
Abouhey - le 17/02/2015 à 18h43
Emission très intéressante qui commence, enfin, à toucher au fond du problème : entre judéo-christianisme et islam, y a-t-il opposition ou seulement différence ? Vos trois invités ont manifestement peur du mot "opposition" et lui préfèrent celui de "différence". Ils ont tort, car ils paraissent ignorer qu'il existe une opposition et même une destruction-transformation qui peut-être respectueuse, et qui est même indispensable à l'évolution créatrice. Elle se trouve dans le monde laïque dans les formes d'esprit de composition-interprétation / destruction transformation improvisatrice respectueuse et a sa correspondance dans les domaines religieux, tels que : - la trimourti indoue Brahma le compositeur - Vishnu le Parfait interprète / Shiva le Destructeur-Transformateur, - notre triple monothéisme : le judaïsme compositeur qui filtre, met en question le verbe spontané des prophètes - le christianisme, dont le Nouveau Testament se présente comme la parfaite Interprétation de l'Ancien / l'Islam destructeur-transformateur des pâques juive et chrétiennes, tout en demandant le total respect de la Bible et des Evangiles. L'attitude d'Allah dans le Coran correspond exactement à celle de l'improvisateur, qui improvisant sur une oeuvre de Bach, par exemple, peut totalement la détruire et transformer, sans l'empêcher d'exister, au contraire, car ce à quoi il s'est opposé, ce n'est pas à l'original, mais à une copie qu'il s'est appropriée, à l'idée qu'il s'en fait, lui-même, à la limite. Et ceci correspond au bon jihad : la lutte contre soi-même, à l'opposé du mauvais : la lutte contre les autres. Le résultat, c'est une co-existence : celle de l'oeuvre de Bach et de l'improvisation qui la détruit et transforme. La musique s'est EN-RI-CHIE. Remarquez que cette façon de voir crée un lien entre laïcité et religions, puisque ce sont les mêmes formes d'esprit qui y sont en oeuvre. Entre la foi en Dieu et la laïcité athée, il n'y a plus qu'une différence de degré, pas de nature.