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XI.-
L'actualité française et internationale par la rédaction d'Europe 1 - Politique, culture, faits divers, économie, médias.

DAVID ABIKER >
JEAN-PIERRE CHEVENEMENT :
"LA REPUBLIQUE SOUS LA MENACE :
COMMENT GERER LE RISQUE PERMANENT ?"


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Abouhey - le 28/06/2015 à 16h01

Disant que le terreau du terrorisme djihadiste, c’est le salafisme, interprétation  littérale des textes sacrés, qui, eux-mêmes, sont très contradictoires, Jean-Pierre Chevènement laisse entendre que l’aspect contradictoire des textes sacrés permet à chacun d’y trouver ce qu’il veut : la guerre pour la minorité salafiste, la paix pour le monde musulman dans son ensemble. Ce faisant, il se débarrasse très vite de la contradiction coranique, comme beaucoup d’autres, jusqu’à Mohammed Arkoun, le rédacteur de la préface du Coran, publié en 1970 aux Éditions Flammarion, écrivant à propos du renvoi, selon Muhammad, par Moïse, du peuple hébreu en Égypte : « On voit par cette version sur le retour des Israélites en Égypte que Muhammad refait à son gré l'histoire du Peuple de Dieu. Nous nous dispenserons, à l'avenir, de relever les discordances du Coran avec les livres de l'Écriture. » (Mohammed Arkoun, Coran, p.45, 4ème trimestre 1970, Éditions Flammarion).  C’est refuser de voir que la contradiction est, en elle-même, une valeur islamique de tout premier plan, qui peut être aussi nécessaire et souhaitable, quand elle respecte ce à quoi elle s’oppose (elle fait alors sortir de la spiritualité unique et apporte l’ouverture), qu’elle est détestable et inacceptable quand elle le méprise, comme le fait le terrorisme islamique. Or, si Allah détruit et transforme les Pâques juive et chrétienne, en son Coran, il affirme aussi que la Bible et les Évangiles qui le précèdent sont tout aussi véridiques que lui. Or, ils disent le contraire. Le Coran est donc, à la fois, destructeur-transformateur et respectueux, il amène la CO-EXISTENCE des révélations opposées. Et ceux qui le voient uniquement destructeur-transformateur ou uniquement respectueux du judéo-christianisme, s’égarent tout autant l’un que l’autre. On ne pourra assécher le terreau terroriste, qu’en reconnaissant la contradiction coranique comme une valeur indispensable à l’évolution créatrice et en donnant ainsi à l’islam sa place dans la spiritualité universelle. Si on établissait un pont entre religions et laïcité, plutôt que de les séparer, on verrait comment certains improvisateurs de jazz, qui peuvent aller jusqu’à détruire et transformer la partition d’un compositeur ne la font pas disparaître, ne la décapitent pas, mais, au contraire existent grâce à elle, co-existent avec elle et l’admirent, en enrichissant la création musicale.

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