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SZERKEZET I fut
terminée le 15.5.1981 et créée par le saxophoniste
Philippe Gisselmann, avant d'être jouée par le TRIO
SCRIPTORAL :
Carol
LIPKIND (pianiste interprète), Yochk'o
SEFFER (pianiste improvisateur) et votre
serviteur (au saxophone alto).
LA CADENCE
Cette sonate présente,
en effet, la particularité de nécessiter deux pianistes
différents : l'un interprète pour les mouvements 1-2-4,
et l'autre improvisateur, pour la Cadence, qui peut toutefois être
jouée aussi par le saxophone seul.
Une troisième possibilité est même envisagée
pour cette cadence dans la version éditée de l'oeuvre
qui est en préparation : saxophone et CD, avec partie improvisée
enregistrée, et repères adaptés pour la partie
de saxophone.
Dans le présent enregistrement, cette cadence est dans ses
quatre cinquièmes interprétée par le saxophoniste,
la partie de saxophone étant écrite dans ces proportions,
et improvisée par le pianiste en totalité, et par
le saxophoniste pour un cinquième. De toutes façons,
que ce dernier interprète ou improvise, il est emmené
sur le terrain de l'improvisateur, qui privilégie le "feeling"
sur l'exactitude de l'exécution de l'écriture. Une
"faute", une note craquée, n'en est pas une si
elle est vivante et significative, bien qu'elle contredise l'écriture.
Et là, l'interprète doit défendre sa conception,
d'où le "bonus" de cette page.
C'est
une excellente illustration pour la différence signalée
en bien des endroits dans ce site, entre la forme d'esprit de composition-interprétation,
sans cesse remettant en question et filtrant son inspiration première,
jusqu'à arriver au sommet de la pyramide, son point de perfection,
où elle disparaît et donc meurt, et la forme d'esprit
d'improvisation, refusant la filtration au profit du bouillonnement
et du foisonnement de vie du premier jet, cf. Pyramide, Utopie ?, Intégration
?, etc...
etc...
IMPROVISATEUR / INTERPRETE
DE LA RECHERCHE DU JUSTE EQUILIBRE
Cela signifie
que, pour l'enregistrement, il doit y avoir un compromis
entre l'interprète et l'improvisateur nécessitant
un mode de prise de son adapté. Par exemple
: les deux musiciens se voient à travers la
vitre de deux studios différents et s'entendent
au casque, ce qui permet à l'improvisateur
de garder son premier jet, et à l'interprète
de refaire des phrasés défectueux. Chacun
y trouve alors son compte.
Par contre, les deux versions enregistrées
ici de la cadence sont des premiers jets pour les
deux parties, la première a été
retenue, à la différence de la seconde,
peut-être meilleure du côté du
feeling, mais plus défectueuse du côté
de la réalisation du texte, pour votre serviteur
qui l'a éliminée, n'y trouvant pas le
minimum de son compte. Il la donne seulement en bonus,
pour étayer son propos.
Le premier enregistrement
de SZERKEZET I par le TRIO SCRIPTORAL eut lieu en
1988, sur le disque-manifeste vinyle "LA VOIE SCRIPTORALE",
auto-édité par votre serviteur :
Szerkezet, c'est-à-dire "emboîtement",
une sonate
née de rêves obsédants
de serpents passant à travers des anneaux.
AUTO-EDITION
ALAIN BOUHEY mailto:abouhey@wanadoo.fr
Disque 33 tours 30 cm. livret 16 pages, avec Manifeste
du Scriptoral.
L'écriture
de cette sonate "nage", comme le dit son compositeur,
entre celle de BARTOK, son père spirituel, et celle
de MESSIAEN qu'il aime particulièrement, avec un "Feeling"
de jazz, à la COLTRANE
:
"Un
type unique, fabuleux,
sa foi en l'univers et en Dieu lui a donné une énergie
fondamentale,
avec laquelle il a consacré sa vie à devenir
le meilleur saxophoniste du monde.
Et il y est arrivé !"
(Yochk'o SEFFER, bulletin de l'ASSAFRA
n° 26, avril 1985).
COLTRANE ET BARTOK
"En ce qui concerne
Coltrane, je le relie à Bela BARTOK. En plus de sa technique
époustouflante, il a fait des substitutions d'accords originales,
et a découvert par les indous le travail des seize modes synthétiques
et des quartes parallèles. Il a assimilé toute l'harmonie
possible. Quoique tu écoutes chez lui c'est fait élégamment,
pas une note n'est en dehors de l'harmonie. Il faut savoir que celle-ci
forme un cycle allant de do à do. A partir de cinq ou six situations,
tu connais tout en un an et ne peux rien inventer. Coltrane, c'est
trop bien !
"Comme Bartok (qui a transcrit six mille morceaux), il s'est
beaucoup intéressé à la musique ethnique. Il
aimait le deuxième concerto de violon de BARTOK et le travaillait
au saxophone. C'est d'ailleurs en cherchant à jouer sur son
instrument les plus difficiles parties de violon, qu'il a acquis sa
redoutable technique. On ne peut pas faire plus avec le saxophone
ténor. Bien que ce soit un géant que j'aime profondément,
je ne joue pas comme lui, quelque chose m'empêche de m'épanouir
la-dedans. Peut-être parce que je ne suis pas un copieur, ce
qui est aussi une force." (Yochk'o
SEFFER, bulletin de l'ASSAFRA n° 26, avril 1985).
"FEELING"
!
Vous avez dit
"FEELING" ?...
LE "FEELING"
"Le "Feeling",
c'est naturel, il n'y a pas de musique qui s'en passe. Regarde comme
il est énorme chez les tziganes hongrois. Toute l'oeuvre de
Bela BARTOK en bave. Imagine que tu joues avec un batteur, et, d'un
coup, avec tes phrasés, tes accents, tu te sens léger
comme un oiseau, tellement le batteur te pousse à phraser au-dessus
du tempo. C'est magique, inexplicable, et pourtant ce serait bien
de le définir, pour que les jeunes musiciens classiques puissent
l'attraper et le proposer à travers leur travail d'interprète.
En fait, c'est un sentiment de bouillonnement intérieur, grâce
à un phénomène extérieur de tempo. Il
est amené par la bonne mise en place, qu'elle soit anticipée,
en arrière du temps... la compréhension du tempo peut-être
tellement différente selon les musiciens, même chez les
interprètes classiques !... STERN, PERLMAN, ZUCKERMANN, OISTRAKH
créent le "feeling" par l'énergie qu'ils balancent
à travers leur jeu. La musique doit vivre ! A quoi sert une
musique morte ?..." (Yochk'o
SEFFER, bulletin de l'ASSAFRA n° 26, avril 1985).
SON COMPOSITEUR
/ IMPROVISATEUR,
MUSICIEN, PEINTRE, SCULPTEUR Retour
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Yochk'o SEFFER est né
à Miskolk, deuxième ville de Hongrie, très
proche de la frontière russe. Son grand-père y était
clarinette solo à l'opéra, et son père était
également clarinettiste. A six ans, il entre au conservatoire,
et débute par le piano, que tout musicien doit obligatoirement
étudier, pour commencer, en Hongrie.
"En 1956, à seize ans, au moment de la révolution
avec les russes. On m'a donné la possibilité
d'aller au Canada, en France, en Amérique, en Australie.
J'ai choisi la France. A huit ans, j'avais dessiné
sur l'Atlas l'endroit où je voulais vivre : Paris...
"(...)
"J'ai appris le saxophone à Paris avec Marcel
JOSSE (un an) puis Marcel MULE, au C.N.S.M., où
je suis resté deux ans. Il m'aurait fallu au moins
une année supplémentaire, Marcel MULE voulait
que je reste. C'est un homme fantastique, généreux,
formidable. Il m'a beaucoup appris (...)
"Mais j'avais plein d'affaires dans la variété,
ça bougeait. Je jouais surtout du "cubain"
dans les boîtes de nuit. A cette époque,
je n'aimais pas faire cela, mais rien n'est jamais négatif.
J'ai beaucoup appris sur le tempo et la sonorité.
En fait, aussitôt arrivé à Paris,
j'avais acheté un électrophone, et mon premier
disque était de Miles DAVIS, ce n'était
pas du classique ! Il y a une constante locomotive dans
ma vie : l'imagination." (Yochk'o
SEFFER, bulletin de l'ASSAFRA n° 26, avril 1985).
Il se présente ensuite aux Beaux-Arts :
"Je peins des toiles figuratives se décomposant
dans une abstraction géométrique."
(Id.),
(cf. chromophonie_scriptorale.htm).
Yochk'o SEFFER participe aux groupes MAGMA, PERCEPTION, ZAO, puis
élabore son propre concept la NEFFESH MUSIC, MUSIQUE DE L'AME,
c'est à ce moment, vers 1982 qu'il rencontre votre serviteur,
et collabore à SCRIPTORAL, recherche de synthèse de
l'écriture et de l'improvisation, à travers celle
de l'esprit magyar tzigane, du jazz et de la musique contemporaine,
et, plus largement, synthèse de la musique et des arts plastiques,
avec ses sculptophonies : des sculptures sonores.
Avec Yochk'o SEFFER,
Carol LIPKIND, pianiste américaine vivant à Paris
et votre serviteur, à l'origine de la recherche Scriptorale,
et professeur à Rennes (CNR) et Paris (Conservatoire Francis
Poulenc). En savoir plus.