SOMMAIRE MUSIQUE

 

 

COOPERATION ET NON INTEGRATION
EN MUSIQUE

(concert scriptoral de Sannois, Théâtre Cyrano,
le 19.11.1991)


1.- TEMPS DES IMPROVISATEURS

« CHROMOPHONIE SCRIPTORALE » raconte à sa manière une histoire de la création en 7 temps : le premier temps fut celui des TRADITIONS ORALES. Puis, lorsqu’elles eurent pris forme, à la surface de la terre, un second temps vint avec l’écriture : celui de la COMPOSITION, Il fit des traditions orales les bases de pyramides, où l’on s’élève, certes, mais où la vie est enfermée et se rétrécit en montant, jusqu’à mourir au sommet. C’est alors, qu’en troisième lieu, sont intervenus les INTERPRETES. Cherchant le sens exact de la production des compositeurs, ils ont entrepris de la prolonger en la ressuscitant. L’histoire de notre concert commence juste après. Elle débute avec l’arrivée d’un quatrième temps : le temps des IMPROVISATEURS. Les improvisateurs refusent de se laisser enfermer dans la forme existante et le sens unique établi par les compositeurs – interprètes. Ils vont jusqu’à briser cette forme dans leur tête, passer à travers son trou noir et creuser sous leur pyramide, une anti-pyramide où ils trouvent, au centre de la création, la source d’inspiration. En prise directe sur la lumière originelle, ils la projettent, sous une autre forme et dans une autre direction vers la surface.

INTRO-JAZZ


musique à 00:01:25:18
Retour en haut de page

2.- IMPROVISATEURS - COMPOSITEURS

SZERKEZET I


Comme vous venez de l’entendre avec cette introduction jazzistique, qui a amené la sonate « Szerkezet », les improvisateurs sont donc une nouvelle sorte de compositeurs. Ce ne sont pas des compositeurs élaborateurs qui construisent en hauteur, mais des compositeurs qui improvisent avec un stylo. Ils s’étendent horizontalement en fixant le premier jet de leur inspiration, dans toute sa spontanéité. Peu leur importe ses incohérences, ses contradictions, seul compte pour eux la puissance de la vie, du sentiment, de ce qu’ils appellent le « feeling ». Ils développent, à la surface de la terre et dans une autre direction, une nouvelle forme de tradition orale, qui pense remplacer la première, celle qui ne connaît pas l’écriture. Ainsi, il y a dans la bande d’accompagnement de « Trablabalaphonie », notre prochain morceau, des balafongs et des tams-tams africains, sur lesquels devaient jouer des balafongs en direct, mais l’improvisateur a tellement rempli l’espace musical de ses sculptures sonores, qu’il reste à peine la place d’un saxophoniste interprète.

TRABLABALAPHONIE


musique à 00:01:18:05
Retour en haut de page

3.- SYNTHESE SCRIPTORALE

Après « Trablabalaphonie », le moment était venu de nous rappeler l’existence des autres compositeurs : les élaborateurs, ceux qui construisent en hauteur, et de leur demander s’ils ne seraient pas intéressés pour écrire une œuvre s’inspirant des révélations de « Chromophonie Scriptorale », œuvre qui entrerait dans un cinquième temps, celui de la composition-interprétation sur improvisation, et qui en inaugurerait même un sixième, celui de la SYNTHESE, réunissant à la fois tradition orale, interprétation et improvisation. C’est la question qui fut posée au compositeur Jean-Marie Colin et vous allez assister à la création de sa réponse : « Saxaf ». Nous remercions, au passage, Jean-Marie Colin, d’avoir bien voulu nous faire l’honneur et l’amitié d’être ce soir aux commandes de la sonorisation. « Saxaf » est pour trois balafongs, un saxophone soprano interprété, un saxophone improvisé, qui, ce soir, se métamorphosera en contrebasse, et bande magnétique ou synthétiseurs automatisés. Les balafongs de notre concert sont camerounais. Ce sont des sortes de xylophones accordés dans la langue de leur ethnie, qui est l’éwondo, et non selon notre système tempéré. Car, en jouant, les musiciens se parlent et se transmettent des messages, là, où nous n’entendons que musique. En plus, ils chanteront en éwondo. Les instruments africains et nos instruments européens ne sont donc accordés que parce que Jean-Marie Colin a trouvé un accord général englobant nos désaccords particuliers. En effet, « Saxaf » n’est pas une œuvre d’INTEGRATION mais de COOPERATION CREATRICE.  L’intégration, qui se pratique couramment dans ce domaine, consiste à accorder ces balafongs à sept notes dans notre système abstrait, ce qui les enferme dans une seule de nos gammes, quand nous pouvons en jouer des centaines, parce que nos instruments ont douze notes. L’intégration dénature donc, ici, la tradition orale et l’appauvrit, sans nous enrichir. C’est pourquoi, nous avons opté pour la coopération créatrice, qui est fondée sur une volonté de respect des authenticités, dans une recherche d’équilibre et d’enrichissement mutuel.

SAXAF

musique à 00:02:16:11
Retour en haut de page

4.- NOUVELLES CONTREES

Notre improvisateur ne voudrait pas vous quitter sans avoir défriché de nouvelles contrées, susceptibles d’inspirer de nouvelles synthèses. Voici donc, à sa manière, tout d’abord carnassière et destructrice, mais ensuite transformatrice et recréatrice « Angélique Fixation » pour saxophone soprano interprété, quatuor de sculptophonies et saxophone basse improvisés, batterie et bande magnétique.

ANGELIQUE FIXATION

Retour en haut de page


Ce site respecte le droit d'auteur. Tous les droits des auteurs des oeuvres protégées reproduites et communiquées sur ce site, sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation des oeuvres autres que la reproduction et la consultation individuelles et privées sont interdites.