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XIX.
L'actualité française et internationale par la rédaction d'Europe 1 - Politique, culture, faits divers, économie, médias.

XIX.- EUROPE 1 : NICOLAS POINCARE –  LE CLUB DE LA PRESSE –
ARLETTE CHABOT, SERGE JULY  > MADELEINE DE JESSEY
30.11.2016


Commentaire sur la partie commençant à 00:29:11

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Abouhey - le 03/12/2016 à 18h16

Selon François FILLON, notre modèle social est obsolète, car il ne tient pas compte d’une mondialisation et d’une digitalisation remontant à 30 ans. Cela nécessite, pour lui, que la France change de logiciel. Et Madeleine de JESSEY, avec son mouvement Sens Commun, très gênée par le multiculturalisme d’Alain JUPPE a choisi de le suivre. Il faut, dit-elle, rassembler les Français, en leur donnant « des traditions qui soient celles de la France (…) n’importe qui peut faire sienne cette magnifique culture de France ».

Le problème est que le modèle social obsolète ne concerne pas seulement la digitalisation. Il est obsolète sur le plan des spiritualités laïque et religieuse entre lesquelles il y a de vastes ponts,  il est obsolète, en un mot, sur le plan civilisationnel . Car on est passé d’une civilisation judéo-chrétienne de formes d’esprit de composition-interprétation à une civilisation judéo-christiano / islamique, où les formes d’esprit sont  de composition-interprétation / destruction-transformation improvisatrice respectueuse (ou destruction-créatrice, comme on dit dans le monde entrepreneurial à la suite de SCHUMPETER), et cela, grâce à l’arrivée d’une valeur nouvelle majeure due à la révolution musicale jazzistique héritée de l’esclavage des noirs américains : cette destruction-transformation improvisatrice respectueuse, précisément. Il est impensable de vouloir fondre cette valeur dans celles du judéo-christianisme.

Par contre, entre retour aux repères traditionnels et multiculturalisme beaucoup trop irréfléchi, ce qu’il est maintenant, il y a place pour un multiculturalisme réfléchi, qui se connaît lui-même et qui connaît l’autre, qui connaît sa propre richesse et qui connaît la richesse de l’autre, de sorte qu’il sait en quoi cet autre lui est complémentaire, et  comment cette complémentarité est source d’enrichissement mutuel, si bien qu’il peut, non pas, l’intégrer à nos valeurs mais entrer avec lui dans une spiritualité nouvelle, qu’elle soit laïque ou religieuse, en réfléchissant avec lui à la manière d’y entrer ensemble. Cela suppose d’envisager comment nos valeurs de composition-interprétation judéo-chrétiennes, qui fonctionnent en élévation, peuvent se marier avec les valeurs de destruction-transformation respectueuse islamiques, qui fonctionnent en ouverture, pour former un cycle créateur de 4 temps, et d’envisager comment 4 de ces cycles inversent en 16 temps, la pyramide du pouvoir créateur.

Concrètement, voici ce que peut apporter de neuf au judéo-christianisme, l’islam, envisagé sous l’aspect destructeur-transformateur respectueux, qu’il manifeste par rapport aux Pâques judéo-chrétiennes et aux livres sacrés (Bible et Evangiles) qui l’ont précédé. En effet, le Coran dit, à la fois, que les hébreux ne sont jamais arrivés en Terre Promise et que Jésus n’est pas ressuscité (destruction), que Moïse a renvoyé les hébreux en Egypte et que Jésus a été remplacé sur la croix (transformation) et qu’il faut accorder la même importance à la Bible et aux Evangiles qu’au Coran, bien qu’ils disent pourtant le contraire sur ces points cruciaux.

Prenons l’exemple de la lapidation de la femme adultère qui se trouve dans les trois livres sacrés et voyons comment l’islam destructeur-transformateur respectueux, sur cet exemple précis, peut être complémentaire du judéo-christianisme et faire avancer les choses :

  • la lapidation de la femme adultère vient de la loi juive édictée par Moïse.
  • Dans l’Evangile de Jean, les scribes et les pharisiens, voulant piéger Jésus, lui amènent une femme adultère et lui demandent ce qu’il dit par rapport à Moïse. Jésus leur répond : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, scribes et pharisiens se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux plus jeunes. Resté seul avec la femme, Jésus, non plus, ne la condamna pas et  lui dit d’aller et de ne plus pécher.
  • Dans le Coran, le prophète Muhammad n’est pas à l’aise avec la loi de Moïse, puisqu’il repoussera à trois reprises la demande d’une femme adultère d’être lapidée pour être purifiée. Mais, par contre, l’islam, quand il dit ce qu’il est : à la fois destructeur-transformateur et respectueux des traditions juive et chrétienne, ne lapidera pas la femme adultère, puisque Jésus ne le fait pas, mais, en chacun de ceux qui demandent la lapidation, il lapidera spirituellement l’idée qu’il se fait de la femme adultère écrasée sous les pierres de sa maison en ruine, ce qui les amènera à mieux se connaître, à mieux la connaître, elle et les raisons de son adultère, à co-naître avec elle à une vérité nouvelle, ce qui est aller plus loin que la position de Jésus, se contentant de dire à la femme d’aller et de ne plus pécher.

Là est le bon djihad : au lieu de combattre autrui, se combattre soi-même, au lieu de décapiter autrui, décapiter son propre désir de le décapiter, sans toucher au moindre de ses cheveux. Ainsi, la civilisation judéo-christiano / islamique ira plus loin que la judéo-chrétienne. Et c’est, Madeleine de JESSEY, sur cette voie que nous devons l’aider à progresser, non sur celle d’une autosatisfaction de ce que nous avons été.

 

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