SOMMAIRE MUSIQUE LETTRES OUVERTES
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LETTRE OUVERTE
A MESSIEURS
JAMEL DEBBOUZE,
COMEDIEN,
ET AZOUZ BEGAG,
MINISTRE
DE LA PROMOTION
DE L'EGALITE DES CHANCES


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Objet : Création et intégration (intégrisme enfermant la vie dans une doctrine) d'après un article de l'auteur publié par l'ASsociation des SAxophonistes de FRAnce en 1991






(Avant toute chose,
il doit être bien entendu que cette lettre ne se prétend pas Parole de Vérité,
mais base sincère de réflexion permettant de se situer par rapport à elle
et étape dans une recherche "Scriptorale" qui trouva son nom à Dakar, en 1976,
et qui ne demande qu'à s'approfondir par l'amélioration de la connaissance d'autrui.)
Une des étapes de cet approfondissement fut, par exemple,
DOUALA A PARIS,
créé à Paris, salle Cortot, le 18.12.1997,
qui peut être écouté en guise de préambule :

DOUALA A PARIS

Conte musical scriptoral, racontant l'histoire d'un jeune camerounais nommé Douala,
qui quitte Sibongo, son village natal, pour "l'estomac parisien de la grande pieuvre blanche" : Paris.
Les blocs de celle-ci le repoussent jusqu'à ce qu'il trouve un chemin parmi eux...


Il associe les trois traditions :
tradition orale des griots africains, avec un trio de balafongs camerounais, des mandjans, dirigés par Bienvenu Nyounay ;
tradition écrite de composition-interprétation, Alain Bouhey et Bienvenu Nyounay, sont les co-auteurs du texte,
Jean-François Alexandre est le compositeur et le conducteur de la partition, jouée par l'Ensemble de Saxophones Français ;
tradition improvisée avec des sculptures sonores créées par Yochk'o Seffer, qui en dirige un trio.

Aussi écoutable sur YouTube


Monsieur l'Artiste, Monsieur le Ministre,



Dénonçant personnellement la volonté d'intégration comme une forme d'intégrisme depuis au moins 1991 (*), je suis heureux de lire (TGV Magazine de septembre 2006, Monsieur l'Artiste) et d'entendre (émission Europe I de début octobre, Monsieur le Ministre), que des français issus de l'immigration refusent enfin d'être considérés par la France comme des êtres intégrables, la rencontre des cultures et des civilisations étant une rencontre de richesses dont aucune n'est réductible à l'autre.

Notre pays est effectivement devenu la France des couleurs, comme vous le dites, Monsieur l'Artiste, des couleurs qui constituent son fabuleux trésor, mais aussi des couleurs parmi lesquelles il a la sienne propre, qui se doit de montrer aux autres ce qu'elle peut leur apporter d'unique, que nul ne connaît mieux qu'elle.

Dans la grande rencontre des civilisations judéo-chrétienne et islamique que nous vivons actuellement, il importe que chacun apprenne à gérer laïquement son héritage spirituel (cf. ci-dessous), dans toute sa différence, voire toute son opposition, pour trouver, par-delà cette dernière, la complémentarité de l'une et de l'autre, une complémentarité qui fera de leur interaction le germe d'un monde nouveau, essence-même de la Cité de Lumière.





Pour ma part, je consacre ma vie à cette recherche et ma contribution est le présent site. J'ai découvert que la différence fondamentale entre nos livres sacrés (Bible-Evangiles / Coran) correspondait à celle qui se trouve en musique (ma spécialité) entre les formes d'esprit de composition-interprétation et d'improvisation dans sa forme la plus radicale : la destruction-transformation respectueuse. Cette différence se situe au niveau du rapport à l'écrit :

pour les premiers (Bible et Evangiles), l'inspiration jaillissante, la source prophétique, doit être filtrée, mise en question et l'écriture est le moyen de fixation permettant comparaison et filtration. Le résultat est une élévation qui rétrécit le champ des possibles à la manière de la pyramide à l'endroit ;
pour le second (Coran), le verbe prophétique doit être intégralement respecté, l'écriture n'a qu'un rôle de fixation de la totalité de la source jaillissante. Le résultat est une ouverture totale du champ des possibles, restant au niveau de l'expression première.

La musique montre la complémentarité de ces formes d'esprit opposées et le très grand intérêt qu'il y a à les relier, la destruction-transformation respectueuse métamorphosant la composition-interprétation et offrant une nouvelle base de construction pour une autre composition-interprétation, laquelle devient l'objet d'une nouvelle destruction-transformation respectueuse, sur laquelle la composition-interprétation reconstruira, et ainsi de suite... Le résultat, au bout de quatre cycles de composition-interprétation / destruction-transformation respectueuse, c'est une pyramide inversée, où la lumière s'ouvre en s'élevant ou s'élève en s'ouvrant (cf. pyramide.htm), à l'inverse de ce qui se passe dans la pyramide compositionnelle de base, qui, elle, est à l'endroit.

Voilà pourquoi, Monsieur l'Artiste, voilà pourquoi, Monsieur le Ministre, du point de vue de l'évolution créatrice, je considère l'intégration de votre forme d'esprit à la nôtre comme une aberration stérilisante, où, nous comme vous, avons tout à perdre, quand, nous avons tout à gagner, vous comme nous, dans la coopération de nos forces spirituelles vives (coopérant à l'Institut National des Arts de Dakar de 1972 à 1978, j'y disais déjà que notre coopération française en Afrique devait être équilibrée par une coopération africaine en France).




Monsieur l'Artiste, Monsieur le Ministre, confirmant ce que je viens d'écrire, vous trouverez dans le présent site, notamment :

la page "Chromophonie Scriptorale", préfacée par le Président Léopold Sédar Senghor, et les 60 tableaux dépendants avec leur interprétation poétique, par lesquels Yochk'o Seffer, improvisateur-compositeur-peintre d'origine hongroise, m'a permis de voir ce que j'entendais dans la relation composition-interprétation / destruction-transformation respectueuse, une interprétation montre comment cela me permit d'arriver au schéma de la pyramide inversée, ce qui est repris en pyramide ;
la page 5eme_republique vous permet d'entrer dans une autre suite de fichiers, montrant la relation de ces mêmes formes d'esprit, en politique, dans l'évolution de la Vème République, avec deux axes majeurs : l'élévation de la composition-interprétation gaulliste et l'élargissement de la destruction-transformation respectueuse mitterrandienne ;
la page Muhammad caricaturé, vous donne en muhammad_caricature.htm#pro mon credo de chrétien et d'interprète, à deux étages :

religieux : la foi dans la grande valeur au moins symbolique de la Résurrection du Verbe incarné de Dieu crucifié, la crucifixion étant le mode de fixation adapté au phénomène de l'incarnation verbale ;
laïque : la foi dans la résurrection élévatrice, vérifiée quotidiennement, du verbe simplement humain composé et fixé part l'écriture, lorsqu'on le lit et qu'on l'interprète, comme vous-même, Monsieur l'Artiste et Monsieur le Ministre, allez faire vivre ce texte en le lisant et en l'interprétant ;

les pages introduites par "le Tragique chez Ionesco", rédigées pour la plupart en 1971 ; elles furent au départ de ma recherche scriptorale et montrent comment on peut passer à côté de la lumière en voulant la posséder... l'in-té-grer !!!
restent les pages consacrées aux signes, introduites par De Rennes-le-Château & carré Sator à "Rennes-Thabor" ; croyez-vous aux signes Monsieur l'Artiste, croyez-vous aux signes, Monsieur le Ministre ? pour ma part, je n'ai rien à envier à Jeanne d'Arc sur ce sujet... Mais, plutôt que, précisément, de jouer les Jeanne d'Arc, et de me présenter comme le très probable Chyren annoncé par les prophètes (encore eux !), j'ai préféré me défaire de ces signes sur un double de moi-même que j'ai appelé Y, et regarder ce qui arrivait à ce dernier : ou les signes se révèlent exacts ou exactement interprétés, auquel cas il faudra en tirer les conclusions qui s'imposent, ou c'est le contraire, auquel cas cela pourra être une excellente matière à réflexion pour qui en voit partout.




Voici donc
pourquoi,
avec vous, Monsieur l'Artiste,
avec vous, Monsieur le Ministre,
je dis



(Vive la France des couleurs)
et j'ajoute :
de toutes les couleurs,
la sienne y compris,
qu'elle doit s'attacher
à trouver et à valoriser,
car, là seulement, se trouvent
notre richesse et notre puissance communes.

Et maintenant


(musique :
Solo peulh, adaptation : Alain Bouhey)


ANNEXE I
"Gérer laïquement son héritage spirituel"

retour à la lettre ouverte


"Gérer laïquement son héritage spirituel", c'est trouver la valeur symbolique de cet héritage, correspondant à une façon fondamentale de vivre, que ce soit dans la religion ou en dehors. Ainsi :

l'Eglise enseigne que Jésus est le Verbe de Dieu incarné, mort fixé sur la croix, et ressuscité de cette crucifixion ;
toute personne même athée, chrétienne d'origine ou non, mais à la forme d'esprit de composition-interprétation, peut reconnaître la grande valeur symbolique de cette épreuve, en considérant que la crucifixion est le mode de fixation adapté au phénomène de l'incarnation du Verbe de Dieu, mode de fixation correspondant à l'écriture pour le verbe non incarné de l'homme. C'est-à-dire que toute personne, même athée, à la forme d'esprit de composition-interprétation peut reconnaître que l'écriture a un pouvoir d'épreuve pour la parole humaine (comme la crucifixion pour le Verbe divin), épreuve permettant d'en éliminer les contradictions, ce qui l'élève en la faisant revivre purifiée (l'Ascension du Corps glorieux du Christ ressuscité).

J'ai d'ailleurs eu la surprise de trouver dans un évangile apocryphe datant des premiers siècles de notre ère, l'Evangile de Vérité, parlant du Livre vivant des Vivants "écrit dans la Pensée et l'Intelligence du Père" que Jésus en croix avait "revêtu ce Livre-là" :

"C'est pourquoi est apparu Jésus, il a revêtu ce Livre-là. Il fut cloué à un bois ; il inscrivit la disposition du Père sur la Croix. Ô le grand enseignement ! Jusqu'à la mort il s'est humilié, et la vie (éternelle) le revêt. Après s'être dépouillé des haillons périssables, il se revêtit de l'Incorruptibilité, ce que personne ne peut lui enlever..."
( "Les Evangiles apocryphes", Ed. Retz, p. 172).
Parallèlement, les personnes à la forme d'esprit de destruction-transformation plus ou moins respectueuse n'admettent pas que l'on change un iota au premier jet de leur production, qu'il soit fixé par l'écriture, l'enregistrement du son, la photo, le film... sous le prétexte que cela lui enlèverait du feeling, de la vie. Ceux-là, même athées, peuvent tout à fait reconnaître la valeur de l'enseignement de Muhammad, refusant que l'écriture ait un quelconque pouvoir filtrant élévateur sur le verbe prophétique inspiré par Allah, et ramenant les croyants à la terre, qu'il leur fait toucher du front dans la prière.

Remarquons au passage que l'on n'a pas nécessairement la forme d'esprit de la civilisation dans laquelle on naît, ce qui explique les différents courants qui s'y forment. Il n'en reste pas moins que le rapport que chacun de nous a avec l'écriture et, plus largement, avec le "script" tel que défini en Scriptoral :
("Script": toute forme ou formulation del'"oral" qu'il fixe ;
"oral" : lumière originelle,
telle que tout mot formulé oralement,
soit-il YHVH, Est déjà un "script" qui la dénature).
est déterminant pour révéler le camp auquel chacun de nous appartient dans l'humanité. Et, ce qui est fabuleux, c'est que la musique révèle que ces deux "camps" peuvent être complémentaires par-delà leur opposition.
retour à la lettre ouverte

ANNEXE II
CREATION INTEGRATION

(Extrait d'un article paru dans "le Saxophone" de novembre 1991)
retour à la lettre ouverte

"L'INTEGRATION CET INTEGRISME

"En effet, alors que seule, s'avère susceptible d'évolution la liaison entre les temps II (interprétation), III (destruction), IV (transformation) et le temps I (composition), on se heurte à la volonté de chacun d'eux de s'affirmer comme la seule vérité capable d'intégrer les autres. Ainsi, dans le microcosme musical, en s'inspirant des traditions orales et improvisées pour écrire, les compositeurs font disparaître les premières et réduisent les secondes, ils tendent, par ailleurs, à s'opposer à la liberté de leurs interprètes ; les improvisateurs, quant à eux, limitent la composition à une fixation de jaillissement spontané, cherchent à prendre toute la place de la tradition orale qu'ils estiment dépasser, et regrettent que les interprètes ne soient pas des improvisateurs en les poussant dans leur voie, les interprètes ne sont pas en reste lorsqu'ils se servent des oeuvres des compositeurs comme d'un support de leur expression personnelle, et lorsqu'ils écrivent des improvisations pour les interpréter, avec le secret espoir de les jouer mieux qu'au moment de leur premier jet. Les conservatoires, lieux conservateurs par excellence de l'interprétation, pensent pouvoir intégrer l'enseignement de l'improvisation et du jazz... Ce qui se passe au niveau musical, a, bien sûr, son correspondant au niveau socio-culturel, où le terme d'intégration est officialisé par un ministère, et sur le plan religieux où la volonté totale d'intégration de la vie dans une doctrine devient intégrisme. La victime majeure de toutes ces volontés individualistes de puissance, c'est la création, c'est à dire précisément la vie. La solution est d'une simplicité apparemment déconcertante : on ne parle que d'elle, elle s'appelle écoute et respect de l'autre, synthèse, coopération... Mais soumise à l'esprit d'intégration, chacun lui donne les limites de sa foi, et les élargir n'est pas si simple !"

 

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