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XIV.- EUROPE MATIN - RENE GIRARD :
L'HOMMAGE DE JEAN-PIERRE ELKABBACH
VIOLENCE, JUDEO-CHRISTIANISME ET ISLAM
René Girard : l'hommage de Jean-Pierre Elkabbach par Europe1fr
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Abouhey - le 09/11/2015 à 15h30
Pour René Girard, l’origine du scandale de l’humanité est la violence qui nous colle à la peau et que nous pratiquons par mimétisme, par imitation ; le bouc émissaire ne permet plus à nos sociétés de se réconcilier, car il est innocenté ; la seule solution est alors religieuse : c’est le renoncement judéo-chrétien à la représaille, que les musulmans ne peuvent pas accepter car notre conduite n’a aucun rapport avec le judéo-christianisme véritable, ce qui laisse entendre qu’ils adhèreraient à cette religion double si nous la pratiquions en vérité. Voilà qui est fort discutable : cela nie, en effet, la possibilité d’établir une passerelle entre les formes d’esprit des domaines laïques et religieux de la création et cela dénie à l’islam le fait qu’il complète le judéo-christianisme (double religion d’ELEVATION : l’esclave libéré relève la tête, le Christ est élevé sur le bois, son ascension, l’assomption de Marie…), par l’apport d’une vérité contradictoire complémentaire indispensable d’OUVERTURE, qu’il pose en face de ses prédécesseurs, la conjugaison d’élévation et d’ouverture étant la condition de l’évolution créatrice et de l’épanouissement de la Jérusalem céleste, ce qui fait un nouveau pont entre le laïque et le religieux. Face au renoncement à la violence judéo-chrétien (ou à la composition-interprétation laïque – qui fixe et ressuscite le verbe, la musique, l’image… -), l’islam (et la destruction créatrice ou l’innovation de rupture ou la destruction-transformatrice respectueuse laïque) apporte une solution complémentaire : la violence respectueuse (il détruit les Pâques juive et chrétienne - Moïse n’a pas amené les hébreux en Terre Promise, Jésus n’est ni crucifié, ni ressuscité - et les transforme – Moïse a renvoyé les hébreux en Egypte et Jésus a été remplacé sur la croix -, le tout respectueusement, en demandant de ne faire aucune différence entre les livres sacrés judéo-chrétiens et le Coran). Ainsi, le Coran contredit Bible et Evangiles et se contredit lui-même, car il pose la contradiction comme une vérité pleine et entière, libératrice par ouverture horizontale, quand Bible et Evangiles sont libérateurs par élévation verticale, ce qui est complémentaire et qu’il reconnaît. implicitement. : ce qu’il détruit et transforme, ce n’est pas l’autre, qu’il respecte, et avec lequel il recommande la CO-EXISTENCE la plus PACIFIQUE, c’est l’idée qu’il se fait de l’autre, à la limite c’est lui-même, c’est une violence, un combat contre lui-même : le bon Djihad !
En fait, pour mieux comprendre ce qui est, à mon sens, l'erreur de René Girard, on peut faire correspondre l’enchaînement judéo-christiano / islamique au cycle des saisons envisagé comme un arbre de vie : Il y a la tradition orale prophétique (montée de sève du printemps), à partir de quoi s’élève la composition biblique (été), puis la résurrection évangélique (automne), puis, à contresens (descente de sève de l’hiver) la destruction islamique que va régénérer la transformation islamique (remontée de sève dans une direction opposée, d’un nouveau printemps, racine d’un second arbre de vie, qui s’ajoutera au précédent, sans aucunement le supprimer). A partir de là, laisser entendre, comme le fait René Girard, que les musulmans pourraient intégrer le judéo-christianisme, si ses adhérents en donnaient une image véritable, c’est ouvrir, au nom de la non-violence, la boîte de Pandore de toutes les violences et de toutes les catastrophes, dans un dérèglement spirituel planétaire (l’actuel djihadisme en est un exemple), à l’instar du dérèglement climatique, dont nous commençons de voir les conséquences tragiques, alors que, si nous enchaînons, en les opposant complémentairement, quatre des précédents arbres de vie, nous inversons la pyramide du pouvoir créateur, dans une Jérusalem céleste, conjuguant élévation et ouverture en réconciliant le laïc et le religieux.