (V), et demande au compositeur-interprète
une 2ème composition-interprétation fondée sur elle, le compositeur-interprète :




VI.- compose VI








VII.- et l'interprète (VII)







Le coordinateur comprend la 2ème composition-interprétation VI-VII et la soumet
à l'improvisateur destructeur-transformateur, qui :




VIII.- la détruit intérieurement une 2ème fois (VIII)







IX.- la transforme une 3ème fois (IX)







Le coordinateur comprend la 3ème transformation (IX) et demande au compositeur-interprète
une 3ème composition-interprétation fondée sur elle, le compositeur-interprète :




X.- compose X








XI.- et l'interprète (XI)







Le coordinateur comprend la 3ème composition-interprétation X-XI, et la soumet
à l'improvisateur destructeur-transformateur, qui :



XII.- la détruit intérieurement une 3ème fois (XII)







XIII.- la transforme une 4ème fois (XIII)























Le coordinateur comprend la 4ème transformation (XIII) et demande au compositeur-interprète
une 4ème composition-interprétation fondée sur elle, le compositeur-interprète :




XIV.- compose XIV








XV.- l'interprète l'interprète























Le coordinateur comprend la quatrième composition-interprétation XIV-XV et la soumet
à l'improvisateur destructeur-transformateur, qui :



XV.- la détruit intérieurement une 4ème fois,
mais ne voit pas où placer une 5ème transformation
en opposition horizontale





XVII.- Le coordinateur réalise l'accord entre les 4 compositions et les 4 transformations-destructions
dans sa propre direction : il
s'oppose parfaitement à toutes les oppositions
du compositeur et de l'improvisateur,
et les équilibre.







Cette projection, en opposition totale, d'une pyramide à l'endroit parfaitement centrée,
va permettre conjointement aux
compositeur-interprète / destructeur-transformateur
coordinateur
de faire apparaître, par réaction,
SCRIPTORAL,
la pyramide inversée
s'ouvrant en
s'élevant





1, V, 9, 4, 8, 3, 7, 2, 6 est l'ordre initié par les pyramides de la composition,
et aboutissant à Scriptoral : I, V, IX, XIII, XVII
(13 = 4 par 1 + 3, et 17 = 8 par 1 + 7).








CONCLUSION








Le mot conclusion a, ici, quelque chose de choquant, puisqu'il indique une fin pour ce début qu'est Scriptoral, début d'un monde, où, au lieu de disparaître au fur et à mesure de son élévation, la lumière s'ouvre et se développe.

Il est à remarquer, que la pyramide à l'endroit, cette forme d'un pouvoir, espérons bientôt passé, car dépassé, est venue d'Egypte, où les Hébreux furent esclaves, et que cette forme est celle de la tombe d'un pouvoir : celui des pharaons, une forme à travers le sommet de laquelle peut renaître la vie, comme celle de l'interprétation passant à travers le sommet de la pyramide de la composition, mais une vie limitée en élévation à la hauteur de la pyramide originelle, qu'elle double, alors que la hauteur de Scriptoral est illimitée et nous fait entrer dans l'infini.

N'est-il pas fort curieux de voir, qu'en cette opposition Israël / Palestiniens, le médiateur proposé est, précisément, l'Egypte, le pays des pyramides et des pharaons ? N'y a-t-il pas à méditer sur cela ?

Mais plutôt que de nous envoler vers une assimilation possible de Scriptoral à la Jérusalem Céleste , née d'une vision, elle aussi prophétique, de l'apôtre Jean, une Jérusalem Céleste où trouvent place judaïsme, christianisme, islam, et hindouisme, et bouddhisme, et...
Commençons par revenir humblement à la terre des ancêtres à partager justement en 2 états, dans le respect de l'autre, la pleine appréciation de ses qualités, la souplesse vis à vis de ses apparents défauts, et, pour cette fin, qui est un commencement espéré, réécoutons, une dernière fois, Jean-Paul CHAGNOLLAUD :
Jean-Paul CHAGNOLLAUD : "Pour l'instant, nous sommes encore dans un épisode au Proche-Orient, où Israël estime que sa sécurité passe par l'insécurité des autres. Si vraiment, on veut avoir de la sécurité pour l'état d'Israël, il faut, impérativement, que chacun contribue à la sécurité des Palestiniens. (...) Je pense que l'Egypte est très bien placée pour faire cette médiation, mais à condition qu'on débouche sur quelque chose de fort, (...) une négociation politique globale. (...)
On se focalise sur Gaza, mais, en Cisjordanie, le territoire est complètement fragmenté. (...) Aujourd'hui, si on veut vraiment assurer la sécurité des uns et des autres, il faut que la sécurité soit égale pour tous."

Avec l'espoir que cette page sera de quelque utilité, bien cordialement à Israël, Palestine, pays arabes et communauté internationale.
Alain BOUHEY
 
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