
Abouhey - le 06/04/2015 à 17h38
Monseigneur Ribadeau-Dumas déclare que la jeune génération est sensible à la fête de Pâques, commémorant la Résurrection du Christ, car c’est la fête de la vie et de l’amour, plus forts que la mort et la haine. Mais Pâques pourrait aller beaucoup plus loin : ce pourrait être une fête extraordinaire, l'occasion de créer un pont entre religion et laïcité, où se reconnaissent chrétiens, autres croyants et incroyants, si, à la résurrection du Verbe divin incarné et fixé par la crucifixion, qu’est Jésus pour les chrétiens, on fait correspondre la résurrection du verbe humain non incarné et fixé par l'écriture. Autrement dit, pour les non chrétiens, la Résurrection de Jésus peut être le symbole de la résurrection de tout ce que l'écriture fixe depuis des siècles et des millénaires, quand on le lit et l’interprète, et c'est, pour les chrétiens, la Résurrection réelle de Jésus (la crucifixion étant la forme d'écriture adaptée au phénomène de l'incarnation du Verbe divin). On est tellement plongé dans le bain de l'écriture et de tout ce qu'elle a apporté, qu'on ne se rend pas compte de ce qu'on lui doit, et qu'on ne pense pas à lui rendre l'hommage qu'elle mérite. Que serions-nous sans elle et tous ses dérivés (fixation de l'image, du mouvement, du son etc… etc… qui font revivre le monde ?) Si un enfant de maternelle interrogé sur ce qu’est Pâques, répond que c’est la fête de la résurrection de Jésus, son enseignant lui répond actuellement que, cela, on peut le dire à la maison, pas à l’école !... Il n’a donc pas le droit de dire ce qui, pourtant, est. En fait, tant que chacun restera enfermé dans sa bulle, les laïques, d'un côté, les religieux, de l'autre, le fossé continuera de se creuser et de nous mener dans le mur des intégrismes, alors qu'il y a une façon de voir les choses qui peut tout arranger… et transformer le monde.