SOMMAIRE MUSIQUE 5eme REPUBLIQUE
Résolution optimale : 1920 pixels x 1080 pixels
     
   


(François Mitterrand)
DESTRUCTEUR
de l'esprit de l'aristocrate de Gaulle
par l'esprit d'ambivalence de gauche
en une double opposition
à de Gaulle et à lui-même

OPPOSITION A DE GAULLE
- "Conquérir le pouvoir"
-
"Préparer notre mort"

-
Détruire la forme d'esprit aristocratique gaulliste
OPPOSITION A LUI-MEME
- La charnière


 
 
 
OPPOSITION
A
DE GAULLE

"CONQUERIR LE POUVOIR"
(haut de page)

En 1958, il fallait, pour François Mitterrand,
"songer à conquérir le pouvoir" 10 ans après
(Mai 68 = plus fort coup porté au gaullisme).

Il attaque, en fait, dès 1965,
mettant le Général en ballottage
aux élections présidentielles,
et est élu le 10.5.1981
>>> 1958-1965 = 7 ans, 1965-1981 = 16 ans,
1958-1981 = 23 ans.

François Mitterrand est élu Président de la République française le 10 Mai 1981 (207ème anniversaire du 10 Mai 1774 où Louis XVI - un an, un mois et un jour avant son sacre - succède à Louis XV).
Il réalise donc, ce jour-là, le premier des deux objectifs qu'il annonça à Roland Dumas en 1958, lui disant :

"que de Gaulle va reprendre le pouvoir, mais que, dans dix ans, il faudra songer à le conquérir".


En réalité, il n'attendit pas dix ans pour cela, puisque, dès 1965, il se présente aux élections présidentielles contre Charles de Gaulle et le met en ballottage. Les dix années annoncées sont toutefois très intéressantes, puisqu'elles nous mènent en 1968, où la révolte étudiante de Mai constituera le plus sérieux coup porté au pouvoir du Général. La conquête du pouvoir par la gauche, dont l'esprit inspira cette révolte, aura donc nécessité seize ans, de 1965 à 1981, et treize, de 1968 à 198
1.


"PREPARER NOTRE MORT"
(haut de page)

Préparer "notre mort"
= préparer la mort de la Vème République :
cf. symbole de la pyramide du Louvre, forme du pouvoir gaulliste,
amenant à descendre en son souterrain pour y trouver la pyramide inversée
= forme du pouvoir à venir.


D.- Il restait alors à François Mitterrand à réaliser son second objectif, à la signification potentiellement double :

"(...) et à préparer notre mort.".


Y.- En effet, la phrase s'adressant à Roland Dumas laissait supposer que la mort indiquée était celle des deux interlocuteurs. Seulement, il se trouve que ceux-ci étaient des hommes politiques, dont le responsable de la prévision aura en charge, pour un double septennat, la présidence de l'état français. Ne pas envisager d'autre objectif de vie, dans la direction de cet état, que la "préparation de notre mort", ne peut que rejaillir sur lui, et préparer la France et les Français à la mort de la 5ème République, dont la Constitution, fut déjà présentée comme risquant une dérive monarchique, et conçue par un homme "du XIXème siècle" au "passé clos" (cf. "passionné de vie et de mort" dans Vie - MORT -VIE).
D.- En fait, puisque la mort de l'esprit gaulliste, c'est à dire de l'esprit originel de la Constitution de la Vème République, est actuellement inscrite dans les faits, tu estimes que, de même que la Croix de Lorraine pour Charles de Gaulle, les termes du second objectif mitterrandien ont une signification prophétique dépassant le sens qui leur fut sans doute donné au premier abord...
Y.- Oui, tout simplement, peut-être, parce que le Président socialiste pensant le gaullisme déjà mort, avait oublié qu'il vivait pourtant toujours dans sa République, qu'il faudrait amener, elle aussi, au stade où il voyait déjà son fondateur. Or, il se trouve qu'il était, par nature, l'homme rêvé pour cela, si l'on en croit J. Julliard ("Immobile à Grands Pas" (**)) :

"Cet homme qui avait tant de cordes à son arc n'a jamais su faire vibrer celle de l'avenir. Ce que les Français pleurent en lui, c'est le souvenir, tantôt poignant, tantôt berceur, de leur passé, un moment de leur histoire, de leur terre et de leurs morts ; ce qu'ils veulent continuer de faire à travers la figure symbolique de Mitterrand, c'est, comme dit le poète, d' "aimer ce que jamais on ne verra deux fois". "


D.- Es-tu d'accord avec cette idée d'absence de projet d'avenir, susceptible de faire vibrer les Français ?
Y.- Bien sûr que non, puisque le projet d'avenir, plus ou moins consciemment ou inconsciemment, est là depuis 1958 : "la préparation de notre mort" ! Qu'il ne nous ait pas fait vibrer, cela va de soi, pour qui n'y est pas... préparé ! comme le furent les Montaigne, Mozart et Mitterrand (trois M !), il était plutôt de nature à faire frissonner ceux qu'il ne réussit pas à anesthésier...
Nous verrons plus tard comment, à l'instar de "La Flûte Enchantée" de Mozart, ou de la démarche de Yochk'o Seffer dans "Chromophonie Scriptorale", la clôture mitterrandienne du passé gaulliste, représentée par la pyramide de surface du Louvre, est, en fait, une préparation de l'avenir, par une invitation de franc-maçon (cf. Mozart) et d'improvisateur (cf. Seffer), à descendre dans ce monument, symbole de la composition (la Constitution de la Vème République en est une), pour y chercher le savoir (c'est à dire, ainsi que me l'apprit "Chromophonie Scriptorale", la façon évolutive de gérer la lumineuse énergie nourricière, source de toute création). Nous verrons aussi vers quel genre de savoir cette clôture nous dirige, en se dirigeant elle-même vers la pyramide inversée souterraine du Louvre.
D.- Le problème est donc de savoir comment François Mitterrand a détruit l'esprit aristocratique de grandeur et de hauteur de la constitution gaulliste, esprit fondé sur le sens de l'honneur, et sens suffisamment ouvert pour permettre à un opposant tel que le Président socialiste de se tailler une place de choix dans la République de son adversaire.
Y.- C'est une destruction de l'intérieur, puisque François Mitterrand a exercé son pouvoir dans cette Constitution et grâce à elle, opérant un virage à 180° par rapport à Mendès-France, relativement à l'élection du Président de la République au suffrage universel, concoctée par le Général de Gaulle (Josette Alia, "Mendès-Mitterrand : Le Rendez-vous Manqué"(**)) :

"Dès ce moment, dira-t-il plus tard, j'ai su que je serais candidat."


DETRUIRE
LA FORME D'ESPRIT
ARISTOCRATIQUE GAULLISTE
(haut de page)

Destruction républicaine de la forme d'esprit aristocratique gaulliste :
Dérive monarchique de la présidence républicaine mitterrandienne
= preuve de la faiblesse républicaine de la constitution gaulliste,
et d'une faiblesse du sens de l'honneur de Charles de Gaulle.

"Grand ratage" des deux septennats mitterrandiens
(<<< absence de hauteur de vue)
François Mitterrand n'a rien vu venir :

effondrement du bloc de l'Est, du Mur de Berlin,
insignifiance de la France sous sa présidence
(Guerre du Golfe, règlement palestinien, crise yougoslave),
ralliement à l'économie de marché
avec Bernard Tapie pour dernière carte,

échec culturel - sauf les "grands chantiers" -,
faiblesse littéraire - sauf "Le coup d'Etat Permanent" -.
Points forts de ses deux septennats :
la durée,
la double cohabitation,
l'expression de l'ambivalence.


La première façon de s'opposer à Charles de Gaulle, Président de la République, c'était, évidemment de démontrer qu'il n'était pas républicain, que cette hauteur de vue qui le caractérisait était le fait de son appartenance aristocratique. Quelle meilleure façon de le prouver qu'en exerçant monarchiquement le pouvoir, tout en restant dans les limites accordées par la Constitution ? C'est Philippe Nourry ("L'Homme de son Propre Destin" (*)) qui remarque, critique :

"Jamais on n'aura vu détracteur plus sévère de la 5e République chausser avec plus de délectation les royales poulaines de son illustre prédécesseur ! ".


La contradiction, avec soi comme avec l'univers, est le moteur même de l'improvisation, et, être plus royaliste que le roi, fut sans doute la meilleure façon, pour François Mitterrand, de démontrer, par sa pratique-même du pouvoir, le risque de dérive monarchique qu'il avait dénoncé en 1964, dans "Le coup d'Etat Permanent", avec une puissance verbale, que, selon Jean-François Revel ("Le Style et le Talent" (*)), il ne réussira plus jamais à égaler ?

En parlant de son "règne", et en intitulant son article "Deux Rois pour une République" (**), Jean Lacouture ne dit pas autre chose que son confrère.















Une seconde forme d'opposition, beaucoup plus difficile à vivre, consistait tout simplement pour le nouveau président à gouverner le pays à sa façon improvisatrice : le résultat sera une France politiquement rabaissée par le fait de son manque de hauteur de vue, mais intellectuellement élargie par son ouverture limitée au dialogue et au respect des autres, de tous les autres, fussent-ils voyous ou criminels, ceux-là-mêmes qu'il avait vocation dedéfendre, par sa profession première d'avocat.
Le manque de hauteur de vue sera à l'origine de ce que Kosta Christitch ("Une Trace sans Marque" ) appelle le "grand ratage" de ses deux septennats, où il n'a rien vu venir de l'effondrement du bloc de l'est et du mur de Berlin :


"La politique étrangère a été le domaine de prédilection du Président de la République. Il fut le témoin des fantastiques évènements qui bouleversèrent tout l'est de l'Europe, mais ne parvint jamais, devant cette démesure de l'histoire à imposer son empreinte."


Concernant le rapport de la France à l'Europe, il a amoindri la position de notre pays, à l'image du rapport physique entre lui-même et le colossal Président allemand Helmut Kohl :

"Pourtant, sous la présidence Mitterrand, l'influence de la France a encore décliné. Insignifiante dans la Guerre du Golfe, absente du Levant à l'heure du règlement palestinien, elle avoue sa complète impuissance au début de la crise yougoslave. Mitterrand subit la volonté allemande..." (Id..(*))


Sur le plan économique, il se rallie à l'économie de marché, avec, pour dernière carte, Bernard Tapie.
Sur le plan culturel, qu'il affectionnait particulièrement, en dehors des grands chantiers, ses idées furent sans aboutissement. Il fit ainsi organiser trois congrès prestigieux :

"consacrant le rôle de la France et de François Mitterrand comme protecteurs de la création et de la pensée universelle (...) ces trois assemblées eurent en commun l'éclat prestigieux des participants et le vide abyssal des résultats de leurs travaux." (Id..(*))


D.- Et sur le plan littéraire, il n'aurait écrit, selon Jean-François Revel, qu'une oeuvre susceptible de rester comme texte : "Le Coup d'Etat Permanent" !...
Y.- Ce qui pourrait bien situer, chez lui, le lieu de l'étincelle géniale sur laquelle il fit sa carrière : la dérive monarchique imprimée par Charles de Gaulle à la Vème République, dérive à laquelle, bien loin de s'opposer, il a continué de contribuer.
L'accentuant, lui qui a incarné "en cinquante années d'histoire de France, toutes les contradictions, les déchirements, les ambiguïtés de ses compatriotes" (Laurent Joffrin, "Le Sphinx du 10 Mai" (**)), ne confirme-t-il pas, si la direction prise est la bonne, que cette République est l'antichambre d'une nouvelle forme de pouvoir ? Celle-ci devra faire la synthèse de l'élévation aristocratique gaulliste et de l'ouverture mitterrandienne, qui, pour être populaire, n'en fut pas moins, elle aussi, monarchique, deux "règnes républicains" ou "républiques monarchiques" indiquant que cette nouvelle forme de pouvoir, pourrait bien, quant à elle, être véritablement monarchique.

 


L'ouverture limitée au dialogue et au respect de tous les autres (coupables des crimes les plus odieux y compris - si ce n'est coupables d'abord -) a fait qu'il a réussi à :

durer sans casser pendant deux septennats, ce qui ne fut pas le cas du Général de Gaulle ;
cohabiter par deux fois, la seconde ayant été particulièrement réussie, ce qui donne un exemple de son sens de l'écoute de l'adversaire, dont l'un des nombreux scandales de son "règne", celui des écoutes téléphoniques, pourrait bien représenter l'inévitable revers symbolique de la médaille.
exprimer un nécessaire sens de la valeur de l'ambivalence et de la symbolique, qui s'est traduit par la réalisation de ses grands chantiers, dont les pyramides du Louvre, au moins, pourraient avoir une valeur prophétique du plus grand intérêt, ainsi que le confirme Scriptoral.




Par sa démonstration de possibilité constitutionnelle de dérive monarchique accentuée, à l'intérieur de la Vème République, François Mitterrand a souligné le dévoiement de la notion d'une République voulue par Charles de Gaulle, pourtant suprêmement animé par le sens de l'honneur et du respect de ses engagements. Du coup, ce sens en devient discutable et moins ferme et assuré dans la droiture qu'il n'y paraît au premier abord. C'est ce que montre Pyramide, où les deux premières pyramides de la composition-interprétation s'élèvent obliquement dans l'absolu, tout en étant perpendiculaires au sol, et non verticalement, comme la pyramide scriptorale, inversée de synthèse.
Par l'affaiblissement de la France, parfois réduite à l'insignifiance et à l'impuissance, sous les deux septennats du pouvoir mitterrandien, de même que par la destruction, dans notre nation de l'esprit de grandeur et du sens de l'honneur, François Mitterrand a bien tué le gaullisme en elle. Cela ne signifie pas qu'il l' a menée au néant, mais, au contraire, qu'il lui a ouvert la voie vers une mort du passé, source de vie résurrectionnelle à venir, dans la mesure où Charles de Gaulle n'étant pas toute vérité, François Mitterrand n'est pas tout mensonge, et où ils ont, tous deux une part de vérité, dont la synthèse sera salvatrice.
Dans ce cas, François Mitterrand aura définitivement clos en France l'idée de la nécessité d'une soumission libératrice au sens aristocratique de la grandeur et de l'honneur hérité de l'Ancien Régime, restauré au XIXème siècle, et ravivé, en 1945, à l'issue libératrice de la Seconde Guerre Mondiale par le fait de Charles de Gaulle, une guerre que, lui, Mitterrand, commença pourtant d'une façon bien peu glorieuse, à l'image toutefois de son pays, insoucieux des avertissements gaulliens qu'il tourna en dérision. Il a politiquement fait de cette idée le "passé clos" qu'il dénonçait dès 1971, en achevant intellectuellement l'oeuvre commencée physiquement par un autre avocat : Robespierre, l'homme de robe au coeur de pierre, cette "clôture du passé - préparation de notre mort" n'étant pas l'élimination de ce passé, mais une première phase de recherche de sa juste situation, après une fin n'ayant peut-être plus laissé à Charles de Gaulle junior d'autre solution que d'entrer au Front National, ne reconnaissant plus l'esprit de son grand-père dans le parti qui disait en core le représenter, le RPR avant son changement de nom en UMP le centrant désormais sur Jacques Chirac, actuel Président de notre Vème République, et précisément successeur de François Mitterrand.




OPPOSITION

A
LUI-MEME


LA CHARNIERE
(haut de page)

François Mitterrand est obligé par la maladie
de s'opposer à sa propre volonté de chef d'état
= à la volonté de l'état qu'il a formulée,
cette opposition = charnière
entre les phases destructrices et transformatrices de son improvisation :
exercice du pouvoir - exercice de la maladie et de la mort,
jusqu'au sentiment de "la plénitude du destin accompli" (***)


D.- Il te reste maintenant à aborder un aspect charnière particulièrement riche de la vie de ce Président.
Y.- Oui, la préparation de "sa-notre mort".

D.- Pourquoi ?
Y.- Parce que, s'agissant de sa vie privée, il aurait pu avoir toute liberté de manoeuvre dans la gestion de sa maladie, ce qui n'était pas le cas avec le pays qu'il présidait. Toutefois, il s'est lui-même supprimé cette liberté, par sa volonté de chef d'état de transparence totale sur sa santé.

A partir de là, il a donné à cette gestion une dimension publique et nationale, si bien que nous nous trouvons à la charnière des deux phases destructrice (exercice du pouvoir) et transformatrice (exercice de la maladie et de la mort) de son improvisation. C'est le centre du cercle du graphique "improvisation" de "Pyramide". Et le mensonge qu'il va cultiver sur ce sujet participe à la fois de la destruction de l'esprit gaulliste et de son sens de l'honneur, et de la transformation de la spiritualité française, en nous indiquant le lieu où se trouve la vérité de la Vème République, celui où il va avec le sentiment de "la plénitude du destin accompli" (***) : la mort.


Sa "préparation de "sa-notre mort"" m'a donné un excellent exemple de destruction transformatrice, passant par la lumière des ténèbres, pour y trouver une gestation en attente d'accouchement, au moment où je découvrais la possibilité d'une charnière régénératrice 20.3.1999 - 27.1.2000 - 5.12.2000 (cf. Interprétation > François Mitterrand...), en même temps que celle d'une résurrection annoncée pour "mil neuf cens nonante neuf sept mois" pour un "Roy d'Angolmois" dont il pourrait bien être l'un des prémices.

(*) Le Point, n° 1217 du 13 Janvier 1996, titrant "l'Enigme Mitterrand".
(**) Le Nouvel Observateur, n° 1627 du 11 Janvier 1996, titrant "1916-1996".
(***) "Ce que la Mort met au Monde", préface de François Mitterrand, au livre "La Mort Intime" de Marie de Hennezel (Editions Robert Laffont, 1995)..
 
^