SOMMAIRE MUSIQUE LETTRES OUVERTES
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LETTRE OUVERTE
A FREDERIC LENOIR ET MARIE DRUCKER
SUR "DIEU"

(Entretiens publiés aux Ed. Robert Laffont)






I.- DIEU






Mercredi, 4 janvier 2012
 

Bonjour Madame, Bonjour Monsieur,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos entretiens intitulés "Dieu" et publiés aux Editions Robert Laffont.

Y remarquant, que, pour vous, Monsieur Frédéric Lenoir :
    • il était impossible d'affirmer avec certitude que la foi des juifs et des chrétiens reposait sur une révélation divine et non sur des inventions humaines ; (1)
    • la plupart des prophètes finissent mal (2) (quid ce ceux qui, tels Muhammad, finissent bien ?) ;
    • le dogme de la Trinité (né de l'alliance du politique - Constantin - et du religieux) "ajoute du mystère au mystère" ; vous doutez du fait qu'il soit majoritairement compris et source d'adhésion, aujourd'hui comme hier, et que son absence rende la foi chrétienne plus imparfaite (3) ;
    • la Trimurti indoue fait penser à la Trinité chrétienne (4) ;
    • parmi "les mille autres scénarios" que vous imaginez pour le devenir de la figure de Dieu, il y a celui d'une "progressive métamorphose dans le sens d'un divin plus impersonnel", "synthèse de l'Orient et de l'Occident", le tout reposant sur une "spiritualité vécue" (5) ;
    • vous préférez la "recherche commune de la vérité" au choc des certitudes du croyant ou de l'athée dogmatique ; l'un des principaux obstacles aux progrès de l'humanité ou de la connaissance, n'étant pas la foi ou son absence, mais la certitude dogmatique (6) ;

je me permets de vous écrire cette lettre ouverte, en raison du point de vue original, me semble-t-il, qui est le mien, et que j'ai baptisé "scriptoral", en 1976.

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II.- Créateur et création

 



En effet, ce point de vue éclaire d'un jour nouveau les mystères dont vous parlez, en partant de mon expérience créatrice d'artiste humain, pour remonter au Créateur divin. Il faut préciser que le terme de création a plusieurs acceptions : s'il désigne, en premier lieu, l'action de tirer du néant du Dieu biblique et coranique, il s'applique également à la création d'oeuvres artistiques, de mises en scènes, de rôles. L'artiste créateur est, alors, un organisateur d'éléments préexistants donnés par l'inspiration et la tradition. Voilà qui nous rapproche de Brahma (créateur en ce sens) et de la conception hindoue dont vous parlez :

"FL : Fonction cruciale dans ces traditions (hindoues, N.D.L.R.) où l’on ne postule pas le début ou la fin du monde mais une succession d’ères cosmiques, l’une s’achevant pour être remplacée par une autre. Chaque fois qu’une ère s’achève et qu’un nouvel univers se met en place, Brahma fait en sorte que les divers éléments préexistants (il ne les crée pas) se mettent en place de manière cohérente. Brahma est le garant de l’ordre." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 112.)

et, d'autant plus, que la création scriptorale fonctionne par cycles créateurs.

Mais, voyons tout d'abord le sens de ce terme de "scriptoral", mot que, pour ma part, je découvris en 1976.

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III.- Sens de "scriptoral"




Saxophoniste interprète, écrivain et vidéaste, je fus inspiré, à partir d'une maîtrise sur le Tragique chez Ionesco, par la relation entre l’énergie-lumière de l’inspiration et les formes et formulations qu’elle engendre,
Appartenant donc, d'abord, au monde de la composition-interprétation musicale, je fis deux expériences complémentaires :

  • la première fut celle de ce qui précède l'écriture : la tradition orale ; elle se passa au Sénégal, de 1971 à 1978 ; ce fut une recherche de relation entre l'oral et l'écrit (script), d'où le mot "scriptoral", synthèse scriptorale donc ; j'y intéressai le Président Senghor, qui rédigera la préface de « Chromophonie Scriptorale » ;
  • la seconde fut celle de ce qui suit l'écriture : l'improvisation, elle débuta en 1984 avec la rencontre de l'improvisateur, compositeur, peintre et sculpteur Yochk'o Seffer, et se poursuit aujourd'hui.
Entre-temps, le sens du mot scriptoral se développa, à travers celui de ses deux composants : de simple relation entre l'oral et l'écrit, il devint relation entre le "Script" (entendu comme toute forme ou formulation de 1'"oral" qu'il fixe) et "l'Oral" (entendu comme lumière originelle de l'inspiration, telle que tout mot formulé oralement est déjà un "script" qui le transforme).

 

IV.- Du cycle créateur humain
à la pyramide inversée :
SCRIPTORAL

 




Yochk'o Seffer et moi-même nous rejoignions dans la volonté d'allier, lui, l'écriture interprétée à ce nouvel oral qu'est l'improvisation, et moi, cette même écriture interprétée à l'oral primitif. Cela donna La Voie scriptorale, disque-livret incluant un Manifeste du Scriptoral, sur le thème de l'évolution créatrice.

Yochk'o me demanda, alors, de résumer ce Manifeste en soixante phrases très simples, réparties en dix cycles de six sur lesquelles il peindrait soixante tableaux. J'acceptai, en ajoutant, que je donnerais de ces soixante tableaux, soixante interprétations littéraires, à partir des indications, qu'il me communiquerait. Le résultat fut l'exposition Chromophonie Scriptorale (Saxophonies d'Angers - 1990 -, Discothèque des Halles de Paris - 1991 -, théâtre Sorano de Sannois - 1992 -...). Ses dix cycles, suivis d'une interprétation générale, sont les suivants :


L'improvisateur-compositeur étant peintre, il put ainsi transposer son ressenti de l'art du temps qu'est la musique, dans celui de l'espace qu'est la peinture. Me donnant les clefs de ce qu'il avait peint, il me fit donc voir et comprendre sa représentation des trois grandes façons de se situer musicalement par rapport à l'écriture, à partir de la tradition orale, trois grandes façons de se situer, qui m'apparurent comme des formes d'esprit pyramidales, se retrouvant à tous les niveaux de la société. J'en fis la représentation schématique suivante :

- la tradition orale,
degré 0 de l'écriture :

- la composition,
qui crée, au moyen de l'écriture et du "script"
en filtrant le premier jet de l'inspiration
et en organisant les éléments qu'elle apporte,
avec dépassement des incohérences et des contradictions :


- l'interprétation,
qui fait revivre, qui ressuscite, ce que l'écriture a fixé :


(cliquer, pour grossir les images et avoir, en-dessous, leurs interprétations)

- l'improvisation :
elle peut, soit aller dans le sens de l'écriture (on peut improviser du Mozart),
soit aller à contresens, et être destructrice-transformatrice, c'est alors qu'elle est le plus novatrice
(notons, que cette destruction est intérieure, elle ne détruit qu'une copie, l'idée qu'on se fait du thème de départ, soi-même à la limite,
thème qui ne disparaît aucunement, et qui peut au contraire être mis en valeur, dépoussiéré, vu d'un regard neuf, en étant confronté à sa transformation.

- destruction :
l'improvisateur destructeur
se nourrit du corps de la belle sirène (son thème de départ),
passe par un trou noir et descend au centre de la lumière, à la source de sa création :


213

- transformation :
l'improvisateur transformateur
se projette dans une autre direction,
où son carnage devient beau :



Là, s'arrêta l'apport de Yochk'o Seffer, avec ce premier cycle créateur complet, formé de trois formes d'esprit de :

COMPOSITION - INTERPRETATION / IMPROVISATION

agissant, faisant évoluer la création, en quatre temps :

COMPOSITION - INTERPRETATION / DESTRUCTION - TRANSFORMATION

où il n'est pas inutile de redire que la destruction (et non la déconstruction) est source d'évolution créatrice
parfaitement positive et respectueuse, car ne s'attaquant pas à l'original, mais à une copie, à l'idée que l'improvisateur s'en fait.

A partir de là, je me contentai de répéter quatre fois ce cycle créateur, ce qui me donna :


le quatrième cycle y était incomplet,
il lui manquait la place de la quatrième transformation,
occupée par le temps 0 de la tradition orale. Il restait une seule place équilibrant l'ensemble :
celle qui situait ce seizième temps en pyramide chutante, à l'endroit, tout en inversant le mouvement général.
Et je remarquai que, curieusement, le pivot de notre histoire était la chute de la tête d'un pouvoir pyramidal au nombre XVI :

Cette projection, en opposition totale, d’une pyramide à l’endroit parfaitement centrée,
va permettre de faire apparaître SCRIPTORAL,
pyramide inversée de synthèse
s’ouvrant en s’élevant
 :

1, V, 9, 4, 8, 3, 7, 2, 6 est l'ordre initié par les pyramides de la composition,
et aboutissant à Scriptoral : I, V, IX, XIII, XVII
(13 = 4 par 1 + 3 et 17 : 8 par 1 + 7)

Avant de vous montrer comment SCRIPTORAL va à DIEU, votre livre,
je précise, que Chromophonie scriptorale a abouti, en 2011, à la production d'un DVD, intitulé "LES DIX-SEPT SAISONS".
C'est un conte fantastique où les temps de composition - interprétation / destruction - transformation deviennent les saisons été -automne / hiver - printemps,
à partir du printemps 0 des traditions orales (0 de l'écriture). Il a été tourné par le Groupe Scriptoral A.B.S., composé de
Yochk'o Seffer, Jean-Trançois Alexandre et moi-même. Jean-Pierre Zirn (LaSeine TV) en est le producteur-réalisateur.
Nous y reviendrons, car il s'y est passé, une rencontre étonnante, relativement à votre sujet.

 

 

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L'ECRITURE

 

Petite précision, avant d'aller plus loin, sur le double rôle de l'écriture :

  • l'écriture peut servir à fixer l'oralité ou l'improvisation, notamment quand cette dernière est enregistrée. Dans ce cas, elle est servante, et n'apporte rien de nouveau.
  • l'écriture peut servir à composer, comparer les propositions, filtrer les incohérences, tendre vers une perfection. Dans ce cas, elle emmène celui qui l'utilise, là où il ne savait pas qu'il irait, l'élève, lui permet de dépasser ses contradictions, ses limites, c'est-à-dire les limites que lui imposent ses contradictions. C'est alors une précieuse assistante, grâce à la possibilité qu'elle offre de "repentir", ainsi que le dit le saxophoniste Jean-Marie Londeix :

"L’avantage essentiel que je vois dans l’écriture, c’est la possibilité offerte au compositeur du « repentir », au sens où l’entendent les peintres, en tant que choix raisonné réversible au moment où l’œuvre se conçoit… « repentir » qui échappe à l’improvisateur." (Jean-Marie Londeix, Trilogue, mail à Alain Bouhey du 21.10.2011.)

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CYCLE CREATEUR HUMAIN & TRIMURTI HINDOUE

 


Etant donc arrivé à la pyramide inversée scriptorale, à partir du cycle créateur artistique humain donné par Yochk'o Seffer, de

composition - interprétation / destruction - transformation,

je découvris que, sur le plan divin, la Trimurti hindoue était composée de

Brahma
le Créateur
-

Vishnou
le Parfait Interprète
/

Shiva
le Destructeur - Transformateur

Comme nous l'avons vu ci-dessus, le terme de création s'applique humainement, à la production d'oeuvres artistiques, qui organisent des éléments préexistant donnés par l'inspiration et la tradition. Brahma, qui veille à la bonne mise en place des éléments préexistants de l'univers à chaque changement d'ère, correspond donc bien, en ce sens, à un compositeur divin.


Le second élément de cette triade est Vishnou, la manifestation de la bonté du divin, qui maintient en permanence l’harmonie universelle (...) Si je devais résumer le vishnouïsme en deux mots, ce serait « amour » et « dévotion ». Les adeptes de Vishnou sont les champions de la bakhti, littéralement la « dévotion » ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 112-113.)


Ce que vous dites de Vishnou correspond tout à fait aux traits de l'interprète, qui éveille, fait vivre, revivre... ressuscite ! les oeuvres des compositeurs, ce qu'il ne peut bien faire qu'en les aimant, en ayant donc pour elles et leurs auteurs de la bonté, voire, effectivement, de la dévotion. Ce faisant, les interprètes maintiennent en permanence les harmonies que sont les oeuvres, les créations, qu'ils défendent. Comme Vishnou, ce sont des conservateurs. D'ailleurs, ils étudient et enseignent dans des... conservatoires.

Shiva, maintenant :


"Le troisième élément est Shiva, beaucoup plus ambivalent. Il a une fonction redoutable de destruction, ce qui est indispensable dans la vision cosmogonique hindoue où un univers se détruit et un autre se crée à sa place.Mais c’est aussi une forme divine protectrice pour qui sait l’amener vers ce pouvoir-là." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp. 112.)



C'est exactement la forme d'esprit de destruction-transformation improvisatrice, qui a besoin de casser (la copie de) la forme de l'harmonie préexistante, de passer par un trou noir, pour descendre au coeur de la source d'inspiration, se projeter dans une autre direction et aboutir a une transformation bénéfique, ce que signifient les couleurs et la poitrine-lyre du second tableau. Il y a également autre chose :

"Le shivaïsme, connu aussi sous le nom d’advaita, littéralement « non-deux » se divise lui-même en de nombreuses écoles. Elles ont pour tronc commun la doctrine de la non-dualité, la non-différenciation entre l’individu et le Tout, le Brahman et l’atman." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 113.)


L'improvisateur, lui aussi, ne fait qu'un avec la source d'inspiration, il n'a pas droit au "repentir" du compositeur, ce qui jaillit de lui ne peut pas être corrigé. Il fonce. Ce n'est pas pour rien qu'un autre improvisateur-compositeur de mes amis, François Rossé, se définit comme un "sanglier vosgien". Cette interprétation du dernier tableau, ci-dessus, "IMPROVISATION = LIBERATION", rédigée en 1989, en toute méconnaissance du shivaïsme, n'exprime-t-il pas une non-dualité cosmique :


"Inversé, (pourquoi pas ?)
ce dessin presqu'exact d'une affiche de Yochk'o SEFFER
a su cet impro faire et cet UN proférer.

A travers le noir de la cire où longtemps le fixa
le studio son cachot,
et sur fond touchant au bleu de gris
(toujours des couleurs-matières la synthèse),
son énergie il rassemble...
et tire de ses racines solaires
l'éclair :
Flash d'improvisation qui le saisit sol-air,
en un fleuve - serpent de lumière - forge,
fondant,
dans un même alliage embrassés,
saxophone et -phoniste.

Tête-bras-mains
masse imposante du cuivre :
contrebasse saxophonhomme !


En même temps qu'ancestral archétype,
mousquetaire à sa manière,
il devient,
plus que terre qui ne se tait,
Univers :
"UN VERS TOUS - TOUS VERS UN"
l'exemplaire unique
des trois (chiffre d'esprit) rescapés
sur les six (chiffre de création) fabriqués. (*)

En volcanique, son globe-pavillon,
se gravent
de la planète les continents,
tandis qu'usine humaine,
il produit dans ses tubulures au courant éclectique,
d'irradiantes fusées, de filantes étoiles...
qu'en l'espace cosmique
il projette."

(Alain Bouhey,
Chromophonie Scriptorale, VI,6)


(*) Au début du XXème siècle, la Maison BUFFET-CRAMPON fabrique six saxophones contrebasses.
Trois ont disparu.

Votre texte appelle encore deux remarques, pour moi : lorsque vous dites :

"Si je devais résumer le vishnouïsme en deux mots, ce serait « amour » et « dévotion ». Les adeptes de Vishnou sont les champions de la bakhti, littéralement la « dévotion », même si l’on voit les shivaïtes s’y livrer également " ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 113.)

Il en va de même pour les adeptes de l'improvisateur destructeur - transformateur : ils se livrent à la dévotion, deviennent ses "fans" (admirateurs fanatiques), mais sur ses transformations, pas sur ses destructions (encore que...)
et lorsque vous ajoutez :

"Brahma, Vishnou et Shiva ne sont pas trois personnes divines, ce sont trois manifestations d’un divin impersonnel dont on ne peut rien savoir." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 112.)

ces trois manifestations d'un divin impersonnel correspondent bien à trois manifestations d'un humain impersonnel, puisqu'il s'agit de trois formes d'esprit : les formes d'esprit de composition - interprétation / improvisation, et non de personnes. D'ailleurs, ne dites-vous pas que trimurti signifie "triple forme" ?

"Trimurti, littéralement « la triple forme », c’est-à-dire les trois principales formes du divin." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 112.)

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CYCLE CREATEUR HUMAIN & TRIPLE MONOTHEISME

 


Voyant cette correspondance étonnante entre les trois formes d'esprit de la création artistique humaine et la Trimurti ("triple forme") de l'hindouisme, ma première idée fut de regarder, si, non pas la Trinité chrétienne, mais, bel et bien, notre triple monothéisme :

Judaïsme - Christianisme / Islam

ne correspondait pas, à la fois, au cycle créateur humain :

Composition - Interprétation / Improvisation

dans sa forme absolue :

Composition - Interprétation / Destruction - Transformation
(la destruction - transformation devant toujours être entendue comme respectueuse de l'original)

la forme relative étant :

Composition - Interprétation / Transformation
(sans destruction, car allant dans le sens de l'écriture, improviser, par exemple, du Mozart)

et à la Trimurti hindoue :

Brahma - Vishnou / Shiva.

JUDAISME :

la Bible du judaïsme est un livre composé, qui met en question, filtre le verbe, l’oralité, des prophètes, comme le compositeur organise le premier jet de son inspiration. Votre livre le confirme :

"Le « Mouvement massorti » (...) admet que la Torah n'est pas descendue du ciel telle quelle, mais qu'elle est le fruit d’un processus littéraire et historique complexe, d’une interaction entre parole divine et interprétation humaine. (...) les massorti admettent la place essentielle de la médiation humaine dans l'élaboration de la Torah et considèrent que la révélation est un processus historique où inspiration divine et contextualisation humaine s’imbriquent nécessairement. (...) Les écritures témoigent de la perception humaine de l’absolu et non de son expression immédiate." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp. 51-52, 54.)

La mise en question des prophètes, qui peut aller jusqu'à leur mise à mort (Jésus), est sans doute liée à des raisons politico - religieuses, comme vous le dites, mais aussi, au fait que, chez des peuples, et à des époques, où prédomine la forme d'esprit de composition, le premier jet, l'expression immédiate (la non-dualité), l'improvisation, sont inacceptables tels quels. C'est pourquoi, lorsque vous écrivez :

"(...) la plupart des prophètes finissent mal, car ils dérangent et dénoncent les institutions qui détiennent le pouvoir !" ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 63.)

il est très intéressant de se demander pourquoi Muhammad, qui se définit comme le dernier d'entre ces prophètes, finit on ne peut mieux, en fondateur d'une religion partagée par, environ, un milliard six cent millions de personnes dans le monde, en 2011 !...

CHRISTIANISME :

Jésus, qui n'est pas venu "abolir la Loi, mais l'accomplir", s'inscrit dans la continuité du judaïsme, comme l'interprète dans celle du compositeur qu'il joue. On a appelé Vishnou "le Parfait Interprète". N'est-ce pas exactement ce qu'est Jésus, sous la plume de Luc ?

"Esprits sans intelligence, lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait." (...)
"Telles sont bien les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : il faut que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Ecritures, et il leur dit : "Ainsi était-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait des morts le troisième jour, et qu'en son Nom, le repentir en vue de la rémission des péchés serait proclamé à toutes les nations, à commencer par Jérusalem." (Evangile de Luc, 24; 25-27 ; 44-47, Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf.)

Nous voici à l'épisode fondateur du christianisme : la Résurrection, dont vous dites :

"l’épisode final de la résurrection pose évidemment un énorme problème à l’historien qui ne peut en rien se prononcer sur un fait miraculeux, si ce n’est pour dire qu’il n’y a aucune preuve tangible de la résurrection. Or cet épisode est au fondement même de la foi chrétienne." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 69.)

Là encore, le point de vue scriptoral permet d'admettre parfaitement cet évènement, et qui plus est, autant comme croyant que comme athée non dogmatiques. En effet, être chrétien, c’est croire d’abord que le Christ est le Verbe de Dieu incarné ressuscité dans un corps glorieux, après avoir été fixé sur la croix. Eh bien ! je me reconnais chrétien, tout en doutant de la vérité de cette résurrection comme réalité, sans en douter comme symbole. Pourquoi ? parce que je suis, d’abord, interprète, et qu'à ce titre, je vois, à longueur de temps, le verbe ou la musique de l’homme, ressusciter, se réveiller, de l’écriture dans un corps glorieux (quand les interprètes sont au sommet de leur art) au théâtre, au concert, dans nos têtes…

A partir de là, on peut voir un lien à double sens entre Dieu et l’homme : d’un côté, comme le dit le christianisme, l’homme est à l’image de Dieu, de l’autre, c’est Dieu qui est à l’image de l’homme et la crucifixion est la forme de fixation, d’écriture, adaptée au phénomène symbolique de l’incarnation. En d’autres termes : si notre verbe s’incarnait, on serait obligé de le fixer avec des clous, sur du bois, au lieu de le fixer avec de l’encre sur du papier, et il ressusciterait dans un corps glorieux, comme le Christ.

A partir de là encore, en même temps que s’équilibre la relation homme – Dieu, s’équilibre, aussi, la relation athée – croyant, puisque tous deux croient en la même réalité (le verbe fixé revit glorieusement), avec une différence de degré (Jésus a réalisé cela dans sa chair pour le croyant, ou la résurrection de Jésus est le symbole de cette réalité courante du verbe ou de la musique fixé par l’écriture, pour l’athée - et, éventuellement, le croyant non dogmatique -).

J'eus la surprise, un certain temps après en être arrivé là, de découvrir dans L'Evangile de Vérité, issu de la gnose valentinienne du IIème siècle, et appartenant aux évangiles apaocryphes, une conception très proche de la mienne :

« C'est pourquoi est apparu Jésus, il a revêtu ce Livre-là. Il fut cloué à un bois ; il inscrivit la disposition du Père sur la Croix. O le grand enseignement ! Jusqu'à la mort il s'est humilié, et la vie éternelle le revêt. Après s'être dépouillé des haillons périssables, il se revêtit de l'Incorruptibilité, ce que personne ne peut lui enlever... » (Evangile de Vérité, p. 172, Les Evangiles Apocryphes, Editions Retz, 1983),

Elle fut très sévèrement critiquée par Irénée, vers 180. Par contre, voici ce qu'en dit Pierre Crépon, qui présente le texte :

« Il est vrai qu'un écrit de cette sorte n'a que peu de choses à voir avec la littérature chrétienne habituelle. Il est cependant intéressant à connaître pour son aspect documentaire et pour son contenu qui, maigré un vocabulaire difficile, ne manque pas de grandeur.» (Pierre Crépon, Evangile de Vérité, p. 169, Les Evangiles Apocryphes, Editions Retz, 1983),

ISLAM :

Muhammad se définit, lui-même, comme le dernier prophète, or les prophètes sont au Verbe divin, ce que les improvisateurs sont à la musique et au verbe humains. Ce qu'ils expriment, qui jaillit de leur bouche n'est pas retouchable, pour eux, comme vous le dites :

« Les musulmans disent que le Coran est "descendu" (sous-entendu : du ciel), que Mohamed n'en est pas l'auteur mais qu'il est seulement le transmetteur de la parole d'Allah. De ce fait, ils considèrent que ce Livre est intouchable. » (Coran, V, 72, Éditions Flammarion) ;

La forme d'esprit de l'improvisateur destructeur-transformateur respectueux est comme l'image, l'écho, de celle d'Allah transmise par Muhammad. Ainsi, Allah demande le respect des Livres juif et chrétien :

« Dis aux hommes des Écritures : "Vous ne vous appuierez sur rien de solide tant que vous n'observerez pas le Pentateuque, l'Évangile et ce que Dieu a fait descendre d'en haut. Le Livre que tu as reçu du ciel, ô Muhammad !" (...) » (Coran, V, 72, Éditions Flammarion) ;

ou encore :

« "Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d'en haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus, aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur, nous ne mettons point de différence entre eux et nous sommes résignés à la volonté de Dieu." » (Coran, II, 130, Éditions Flammarion) ;

tout en en détruisant et transformant l'essentiel, que sont les deux Pâques :

  • pour le Coran, Moïse n'a pas amené les hébreux en Terre Promise, il les a renvoyés en Egypte :

« Lorsque vous avez dit : "O Moïse ! nous ne pouvons supporter une seule et même nourriture ; prie ton Seigneur qu'il fasse pousser pour nous ces produits de la terre, des légumes, des concombres, des lentilles, de l'ail et des oignons; " Moïse vous répondit : "Voulez-vous échanger ce qui est bon contre ce qui est mauvais ? Eh bien rentrez en Égypte, vous y trouverez ce que vous demandez." Et l'avilissement et la pauvreté s'étendirent sur eux, et ils s'attirèrent la colère de Dieu, parce qu'ils ne croyaient pas à ses signes et tuaient injustement leurs prophètes. Voilà quelle fut la rétribution de leur révolte et de leurs méchancetés. » (Coran, II, 58, Éditions Flammarion) ;

  • Quant à Jésus, toujours pour le Coran, il n'a pas pu ressusciter, pour la bonne raison qu'il n'a jamais été crucifié :

« Ils disent : "Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l'apôtre de Dieu." Non, ils ne l'ont point tué, ils ne l'ont point crucifié, un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute (...) » (Coran, IV, 156, Éditions Flammarion).

De même que l'improvisateur refuse tout "repentir" par rapport à son improvisation, comme une atteinte à son feeling, le Coran refuse la filtration biblique de la parole prophétique :

« Nous avons accepté le pacte des enfants d'Israël et leur avons envoyé des prophètes ; toutes les fois que les prophètes leur annonçaient les vérités que rejetaient leurs penchants, ils accusaient les uns d'imposture et assassinaient les autres. » (Coran, V, 74, Éditions Flammarion)

L'aspect moral de ce terme de "repentir" montre bien, que pour la forme d'esprit biblique et évangélique de composition-interprétation, le verbe prophétique et l'improvisation contiennent plein de fautes, ce qui signifie, pour prophètes et improvisateurs : plein de vérité et de vie. C'est sur ce plan, à mon sens, qu'Allah s'oppose, complémentairement (comme nous le verrons) à YHWH et au Dieu trinitaire. Autre temps, autre forme d'esprit dominante, voilà qui pourrait bien expliquer que, si, chez les juifs, les prophètes finissaient souvent mal, Muhammad, chez les arabes, ait fini au mieux. (Notre époque, d'ailleurs, est friande d'improvisation, et, comme par hasard, l'Islam y progresse.)

Mohammed Arkoun confirme, dans sa préface du Coran publié par Flammarion, que ce sont la spontanéité et le premier jet qui priment dans ce Livre :

« Le langage coranique (...) est spontané : c'est un jaillissement continu de certitudes qui ne s'appuient pas sur une démonstration, mais sur une profonde adéquation aux éléments permanents de la sensibilité humaine. » (Mohammed Arkoun, Coran, 4ème trimestre 1970, Éditions Flammarion) ;

Liée à cette spontanéité, il y a, tout naturellement, la volonté de ne se servir de l’écriture que comme d’un moyen de fixation asservi aux exigences de l’improvisateur, de lui dénier cette capacité qu’elle a de propulser les compositeurs - interprètes vers le haut, de les faire dépasser leurs limites :

« O vous qui avez reçu les Ecritures, ne dépassez pas les limites dans votre religion, ne dites de Dieu que ce qui est vrai. Le Messie, Jésus fils de Marie, est l'apôtre de Dieu et son Verbe qu'il jeta en Marie : il est un esprit venant de Dieu. Croyez donc en Dieu et en ses apôtres, et ne dites point : il y a Trinité. Cessez de le faire. Ceci vous sera plus avantageux. Car Dieu est unique. Loin de sa gloire qu'il ait eu un fils. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Son patronage suffit, il n'a pas besoin d'un agent. » (Coran, IV, 169, Éditions Flammarion) ;

Remarquez que, dans cette traduction, Jésus est le Verbe de Dieu qu'Il "jeta" en Marie, et non un "souffle" qu'il "introduisit", termes que vos employez :

"(...) la naissance virginale de Jésus est reconnue : il est né, dit le Coran, d'un souffle introduit par Dieu en Marie." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 150.)

Quelle est la bonne traduction ? Il est sûr que "jeta" correspond beaucoup plus à la forme d'esprit destructrice - transformatrice.

L’improvisation destructrice - transformatrice fonctionne en ouverture du champ des contradictions, la composition – interprétation en élévation par résolution de ces contradictions, et il est très intéressant de voir que Mohammed Arkoun tend à cacher sa tête dans le sable, par rapport à tout ce champ contradictoire ouvert par le Coran, cette mémoire détruite et transformée :

« On voit par cette version sur le retour des Israélites en Egypte que Muhammad refait à son gré l'histoire du Peuple de Dieu. Nous nous dispenserons, à l'avenir, de relever les discordances du Coran avec les livres de l'Ecriture. » (Mohammed Arkoun, Coran, p.45, 4ème trimestre 1970, Éditions Flammarion).

Mohammed Arkoun ne se révèle-t-il pas là comme un adepte du "repentir" compositionnel, quand il conviendrait mieux, de relever toutes les contradictions du Coran, de les mettre en lumière, comme autant de preuves de leur nécessité, dans l'évolution créatrice ?





Toujours est-il que je vérifiai mon pressentiment : il y a bien correspondance entre Trimurti hindoue, triple monothéisme et cycle créateur humain, de telle sorte que, au plan divin,

Brahma - Vishnu / Shiva,

YHWH - Dieu trinitaire / Allah,

ont pour image ou écho, au plan humain, trois formes d'esprit, de

composition - interprétation / improvisation,

fonctionnant en quatre temps, de

composition - interprétation / destruction - transformation,


Les trois formes d'esprit de composition, interprétation et improvisation coexistent en tout être humain (non dogmatique). Mais, plus ou moins inégalement, et cela, même chez les musiciens compositeurs, interprètes et improvisateurs, qui en sont les spécialistes :

  • Ainsi, tout bon compositeur est aussi interprète et improvisateur. Cela suppose qu'il soit, dans l'idéal, interprète et improvisateur de et sur toutes les musiques et pas seulement de et sur la sienne. En est-il qui le soit sans aucune dominante ? Je me permets d'en douter.
  • De même, tout bon improvisateur est également compositeur, dans la mesure, où il est capable d'organiser rapidement les musiques qu'il "jette" sur le papier. Encore faut-il qu'il construise une oeuvre. Tout bon improvisateur est également interprète des thèmes sur lesquels il improvise, mais un interprète souvent limité : lorsqu'on prit en dictée une improvisation de Coltrane, et qu'on la lui présenta, il se déclara complètement incapable d'interpréter ce qu'il avait improvisé. Par ailleurs, les conservatoires, écoles, d'abord, d'interprétation et de composition, tendent à anesthésier le "feeling" instinctif, voire animal, du véritable improvisateur, comme le dit l'improvisateur - compositeur François Rossé :

"...et bien entendu il y a l'improvisation préhistorique, biologique, celle qui mène à des sources d'énergie expressive et qui se situe dans une anté-culturalité souvent pédagogiquement salutaire dans les premières approches... surtout en face d'un fréquent formatage scolaire des conservatoires, retrouver l'animal en nous est essentiel." (François Rossé, Trilogue, message à Alain Bouhey, Facebook, 31.08.2011.)

  • Passons aux interprètes : ils sont également ouverts à l'improvisation (musique contemporaine, ornementations baroques, cadences), cela ne signifie pas qu'ils soient improvisateurs dans l'âme. Ils ont de même le sens de la composition, pour avoir analysé celle de toutes les oeuvres qu'ils jouent. Cela ne signifie pas, non plus, qu'ils portent une oeuvre originale en eux.

Tout cela pour dire, que, s'il peut y avoir chez tous les non-dogmatiques (?), du compositeur, de l'interprète et de l'improvisateur destructeur - transformateur, aucun être humain, me semble-t-il, ne maîtrise, de façon égale, ces trois formes d'esprit. Seul peut le faire un Dieu Trinitaire, les équilibrant en absolue plénitude. Et là, on pense, bien sûr, à la Sainte Trinité, dont vous dites :

"Dieu étant déjà un mystère, on ajoute du mystère au mystère et cela devient en effet assez compliqué. (...) je ne suis pas sûr que la majorité des fidèles, aujourd’hui comme hier, la comprennent bien et y adhèrent vraiment. (...) il me semble difficile d’affirmer que la foi des disciples contemporains de Jésus est imparfaite parce qu’elle n’est pas trinitaire". ("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp. 82-83.)

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CYCLE CREATEUR HUMAIN & DIEU TRINITAIRE

 

 


La première remarque que l'on puisse faire, c'est que l'Unicité d'un Dieu qui, au lieu d'être en trois Personnes, est en trois Formes d'Esprit pleinement égales, n'a plus rien d'incompréhensible pour tout être humain, qui ressent en lui ces dernières, bien que plus ou moins imparfaites.

La seconde, c'est qu'elles ne me paraissent inconciliables, ni avec la conception chrétienne de la Sainte Trinité, ni avec celle que partagent de nombreux musulmans, du Saint-Esprit :

  • Le Père : pour Jésus c'est YHWH, le Créateur, examinant ce qu'Il a fait, et susceptible de repentir (à la différence d'Allah), comme vous le soulignez :

    « Le Dieu biblique qui châtie Israël lui envoie la peste, puis veut exterminer Jérusalem, mais au moment où l'ange exterminateur se prépare à exécuter cet ordre, il est dit : "Yahvé regarda et se repentit de ce mal" (I Chroniques 20, 14). Pour l'islam, il est impensable que Dieu, "le Parfait", se repente, ce qui signifierait qu'il a mal agi. » ("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp. 159-160).

    YHWH est donc bien compositeur. Mais, vice-versa, tout compositeur est aussi père des interprètes, en ce sens qu'il en engendre, et que, sans compositeurs, il n'y a pas d'interprètes. Ce sont ces derniers, qui héritent des oeuvres des premiers et qui ne peuvent bien les jouer qu'avec amour, quasi filialement, en faisant vivre leur mémoire, en la ressuscitant.

  • Le Fils : c'est le Christ, on ne peut plus Parfait Interprète du Père, puisqu'il est son Verbe ressuscité de la fixation avec un corps glorieux. Et, par nature, la forme d'esprit d'interprétation est fille de celle de composition, et donc tout interprète est fils (ou fille) de père compositeur.
  • Le Saint Esprit : Il est annoncé par le Fils, sous le nom de Paraclet, signifiant "avocat, conseiller, défenseur, intercesseur, consolateur". Et là, nous arrivons au point le plus délicat : peut-on le reconnaître dans l'esprit prophétique d'improvisation destructrice - transformatrice respectueuse ?
    Voici, d'abord, ce que Jean en dit en son Evangile :

"Et je prierai le Père
et il vous donnera un autre Paraclet,
pour être avec vous à jamais,
l'Esprit de Vérité,
que le monde ne peut recevoir
parce qu'il ne le voit ni ne le connaît.
Vous, vous le connaissez
parce qu'il demeure avec vous et qu'il est en vous."
(Jn 14, 16-17, Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf).

"Mais le Paraclet, l'Esprit Saint,
que le Père enverra en mon nom,
vous enseignera tou
t
et vous rappellera tout ce que je vous ai d
it."
(Jn 14, 26,
Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf).

"Quand viendra le Paraclet,
que je vous enverrai d'auprès du Père,
L'Esprit de Vérité, qui provient du Père,

il me rendra témoignage. ."
(Jn 15, 26, Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf).

"Il vaut mieux pour vous que je parte
car si je ne pars pas,
le Paraclet ne viendra pas à vous ;
mais si je pars,
je vous l'enverrai.

Et quand il viendra,
il confondra le monde
en matière de péché,
en matière de justice
et en matière de jugement :
de péché,
parce qu'ils ne croient pas en moi ;
de justice,

parce que je vais au Père
et que vous ne me verrez plus ;
de jugement,


parce que le Prince de ce monde est condamné."
(Jn 16, 7-8, Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf).

"Quand il viendra, lui, l'Esprit de Vérité,
il vous conduira vers la Vérité tout entière ;
car il ne parlera pas de lui-même ;
mais t
out ce qu'il entendra, il le dira,
et il vous annoncera les choses à venir.
Il me glorifiera,
car c'est de mon bien qu'il prendra
pour vous en faire part.
Tout ce qu'a le Père est à moi.
Voilà pourquoi j'ai dit :
C'est de mon bien qu'il prendra
pour vous en faire part."
(Jn 16, 13-15,
Bible de Jérusalem, Ed. du Cerf).






Envisageons le d'un point de vue scriptoral, pour voir si le Paraclet peut correspondre à la forme d'esprit de destruction - transformation respectueuse, qui se retrouve chez Allah et Shiva :


........................TEXTE.DE.JEAN.........................
POINT DE VUE SCRIPTORAL

Le Saint-Esprit est "un autre Paraclet" envoyé par le Père à la demande de Jésus. Jésus était donc un premier Paraclet.

Le Compositeur (YHWH) a d'abord besoin d'un Interprète (le Christ en tant qu'Interprète) pour faire connaître son oeuvre, cet Interprète peut-être aussi un improvisateur non destructeur, allant dans le sens de l'Ecriture (le Christ en tant que Prophète, prenant dans le "bien" du Père), mais après, il est nécessaire d'ouvrir de nouvelles perspectives créatrices. Seul un Improvisateur Destructeur - Transformateur Respectueux peut le faire (Allah, d'abord Destructeur - Transformateur Respectueux des Pâques juive et chrétienne, par la bouche de Muhammad, le dernier Prophète)
"Mais le Paraclet, l'Esprit Saint,
que le Père enverra en mon nom,
vous enseignera tout
et vous rappellera tout ce que je vous ai
dit."

(Jn 14, 26).
"Quand il viendra, lui, l'Esprit de Vérité,
il vous conduira vers la Vérité tout entière ;
car il ne parlera pas de lui-même ;
mais tout ce qu'il entendra, il le dira
(...)"
(Jn 16, 13).
La forme d'esprit humaine d'improvisation destructrice - transformatrice, qui correspond à celle divine de prophétie absolue est la dernière du cycle créateur. Après elle, tout est dit et ne fait que se répéter, en ce qui concerne ces formes d'esprit, qui sont les quatre façons d'appréhender la création. Voilà pourquoi Muhammad est le dernier Prophète, qui dit tout ce qu'il entend, venant d'Allah, sans aucun tri, sans aucune réserve, ce qui est la Vérité (le proverbe "toute vérité n'est pas bonne à dire" n'est-il pas bien judéo-chrétien, c'est-à-dire, de compositeurs-interprètes ?).
Mais "il vous conduira vers la Vérité tout entière ; "laisse entendre autre chose. "La Vérité tout entière", ce n'est pas seulement la forme d'esprit de l'Esprit-Saint", ce sont, aussi, les deux formes d'esprit de composition et d'interprétation, dont il procède : "il ne parlera pas de lui-même":

"Quand viendra le Paraclet,
que je vous enverrai d'auprès du Père,
L'Esprit de Vérité, qui provient du Père,

il me rendra témoignage. ."
(Jn 15, 26).
l'Esprit Saint, (...)
vous rappellera tout ce que je vous ai dit."
(Jn 14, 26).

Il me glorifiera,
car c'est de mon bien qu'il prendra
pour vous en faire part.
Tout ce qu'a le Père est à moi.
Voilà pourquoi j'ai dit :
C'est de mon bien qu'il prendra
pour vous en faire part."

(Jn 16, 13-15).

Il prend dans le bien du Fils - Interprète, bien, que ce dernier a en commun avec le Père - Compositeur. Et il leur rend témoignage, comme tout Improvisateur qui cite, énonce, joue le thème ou l'oeuvre sur laquelle il improvise, comme Allah qui dit, par la bouche de Muhammad :
« Dis aux hommes des Écritures : "Vous ne vous appuierez sur rien de solide tant que vous n'observerez pas le Pentateuque, l'Évangile et ce que Dieu a fait descendre d'en haut. Le Livre que tu as reçu du ciel, ô Muhammad !" (...) » (Coran, V, 72, Éditions Flammarion) ;
ou encore :

« "Dites : Nous croyons en Dieu et à ce qui a été envoyé d'en haut à nous, à Abraham et à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux douze tribus, aux livres qui ont été donnés à Moïse et à Jésus, aux livres accordés aux prophètes par le Seigneur, nous ne mettons point de différence entre eux et nous sommes résignés à la volonté de Dieu." »
(Coran, II, 130, Éditions Flammarion) ;
ce qui ne l'empêche pas d'en détruire et transformer les deux Pâques, qui leur sont essentielles. Car ses paroles sont "Vérité", en ce sens qu'elles témoignent de ce qu'est, exactement, en Vérité, la forme d'esprit d'opposition qui les inspire, et qui est indispensable à l'évolution créatrice.

"l'Esprit de Vérité,
que le monde ne peut recevoir
parce qu'il ne le voit ni ne le connaît.
Vous, vous le connaissez
parce qu'il demeure avec vous et qu'il est en vous."
(Jn 14, 17).
L'esprit prophétique, esprit d'improvisation, est insupportable à un monde légaliste, qui compose et interprète. C'est là que les prophètes finissent mal, en général. Ce monde ne peut donc pas recevoir l'Esprit-Saint, il ne le connaît pas, car il ne connaît pas la valeur de sa forme d'esprit. Par contre, les apôtres, le connaissent, l'ont en eux, parce qu'ils connaissent Jésus, l'ont accueilli, car Jésus, sans être un Prophète Destructeur - Transformateur (il ne se coupe pas du judaïsme, comme vous le dites encore), est, non seulement le Parfait Interprète, mais aussi, un Prophète Transformateur.
"Il vaut mieux pour vous que je parte
car si je ne pars pas,
le Paraclet ne viendra pas à vous ;
mais si je pars,
je vous l'enverrai.

Et quand il viendra,
il confondra le monde
en matière de péché,
en matière de justice
et en matière de jugement :
de péché,
parce qu'ils ne croient pas en moi ;
de justice,

parce que je vais au Père
et que vous ne me verrez plus ;
de jugement,
parce que le Prince de ce monde est condamné."

(Jn 16, 7-8).

Jésus doit partir pour qu'Il vienne et applique sa Vérité radicale, équilibrant celle de Jésus, dont vous dites qu'il donne la vision d'"un Dieu qui s’efface et refuse d’exercer sa puissance pour ne pas contraindre les hommes à croire en lui." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 76.), pour la remplacer par celle d'un Dieu "plus parfait que Yahvé" qui ne connaît "ni fatigue, ni somnolence, ni sommeil, ni repentir" ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 159), un Dieu fort, "Clément et Miséricordieux" (Coran), d'abord défenseur de la foi en ceux du bien desquels Il prend et en Lui ("il confondra le monde en matière de péché, (...) parce qu'ils ne croient pas en moi (moi, Jésus. N.D.L.R.)..." - Jn 16, 7-8 -) comme l'improvisateur, qui ne doute jamais de lui et de ce sur quoi il improvise, fonctionnant sur l'énergie de l'instant.

Mais,
encore une fois,
la "Vérité vraie",
ce n'est pas la seule dernière,
c'est l'Ensemble divin des Trois,
Trinité, dont toute personne non dogmatique
peut trouver en elle des embryons plus ou moins développés,
et
(si l'on en croit les signes, liés à Scriptoral,
la pyramide inversée, ci-dessus)

à condition qu'ils soient multipliés
quatre fois
!

"Le Saint-Esprit est, pour les chrétiens, l'Esprit de Dieu, qui pousse à l'action les prophètes, et d'une manière plus générale
non seulement les croyants mais aussi
tous les êtres humains.
"
(Wikipedia.)

Et la
Sainte Trinité
Père - Fils - Esprit

devient la

Trinité Scriptorale
des Formes d'Esprit de
Composition - Interprétation / Improvisation,

qui ont pour noms :

YHWH - Jésus-Christ / Allah

Elle correspond à la trimurti indoue :

Compositeur
-
Interprète
/
Destructeur-Transformateur Respectueux
aussi capable
d'Etre
&
d'Exprimer l'Univers,
que de
s'Opposer Respectueusement à ce même Univers

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SIGNES & SCRIPTORAL

 


Vous écrivez ceci de la prière et des signes :

"La réponse de Dieu (à la prière, N.D.L.R.) peut aussi venir à travers un évènement signifiant de la vie, une rencontre, une inspiration soudaine. Là où le non-croyant ne verra pas de sens  particulier à tel évènement, le croyant pourra y lire le signe du destin ou d’une grâce divine. (...)
"Dieu peut donc avoir une action invisible dans l’humanité à travers la grâce qu’il donne aux hommes."
("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp.245-246.)

Or, ces "pages perso" sont, à l'origine, une mise en question d'un réseau de signes, que je trouvai très dense et cohérent. Parmi ces signes, plusieurs sont liés à Scriptoral, j'en soumets trois à vos libres appréciations :

PREMIER SIGNE

Je dus terminer le premier graphique de Scriptoral en 1991, le voici :

Scriptoral

"Des mois (ou des années ?) après, entre 1991 et 1996, j'eus la surprise de découvrir, dans l'Apocalypse de Jean, que la Jérusalem Céleste était l'épanouissement de la Jérusalem messianique cubique. Or, une pyramide tronquée inversée est l'épanouissement d'un cube.

Ma surprise ne s'arrêta pas là, puisque je découvris que, sur ce graphique, les côtés de base de la pyramide tronquée, ainsi que ses hauteurs étaient tous égaux, comme dans un cube, et, de plus, égaux... à 36 millimètres, c'est à dire à une échelle de 1 millimètre pour une coudée, par rapport au plan de Jean (cf. hauteurs AB et CD, et arc BC, sur le graphique ci-dessous).

echelle

J'en déduisis que cette pyramide inversée de lumière pouvait être la Jérusalem Céleste, d'autant plus que la description de ses portes et artères pouvait s'adapter parfaitement à mon dessin.

SECOND SIGNE

Une autre surprise me confirma dans cette voie : ce fut de découvrir qu'une succession numérique des multiplicandes 1 à 111 de 9 et leurs produits (sur une même ligne, lorsque composés des mêmes chiffres) me donnaient mes 4 cycles de 4 pyramides en formes d'arbres de Vie (cliquer) , en position, non plus debout, mais assise, d'arbres faisant des rejets ou de palabreurs africains. Or, les arbres de Vie sont dans la Jérusalem Céleste, et, si l'on en croit mon graphique, ils en sont l'armature, qui l'ouvre aux angles. Je la représentai ainsi :






Scriptoral et ses "Arbres de Vie"




TROISIEME SIGNE

Nous terminions, en 2011, le tournage des Dix-sept Saisons, DVD - conte fantastique, où les seize temps des quatre cycles créateurs deviennent seize saisons (la dix-septième étant l'Eternité -, lorsque je lus un livre, qui m'avait été offert depuis plusieurs mois, intitulé  COSMOLOGIE MAYA ET THEORIE QUANTIQUE de Carl Johan Calleman (Ed. Alphée, 2010). J'y découvris que :

  • en 2003, le cosmologiste Max Tegmark et son équipe, ont mis en évidence l’existence d’un Axe Central de l’univers, en forme de vrille,
  • pour le biologiste Carl Johan CALLEMAN, cet Axe Central de l’univers correspond à l’Arbre de Vie des Anciens, et notamment des Mayas. Il se présente comme un halo tri - dimensionnel se reproduisant à de multiples échelles dans l’univers.

Je joignis les extrémités de ce halo tri-dimensionnel :

Jonction des extrémités d'un halo tri-dimensionnel

et m'aperçus que cela donnait les deux pyramides (Printemps - Etés des Dix-sept Saisons) de Formation - Composition, 0-I, puis de Transformation - Composition, IV-V, VIII-IX, XII-XIII, répétées cinq fois, la cinquième étant le passage déterminant XVI-XVII, menant à ce qui paraît être la Jérusalem céleste, passage qui bloqua dans notre histoire entre les Louis au pouvoir qui ne réussit plus à être pyramidal à l'endroit (pour cette raison ?)






Scriptoral et ses "Arbres de Vie", toujours




Par ailleurs, en ce qui concerne la relation à l'axe central de l'univers en forme de vrille, mise en évidence par Max Tegmark, vous pouvez remarquer que, avant d'arriver à Scriptoral, les quatre arbres de vie s'élèvent en passant de l'un à l'autre dans un mouvement tournant, comme l'aboutissement d'une vrille...

Ceci dit, si ce halo tri-dimensionnel se reproduit à de multiples échelles dans l'univers, de l'ADN à la totalité de cet univers, il est tout à fait normal qu'on le retrouve dans la relation des trois formes d'esprit, qui meuvent l'humanité. C'est le contraire qui serait anormal !

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REMARQUE POLITIQUE

 


Petite remarque d'ordre politique, pour terminer : Les formes d'esprit opposées de composition - interprétation et d'improvisation, allant de la simple transformation à la destruction - transformation, se retrouvent dans tous les domaines de l'activité humaine, et, donc, en politique aussi. Elles correspondent aux esprits plus ou moins conservateurs évolutionnaires, qui évoluent en restant reliés à la tradition, et aux esprits progressistes plus ou moins révolutionnaires, qui prennent plus ou moins de liberté avec la tradition, jusqu'à être en totale rupture avec elle.

Il y a des hommes politiques, et non des moindres, qui se sont voulus ou qui se veulent rassembleurs des différents partis. Scriptoral montre que c'est la voie de l'avenir, mais à une condition : il faut qu'ils commencent par se dire au-dessous de ces partis, pour les coordonner et les pousser à s'opposer efficacement, et non au dessus, pour les coiffer et retomber dans une monarchie dépassée.

Personnellement, j'ai réalisé ce processus scriptoral, avec des collègues et des élèves danseurs et musiciens du CRR de Rennes (le C3R), dans un ballet intitulé Impermanence, dont vous pouvez trouver le journal et les vidéos à IMPERMANENCE EN 17 TEMPS ET QUATRE VIDEOS, dans ces "pages perso".

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"Toute discussion, dites-vous, est quasiment impossible avec un croyant ou un athée dogmatique, qui préfère le choc des certitudes à la recherche commune de la vérité." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, p. 289.)

"le choc des certitudes"ne m'intéresse en rien, mais "la recherche commune de la vérité", en tout...

Bien cordialement.

Alain Bouhey

 

 

 

Notes :
Notes

(1) "MARIE DRUCKER : Si tous ces récits sont surtout constitués de mythes et d’emprunts, cela  signifie donc que la foi des juifs ne repose pas sur une révélation divine mais sur des inventions humaines.
FREDERIC LENOIR : Pas nécessairement, mais il faudrait d’abord préciser la foi des juifs et des chrétiens, car ces derniers ont totalement absorbé dans leurs Ecritures la Bible hébraïque
(...)." ("Dieu", Ed. Robert Laffont, pp. 41-42.)

"FL : l’épisode final de la résurrection pose évidemment un énorme problème à l’historien qui ne peut en rien se prononcer sur un fait miraculeux, si ce n’est pour dire qu’il n’y a aucune preuve tangible de la résurrection. Or cet épisode est au fondement même de la foi chrétienne."(Id., p. 69.)

(2) "FL : la plupart des prophètes finissent mal, car ils dérangent et dénoncent les institutions qui détiennent le pouvoir." (Id., p. 63.)

(3) "FL : (Constantin, N.D.L.R.) a joué un rôle crucial dans la naissance du dogme (trinitaire, N.D.L.R.) chrétien en imposant une orthodoxie, y compris par des moyens de répression physique. C'est cette alliance entre la religion et le pouvoir politique qui va à la fois favoriser de manière incroyable l'essor du christianisme... et le pervertir en profondeur. D'une religion persécutée, le christianisme va devenir une religion persécutrice. (...)
(La théologie trinitaire, N.D.L.R.) "ajoute du mystère au mystère. (...) Je ne suis pas sûr que la majorité des fidèles, aujourd’hui comme hier, la comprennent bien et y adhèrent vraiment (...) Il me semble difficile d’affirmer que la foi des disciples contemporains de Jésus est imparfaite parce qu’elle n’est pas trinitaire."
(Id., pp. 81-83.)

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(4) "FL : cette Trimurti nous fait évidemment penser à la Trinité chrétienne." (Id., p. 112.)

(5) "FL : Mais on peut aussi imaginer mille autres scénarios (…) Celui aussi d’une progressive métamorphose des visages de Dieu dans le sens d’un divin plus impersonnel qui serait une sorte de synthèse de l’Orient et de l’Occident et qui rallierait de plus en plus de personnes en quête de spiritualité vécue, pour donner un sens à leur vie." (Id., p. 271-272.)

(6) "FL : Comme croyant non dogmatique, je peux échanger de manière féconde et vraie avec André Comte-Sponville, parce que c'est un athée non dogmatique. Mais toute discussion est quasiment impossible avec un croyant ou un athée dogmatique, qui préfère le choc des certitudes à la recherche commune de la vérité.
Un des principaux obstacles aux progrès de l'humanité et de la connaissance, ce n'est ni la foi, ni l'absence de foi, comme on l'a longtemps pensé au cours des siècles précédents : c'est la certitude dogmatique, de quelque nature qu'elle soit, parce qu'elle finit par engendrer - de manière plus ou moins intense ou explicite - le rejet de l'autre, l'intolérance, le fanatisme, l'obscurantisme."
(Id., p. 289.)

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