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XXII.
L'actualité française et internationale par la rédaction d'Europe 1 - Politique, culture, faits divers, économie, médias.

XXII.- EUROPE 1 : NICOLAS POINCARE –  LE CLUB DE LA PRESSE –
SOAZIG QUEMENER, SERGE JULY > PASCAL BRUCKNER
02.02.2017



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Abouhey - le 08/02/2017 à 14H 35

JUDÉO-CHRISTIANO / ISLAM
NOUVELLE THÉOLOGIE
EN CIVILISATION « SCRIPTORALE »
(*)


Pascal Bruckner distingue l’existence de deux gauches : d’un côté, une gauche républicaine et laïque (celle de Manuel Valls), de l’autre, une gauche et une extrême gauche islamo-gauchistes multiculturalistes, qui sont contre l’universalisme impérialiste français. Pour ne pas nier la culture islamique, elles veulent permettre aux musulmans de suivre d’autres lois que les nôtres, au risque d’une partition explosive du pays. Reconnaissant à l’islam un potentiel révolutionnaire, elles acceptent (à l’exception de Force Ouvrière) l’idée d’une alliance avec les musulmans, dont elles approuvent la radicalité, en estimant qu’il faut la réorienter de la religion vers la révolution prolétarienne.
Pascal Bruckner remarque, en outre, que les terroristes sont des gens éduqués, dont les motifs religieux ne sont pas échangeables contre d’autres, et que, plus ils sont éduqués, plus ils aspirent à se faire tuer en faisant exploser un maximum de gens. Il estime, par conséquent, que le problème est davantage culturel et religieux que sociologique et économique (28 % des jeunes musulmans français souhaitent instaurer la charia) et est très intéressé par l’approche du doyen de la faculté de droit du Qatar, pour qui il faut surtout changer de théologie.

Bien des éléments de cet interview peuvent être envisagés d’une façon beaucoup plus positive :

  • le multiculturalisme ? Oui, à condition de le dépasser, en allant vers une SYMBIOSE des cultures en présence. Cette thèse date de 1930. Léopold Sédar Senghor en fait le centre de sa préface à l’Exposition « Chromophonie Scriptorale » (Paris, Discothèque des Halles, 1991), où il écrit :
    « C'est dans les années 1930 que les professeurs de l'Institut d'Ethnologie de Paris, et d'abord Paul Rivet, ont commencé de développer la thèse de la symbiose culturelle. Selon cette thèse, les premières et les plus grandes civilisations humaines sont nées de symbioses biologiques et culturelles. Et de citer les civilisations égyptienne et indienne. auxquelles j'ajoute, en la soulignant, la civilisation grecque.
    C'est à partir donc de la Révolution de 1889, avec Henri Bergson et Paul Claudel, que la raison intuitive et la sensibilité ont retrouvé les places qu'elles avaient dans la civilisation grecque, comme, au demeurant, dans les civilisations égyptienne et indienne. C'est grâce à cette Révolution de 1889 qu'au XXe siècle, les valeurs de la Négritude ont commencé de féconder la Civilisation de l'Universel qui s'élabore sous nos yeux. »
  • L’universalisme français ? Oui, à condition qu’il ne soit pas impérialiste, mais fondé sur cette recherche de symbiose.
  • Partition explosive ? Non.
  • Potentiel révolutionnaire de l’islam ? Très intéressant, à condition qu’il soit pacifique dans le RESPECT d’autrui.
  • Réorientation de religion vers économie et sociologie ? Non, mais établissement d’un pont religion-laïcité.
  • Problème davantage culturel et religieux que sociologique et économique ? Oui.
  • Changer de théologie ? Oui, en allant vers une théologie judéo-christiano / islamique reliée aux autres religions et notamment à la trimurti indoue, ainsi qu’au monde laïque.
Le problème devient alors de savoir comment cette symbiose multiculturelle, aussi révolutionnaire que pacifique et respectueuse d’autrui est possible. Une réponse est proposée par cette même exposition « Chromophonie Scriptorale », préfacée par Léopold Sédar Senghor, à travers musique et peinture qui font correspondre : aux domaines religieux
  1. du judéo-christiano / islam (cf. Lettre ouverte à Frédéric Lenoir et Marie Drucker sur "Dieu"),
  2. et de la trimurti indoue (Brahma, le Compositeur – Vishnu, le Parfait Interprète / Shiva, le destructeur-transformateur (id.).

Dans cette configuration-là, la civilisation judéo-chrétienne ne doit pas disparaître, elle doit être complétée par la civilisation islamique, en reconnaissant (enfin !) qu’elle lui est complémentaire, pour donner la civilisation judéo-christiano / islamique, s’inscrivant dans un tout laïco-religieux, qui pourrait avoir pour nom, celui de civilisation « scriptorale », car fondée sur le rapport des formes d’esprit de composition–interprétation et de destruction-transformation improvisatrice respectueuse, où la musique serait le terrain d’expérimentation de ce rapport de formes d’esprit. Cette valeur nouvelle, la destruction-transformation improvisatrice respectueuse, est véhiculée par l’islam depuis le VIIème siècle, mais ne peut être reconnue que maintenant, grâce aux prestations radicales de certains improvisateurs de jazz contemporain, qui permettent, à terme, d’inverser la pyramide du pouvoir créateur, comme le montrent des créations récentes. En fait, l’improvisateur qui détruit et transforme respectueusement Bach, ne touche en rien à Bach, ce qu’il détruit et transforme, c’est l’idée qu’il s’en fait, ce qui peut être assimilé au vrai Djihad, par lequel le vrai djihadiste lapide, non pas la femme adultère, mais son propre désir de lapidation, mutile et décapite, non pas autrui, mais son propre désir de le mutiler, de le décapiter. Ce faisant, il se découvre lui-même, renaît à lui-même. C’est pourquoi, qualifier de djihadistes les terroristes  insulte ce combat contre les pires des pulsions égocentriques que peut être le djihad, c’est faire le jeu des terroristes, comme ne pas reconnaître la valeur de la destruction-transformation respectueuse, c’est ouvrir la boîte de Pandore des destructions-transformations irrespectueuses, celles des terroristes, qui s’attaquent de la pire manière à la vie d’autrui au lieu de s’attaquer à eux-mêmes.
Dans l’islam, la destruction-transformation respectueuse est particulièrement évidente dans la façon dont le Coran se situe par rapport à la Bible et aux Evangiles sur le point crucial des Pâques juive et chrétienne : Pour le Coran, Moïse n’a pas amené les hébreux en Terre Promise et Jésus n’est pas ressuscité (DESTRUCTION), Moïse a renvoyé les hébreux en Egypte et Jésus a été remplacé sur la croix (TRANSFORMATION). Toutefois, pour le Coran, la Bible hébraïque et les Evangiles chrétiens, doivent être placés sur le même plan que le Coran, bien que ce dernier les contredise (RESPECT). Ces contradictions sont si peu évidentes, que Mohammed ARKOUN, lui-même, rédacteur de la préface du Coran aux Editions Flammarion, en 1970, les signalant, décide, p. 45, de ne plus relever les suivantes, déclarant que Muhammad « refait à son gré l’histoire du Peuple de Dieu ». Or, ce sont précisément ces contradictions qui font toute la modernité de la spiritualité islamique et tout son intérêt pour la composition-interprétation laïque et judéo-chrétienne qui fonctionne en élévation, car, par descente-remontée, elle leur apporte l’ouverture.

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(*) "Scriptoral" exprime le double rapport, existant, d'une part, entre l'énergie-lumière de l'inspiration (ici "l'oral") et la réalisation matérielle qu'elle engendre (ici, le "script") et, d'autre part, entre les deux façons de traiter cette création : par l'interprétation ou par l'improvisation radicale, c'est-à-dire la destruction-transformation respectueuse, non pas de cette réalisation matérielle, mais de l'idée que l'on s'en fait. Le processus "scriptoral" mené à son terme fait apparaître :

- 4 cycles créateurs de composition-interprétation / destruction-transformation respectueuse I-II / III-IV - V-VI / VII-VIII - IX-X / XI-XII - XIII-XIV / XV-XVI, correspondant, dans le cycle des saisons à étés-automnes / hivers-printemps ;
- 4 Arbres de Vie latéraux (les formes d’esprit de l’ÊTRE) : le premier de formation - composition-interprétation (printemps - été-automne : 0 [0 de l'écriture] - I-II), les 3 suivants de transformations - compositions-interprétations (printemps - étés-automnes : IV - V-VI ; VIII - IX-X ; XII - XIII-XIV) ;
- 1 ARBRE DE VIE CENTRAL (l’ÊTRE) : TRANSFORMATION↓↑SCRIPTORAL (XVI↓↑XVII) ;
- 4 destructions respectueuses (hivers : III ; VII ; XI ; XV) relient les 5 Arbres de Vie par descentes-retours à l'énergie/lumière de l'inspiration ;
- la 4ème TRANSFORMATION (XVI), transformation de synthèse, se retrouve en pyramide chutante suspendue au feu central et provoque l'apparition de "SCRIPTORAL" (XVII), la pyramide inversée, tendue par les 4 Arbres de Vie latéraux, où la lumière s'ouvre en s'élevant et s'élève en s'ouvrant,

une pyramide inversée qui pourrait bien correspondre à la Jérusalem Céleste de l'Apocalypse de Jean.
Voir les 8 vidéos des "17 Saisons" et "Chromophonie Scriptorale".




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