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Et voici
l'improvisation aboutie :
plus de carrés, mais du sang,
qui,
sorti de son réservoir à nouveau gicle en liberté,
et
harmonieuses, des formes se répondant en elles-mêmes
dans les
échos d'une construction en
miroirs.
Elle s'étale, après plis
et replis, au travers d'une montée rose,
et jusque sur les
claires et vertes pelouses de ses bords,
pour en avant révéler la
tête d'un taureau affalé,
animal à la puissance tout à la
fois
brutale et fécondante :
Ainsi, lorsqu'après l'avoir saisi
par les naseaux,
Mithra le tua de son glaive,
naquirent de
ses
flancs,
moëlle,
sang et semence,
plantes salutaires, blé, vigne, bêtes
utiles...
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La force brutale
?
difforme, ténébreuse,
elle enflait l'improvisation
qui,
aveuglément, dressa l'improvisateur
contre l'image caricaturale et stéréotypée
du citoyen
en la rigidité de ses
principes engoncé.
Pour s'en libérer,
le peintre dut de ce
boursouflement saisir le sens, l'énergie vitale...
que (ô divine
association) dans son sang le taureau lègue à son vainqueur...
La
lumière alors des ténèbres jaillissant, la force se fit
fécondante
et lui dévoila, entre improvisation et
tauromachie,
l'analogie :
toutes deux trouvent la vie
dans
une sacrificielle mise à mort, raison profonde (?)
des sanglantes
éclaboussures balafrant tant de peintures.
C'est pourquoi la
tête de son taureau n'a pas de cornes,
mais d'un côté
seulement
une oreille impressionnante, signe précisément
de
puissance (après la vie !) de l'énergie... vitale,
et
essentiellement développée de l'autre, une ramure d'élan,
symbole
de résurrection,
car chaque année tombent et repoussent ses bois
d'un andouiller augmentés.
D'ailleurs, Hittites puis peuples des
steppes eurasiatiques
ne virent-ils pas dans le cerf le dieu
psycho-pompe
emmenant dans l'au-delà les âmes défuntes,
comme
il porte ici-même à la conscience claire
progressant dans la
connaissance de soi
la signification de cette forme,
oral
rayonnant du script :
Scriptoral ?
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